Palestine - 24-07-2009 |
Par Ameer Makhoul
Ameer Makhoul est directeur général d’Ittijah (Union des associations civiles arabes de Palestine 48).
L’une des questions suscitées par cette quantité importante de législations racistes israéliennes actuelles consiste à savoir pourquoi et quel en est le but ? Cette question devient plus pressante encore à la lumière de la réalité clairement établie que le racisme d’Israël possède déjà tous les outils pour être pratiqué, aucun outil ne lui manque.
En tant que régime colonial et raciste dans son essence, Israël s’appuie sur les principes et les valeurs inclus dans les nouvelles lois proposées, et qu’il a toujours formulés sous la forme de démocratie et d’Etat de droit. La sociologie et les sciences politiques israéliennes ont été secourues par ce qui est appelé prototype de « démocratie défensive » soit le droit et le devoir du régime démocratique à se défendre et à défendre sa démocratie, ce qui signifie, dans le cas israélien, que la marge de la démocratie se rétrécit au fur et à mesure que la répression nationale et raciste augmente.
La conception de démocratie défensive que propage l’académie israélienne, pour contourner le droit et justifier la répression, qui est même reprise par une infime partie des académiciens arabes, est une formule pour justifier, de manière précise, la conception sioniste de l’Etat juif démocratique.
Nous assistons actuellement au racisme défensif et non à la « démocratie défensive ». C’est une question importante, où l’Etat et le régime raciste sont globalement dans une situation de réaction envers l’évolution en cours au sein des Palestiniens de l’intérieur, avec l’élaboration d’une identité nationale et patriote, et une conscience qui en est issue, pour déterminer la nature du conflit avec l’Etat et la lutte pour le droit palestinien. Ce qui veut dire, d’une manière générale, que l’Etat est en recul, que l’arrivée du gouvernement de Netanyahou au pouvoir est un signe de faiblesse et non de force, mais cela ne diminue en rien les dangers et les défis, mais aide plutôt à comprendre l’équation générale du conflit.
Israël ne sera pas plus raciste avec ces nouvelles lois, mais il poursuivra son racisme colonial de façon méthodique, comme cela est depuis 1948, en tant qu’Etat. Les lois découlent de son racisme et ne sortent pas hors du cadre de son racisme. En réalité, il est nécessaire de développer le discours palestinien et arabe courant et la lecture précise du racisme israélien. Accuser Israël de racisme n’est qu’une description partielle du fondement, beaucoup plus grave que le racisme. La politique israélienne, tout comme l’essence du projet sioniste envers les Palestiniens, est une politique coloniale d’extirpation, et son racisme ne fait que découler de cette essence. C’est l’essence de son comportement avec les masses de notre peuple à l’intérieur, dans le cadre d’une vision coloniale envers l’ensemble du peuple palestinien et de ses droits, et même l’ensemble de son environnement régional arabe. Un régime colonial qui est né sur les ruines d’un peuple après l’avoir extirpé de sa patrie et qui s’y est installé, ne peut être que raciste.
L’essence d’Israël, ses lois, ses règlements, la nature de son régime, tout le reflète et le confirme. Toute autre conception n’est que le produit de la défaite arabe et non une vérité historique.
De retour à ce qui se passe aujourd’hui, le changement important et le plus grave qui est en cours, c’est la confirmation par l’Etat à tout raciste que l’Etat de droit ne s’opposera pas au racisme. Si Israël se comporte envers soi-même comme un Etat de droit et un régime central fort, en tant que centre de décisions sécuritaire, politique et économique extrêmement centralisé, il semble être le contraire, d’après les lois actuelles, ce qui veut dire que, par décision de l’Etat et de son pouvoir central, les freins représentés par la loi et l’Etat seront allégés. La répression directe de la part de la police, du shabak et de l’appareil judiciaire a échoué à entamer la volonté et la conscience de nos masses. Nous assistons à une sorte de privatisation, si l’on peut dire, dans le domaine de la répression, de sorte que les racistes partagent le rôle avec l’Etat pour réprimer les masses arabes, pour les agresser et les user, l’Etat voulant apparaître comme une partie tierce entre deux groupes de population en conflit. Les agressions sanglantes à Akka contre la présence arabe, au cours de l’année dernière, ont constitué un exemple et assurément, ce ne seront pas les dernières.
