Il réagissait à la convocation, en fin de semaine, par le département d'Etat américain, de son ambassadeur à Washington, lequel s'était vu demander des explications sur la construction d'une première tranche de vingt logements dans le quartier arabe de Sheikh Jarrah.
"Jérusalem unifiée est la capitale du peuple juif et de l'Etat d'Israël sur laquelle notre souveraineté ne saurait être remise en question", a ajouté Benyamin Nétanyahou, qui argue, comme l'a fait son ambassadeur, du caractère privé de la construction, n'entraînant pas d'expulsion, effectuée en territoire israélien et qui ne constituerait pas une nouvelle colonie en Cisjordanie.
"Imaginez ce qui se passerait si quelqu'un suggérait que les juifs ne puissent pas vivre ou devenir propriétaires dans certains quartiers de Londres, New, York, Paris ou Rome, a-t-il poursuivi. La communauté internationale s'indignerait sans aucun doute. De la même façon, nous ne pouvons accepter une règle de ce type concernant Jérusalem-Est", rapporte le quotidien israélien Haaretz.
"NOUS DEVONS CONSTRUIRE À JÉRUSALEM"
"Cette intervention américaine sur un site à Jérusalem, à deux pas de l'université hébraïque, prouve à quel point il est dangereux de discuter d'un gel de la colonisation" en Cisjordanie, a déclaré pour sa part le ministre de l'information, Youli Edelstein, en référence aux demandes répétées de Washington d'un arrêt de la colonisation. "Nous construisons à Jérusalem, nous devons construire à Jérusalem et nous continuerons à construire à Jérusalem", a renchéri le ministre de l'intérieur et vice-premier ministre Elie Yishaï, membre du parti ultra-orthodoxe séfarade Shass.
La municipalité israélienne a donné son feu vert à cette construction sur le site de l'ancien hôtel Shepherd, sur un terrain saisi par Israël en 1968, après avoir été propriété de l'Etat jordanien. Le bâtiment historique, propriété avant la Seconde guerre mondiale du grand mufti Hadj Amin al-Husseini, sera conservé.
Les travaux sont financés par un millionnaire juif américain, bailleur de fond de groupes ultra-nationalistes juifs, qui avait acheté le terrain à l'Etat d'Israël en 1985. Celui-ci a déjà financé la construction d'un quartier de colonisation juive de 133 logements au cœur du quartier palestinien de Ras el-Amoud à Jérusalem-Est, réalisée malgré les protestations américaines. Quelque 190 000 Israéliens se sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est où vivent 270 000 Palestiniens.