19/08/2009
Des colons israéliens manifestant contre Barack Obama qui exige un gel total de la colonisation.Menahem Kahana/AFP
CISJORDANIE Netanyahu est disposé à freiner temporairement la colonisation en n'émettant pas d'appels d'offres à la construction jusqu'au début 2010.
Sous pression de Washington, Israël s'est dit hier disposé à freiner temporairement la colonisation en Cisjordanie en gelant les appels d'offres à la construction de logements jusqu'au début 2010, ce qui n'empêcherait toutefois pas la poursuite des projets privés. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu envisage de prolonger une suspension de facto des appels d'offres en place depuis neuf mois, y compris à Jérusalem-Est (annexée après sa conquête en juin 1967), ont fait savoir des hauts responsables gouvernementaux. Cette annonce survient une semaine avant une rencontre à Londres entre M. Netanyahu et l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell, qui doit porter sur un gel de la colonisation. M. Netanyahu s'est mis d'accord avec son ministre de la Défense Ehud Barak et le ministre de l'Habitat Ariel Attias pour dire aux États-Unis qu'Israël est prêt à faire ce geste, ont précisé des hauts responsables de ces ministères. « Depuis que ce gouvernement a pris ses fonctions (en avril), il est incontestable qu'aucun appel d'offres n'a été émis en Judée-Samarie (Cisjordanie). C'est la réalité », a déclaré M. Attias à la radio. « Il s'agit d'une période d'attente (...), une tentative de parvenir à une entente avec l'administration américaine », a-t-il ajouté.
La décision israélienne a été aussitôt rejetée comme une manœuvre par les Palestiniens qui ont fait valoir que la colonisation se poursuivait sur le terrain, via des organismes privés ou relevant de municipalités (mais largement subventionnés par l'État). « Israël doit cesser toutes les activités de colonisation sans exception. Il ne fait que lancer des ballons d'essai, et nous sommes habitués à ce genre de tromperies », a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saeb Erakat. « Ces déclarations sont insuffisantes. Nous voulons que les Israéliens s'engagent à arrêter la construction et à suspendre les appels d'offres déjà lancés », a renchéri Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.
À l'opposé, les représentants des colons et l'aile la plus à droite du gouvernement Netanyahu ont dénoncé cette décision. « C'est un processus dangereux, contraire aux vœux des électeurs israéliens et aux promesses claires du Premier ministre avant son élection en faveur du développement des implantations. C'est une capitulation devant les diktats de l'administration américaine », a protesté Yesha, la principale organisation représentative des colons, dans un communiqué.
À Washington, le président américain Barack Obama a félicité hier Israël pour « un geste dans la bonne direction » et a de nouveau appelé les pays arabes et les Palestiniens à faire un geste envers l'État hébreu.
Durant les huit premiers mois de l'année 2008, marquée par une intensification spectaculaire de la colonisation, Israël avait lancé 417 appels d'offres de construction dans les colonies de Cisjordanie et 171 pour Jérusalem-Est. Le mouvement israélien La Paix maintenant, opposé à la colonisation, a confirmé l'arrêt des appels d'offres depuis plusieurs mois. Mais ce mouvement a souligné que « même en cas d'arrêt total des appels d'offres de la part du gouvernement, au moins 60 % de la construction dans les colonies continuerait ». Israël a stoppé les appels d'offres depuis novembre 2008, aussi bien en Cisjordanie qu'à Jérusalem-Est, a précisé à l'AFP Mme Hagit Ofran, chargée du dossier de la colonisation à La Paix maintenant. Quelque 300 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et près de 200 000 autres se sont installés dans une douzaine d'implantations érigées à Jérusalem-Est.
La décision israélienne a été aussitôt rejetée comme une manœuvre par les Palestiniens qui ont fait valoir que la colonisation se poursuivait sur le terrain, via des organismes privés ou relevant de municipalités (mais largement subventionnés par l'État). « Israël doit cesser toutes les activités de colonisation sans exception. Il ne fait que lancer des ballons d'essai, et nous sommes habitués à ce genre de tromperies », a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saeb Erakat. « Ces déclarations sont insuffisantes. Nous voulons que les Israéliens s'engagent à arrêter la construction et à suspendre les appels d'offres déjà lancés », a renchéri Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.
À l'opposé, les représentants des colons et l'aile la plus à droite du gouvernement Netanyahu ont dénoncé cette décision. « C'est un processus dangereux, contraire aux vœux des électeurs israéliens et aux promesses claires du Premier ministre avant son élection en faveur du développement des implantations. C'est une capitulation devant les diktats de l'administration américaine », a protesté Yesha, la principale organisation représentative des colons, dans un communiqué.
À Washington, le président américain Barack Obama a félicité hier Israël pour « un geste dans la bonne direction » et a de nouveau appelé les pays arabes et les Palestiniens à faire un geste envers l'État hébreu.
Durant les huit premiers mois de l'année 2008, marquée par une intensification spectaculaire de la colonisation, Israël avait lancé 417 appels d'offres de construction dans les colonies de Cisjordanie et 171 pour Jérusalem-Est. Le mouvement israélien La Paix maintenant, opposé à la colonisation, a confirmé l'arrêt des appels d'offres depuis plusieurs mois. Mais ce mouvement a souligné que « même en cas d'arrêt total des appels d'offres de la part du gouvernement, au moins 60 % de la construction dans les colonies continuerait ». Israël a stoppé les appels d'offres depuis novembre 2008, aussi bien en Cisjordanie qu'à Jérusalem-Est, a précisé à l'AFP Mme Hagit Ofran, chargée du dossier de la colonisation à La Paix maintenant. Quelque 300 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et près de 200 000 autres se sont installés dans une douzaine d'implantations érigées à Jérusalem-Est.
l'orient le jour