Un mois et demi après le cessez-le-feu, la communauté internationale
se réunit ce dimanche au Caire afin de parrainer la reconstruction de la
Bande de Gaza.
L'Autorité palestinienne, chargée de piloter le processus, dit avoir
besoin de 4 milliards de dollars (environ 3,2 milliards d'euros) sur
trois ans. Mais la moisson s'annonce laborieuse, tant les grands
donateurs semblent las de financer la remise en état de l'enclave après
chaque campagne militaire. Une conférence similaire s’était tenue à
Sharm El-Sheikh (Egypte) après l’opération israélienne "Plomb durci" en
2009, mais cette fois-ci la réconciliation Fatah-Hamas est exigée en
préalable par des donateurs méfiants.
De hauts responsables américains faisaient part vendredi de leurs
doutes quant à la possibilité de satisfaire la demande des Palestiniens
de réunir les 3,2 milliards d'euros.
Le secrétaire d'Etat John Kerry rejoindra dimanche au Caire les
représentants de quelques dizaines de pays pour cette conférence de
donateurs qui sera coprésidée avec les Egyptiens par le ministre
français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
"Il est juste de dire que de sérieuses questions sont soulevées par
les bailleurs de fonds", a déclaré aux journalistes un fonctionnaire du
Département d'Etat, invoquant le fait que tout le monde pourrait "se
retrouver au même endroit dans un ou deux ans pour refaire la même
chose".
Il a prédit que la conférence fournirait une "contribution
importante" pour la reconstruction, avec les pays du Golfe qui
fourniront la majeure partie des fonds ainsi que les Etats-Unis et
l'Europe qui apporteront également une part "significative et
appropriée".
Cependant le haut fonctionnaire se veut nuancé: "Je doute que qui que
ce soit pense que nous allons réunir cette somme de 3,2 milliards
d'euros ou bien si nous avons vraiment besoin de ce genre d'engagement
pour le moment". Un autre fonctionnaire américain a ajouté: "Nous n'en
sommes pas encore là".
La semaine dernière, le gouvernement palestinien d’union nationale
avait annoncé avoir dressé un plan détaillé de 4 milliards de dollars
pour la reconstruction de Gaza.
Ce plan comporte trois étapes: tout d’abord, 414 millions de dollars seront alloués à l’aide d’urgence; ensuite, 1,2 milliard de dollars seront destinés à une relance rapide de l’économie; enfin, une enveloppe de 2,4 milliards sera dédiée à une « phase de reconstruction à long terme » de Gaza. Selon le gouvernement palestinien, ce plan « servira de base pour mobiliser les ressources et les efforts » pour la conférence du Caire. Les principaux donateurs aux Palestiniens restent l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Ce plan comporte trois étapes: tout d’abord, 414 millions de dollars seront alloués à l’aide d’urgence; ensuite, 1,2 milliard de dollars seront destinés à une relance rapide de l’économie; enfin, une enveloppe de 2,4 milliards sera dédiée à une « phase de reconstruction à long terme » de Gaza. Selon le gouvernement palestinien, ce plan « servira de base pour mobiliser les ressources et les efforts » pour la conférence du Caire. Les principaux donateurs aux Palestiniens restent l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont parmi les plus
importants bénéficiaires de l’aide internationale par habitant dans le
monde. Au cours des quinze premières années de la mise en place de
l’Autorité palestinienne (de 1994 à 2008), les Palestiniens ont reçu
entre 12 et 14 milliards de dollars, sans compter les contributions à
l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui
met directement en œuvre des programmes d’aide dans les territoires de
Cisjordanie et de Gaza mais aussi en Jordanie, en Syrie et au Liban.
Au début des années 2010, l’aide internationale s’est accentuée :
dorénavant, les Palestiniens reçoivent, bon an mal an, environ 4
milliards de dollars d’aide, toutes origines confondues, soit 1.000
dollars par tête.