Les Palestiniens de l’intérieur vivent une situation proche d’une guerre d’usure proclamée, que Yoval Deskin, le chef de l’appareil des renseignements généraux, le shabak, a initié au début de 2007 en considérant les Palestiniens de l’intérieur comme une menace stratégique sur l’Etat juif. Il a abouti à cette définition suite à l’échec de l’agression israélienne sur le Liban en 2006, suivie par les bouleversements stratégiques dans la conception de la sécurité nationale et la guerre future, y compris le rôle populaire et moral des Palestiniens de l’intérieur dans la résistance à cette agression.
Au cours de l’agression sur Gaza, cette année, les masses arabes ont été la frange la plus organisée et le plus combative parmi les communautés du peuple palestinien. La campagne d’intimidation et d’usure de la force et du moral des gens menée par les services de renseignements s’est accrue et intensifiée. L’Etat essaie de démanteler nos forces collectives, d’empêcher le développement et la coordination de notre organisation collective et noyer notre emploi de temps par des questions subalternes dont le but est souvent de nous éloigner de l’essentiel. Le principal objectif israélien consiste à affaiblir la lutte palestinienne en général, afin de poursuivre la suppression du droit palestinien.
Les nouvelles lois israéliennes ne sont pas un fait en soi mais font partie d’une voie d’ensemble qui vise notre entité organisée, et vise à écarter le rôle assumé par l’intérieur dans l’équation du conflit palestino-israélien, et régional, arabo-israélien. Ce sont des lois faites pour faciliter les poursuites politiques et l’auto-intimidation des masses d’un peuple qui a, depuis des décennies, brisé l’obstacle de la peur et de l’intimidation et qui n’accepte pas de faire dépendre d’une loi israélienne, ni ses droits ni son rôle palestinien et arabe. Le prix à payer pour cette attitude ne nous fera pas reculer.
En tant que régime colonial et raciste dans son essence, Israël s’appuie sur les principes et les valeurs inclus dans les nouvelles lois proposées, et qu’il a toujours formulés sous la forme de démocratie et d’Etat de droit. La sociologie et les sciences politiques israéliennes ont été secourues par ce qui est appelé prototype de « démocratie défensive » soit le droit et le devoir du régime démocratique à se défendre et à défendre sa démocratie, ce qui signifie, dans le cas israélien, que la marge de la démocratie se rétrécit au fur et à mesure que la répression nationale et raciste augmente.
La conception de démocratie défensive que propage l’académie israélienne, pour contourner le droit et justifier la répression, qui est même reprise par une infime partie des académiciens arabes, est une formule pour justifier, de manière précise, la conception sioniste de l’Etat juif démocratique.
Nous assistons actuellement au racisme défensif et non à la « démocratie défensive ». C’est une question importante, où l’Etat et le régime raciste sont globalement dans une situation de réaction envers l’évolution en cours au sein des Palestiniens de l’intérieur, avec l’élaboration d’une identité nationale et patriote, et une conscience qui en est issue, pour déterminer la nature du conflit avec l’Etat et la lutte pour le droit palestinien. Ce qui veut dire, d’une manière générale, que l’Etat est en recul, que l’arrivée du gouvernement de Netanyahou au pouvoir est un signe de faiblesse et non de force, mais cela ne diminue en rien les dangers et les défis, mais aide plutôt à comprendre l’équation générale du conflit.
Israël ne sera pas plus raciste avec ces nouvelles lois, mais il poursuivra son racisme colonial de façon méthodique, comme cela est depuis 1948, en tant qu’Etat. Les lois découlent de son racisme et ne sortent pas hors du cadre de son racisme. En réalité, il est nécessaire de développer le discours palestinien et arabe courant et la lecture précise du racisme israélien. Accuser Israël de racisme n’est qu’une description partielle du fondement, beaucoup plus grave que le racisme. La politique israélienne, tout comme l’essence du projet sioniste envers les Palestiniens, est une politique coloniale d’extirpation, et son racisme ne fait que découler de cette essence. C’est l’essence de son comportement avec les masses de notre peuple à l’intérieur, dans le cadre d’une vision coloniale envers l’ensemble du peuple palestinien et de ses droits, et même l’ensemble de son environnement régional arabe. Un régime colonial qui est né sur les ruines d’un peuple après l’avoir extirpé de sa patrie et qui s’y est installé, ne peut être que raciste.
L’essence d’Israël, ses lois, ses règlements, la nature de son régime, tout le reflète et le confirme. Toute autre conception n’est que le produit de la défaite arabe et non une vérité historique.
De retour à ce qui se passe aujourd’hui, le changement important et le plus grave qui est en cours, c’est la confirmation par l’Etat à tout raciste que l’Etat de droit ne s’opposera pas au racisme. Si Israël se comporte envers soi-même comme un Etat de droit et un régime central fort, en tant que centre de décisions sécuritaire, politique et économique extrêmement centralisé, il semble être le contraire, d’après les lois actuelles, ce qui veut dire que, par décision de l’Etat et de son pouvoir central, les freins représentés par la loi et l’Etat seront allégés. La répression directe de la part de la police, du shabak et de l’appareil judiciaire a échoué à entamer la volonté et la conscience de nos masses. Nous assistons à une sorte de privatisation, si l’on peut dire, dans le domaine de la répression, de sorte que les racistes partagent le rôle avec l’Etat pour réprimer les masses arabes, pour les agresser et les user, l’Etat voulant apparaître comme une partie tierce entre deux groupes de population en conflit. Les agressions sanglantes à Akka contre la présence arabe, au cours de l’année dernière, ont constitué un exemple et assurément, ce ne seront pas les dernières.
Les Palestiniens de l’intérieur vivent une situation proche d’une guerre d’usure proclamée, que Yoval Deskin, le chef de l’appareil des renseignements généraux, le shabak, a initié au début de 2007 en considérant les Palestiniens de l’intérieur comme une menace stratégique sur l’Etat juif. Il a abouti à cette définition suite à l’échec de l’agression israélienne sur le Liban en 2006, suivie par les bouleversements stratégiques dans la conception de la sécurité nationale et la guerre future, y compris le rôle populaire et moral des Palestiniens de l’intérieur dans la résistance à cette agression.
Au cours de l’agression sur Gaza, cette année, les masses arabes ont été la frange la plus organisée et le plus combative parmi les communautés du peuple palestinien. La campagne d’intimidation et d’usure de la force et du moral des gens menée par les services de renseignements s’est accrue et intensifiée. L’Etat essaie de démanteler nos forces collectives, d’empêcher le développement et la coordination de notre organisation collective et noyer notre emploi de temps par des questions subalternes dont le but est souvent de nous éloigner de l’essentiel. Le principal objectif israélien consiste à affaiblir la lutte palestinienne en général, afin de poursuivre la suppression du droit palestinien.
Les nouvelles lois israéliennes ne sont pas un fait en soi mais font partie d’une voie d’ensemble qui vise notre entité organisée, et vise à écarter le rôle assumé par l’intérieur dans l’équation du conflit palestino-israélien, et régional, arabo-israélien. Ce sont des lois faites pour faciliter les poursuites politiques et l’auto-intimidation des masses d’un peuple qui a, depuis des décennies, brisé l’obstacle de la peur et de l’intimidation et qui n’accepte pas de faire dépendre d’une loi israélienne, ni ses droits ni son rôle palestinien et arabe. Le prix à payer pour cette attitude ne nous fera pas reculer.
Source : Alter Info | |
Traduction : CIREPAL (Centre d’Information sur la Résistance en Palestine) |