La guerre
israélienne contre la bande de Gaza est basée sur le mensonge du début à
la fin. Le menteur en chef et l’homme responsable de l’usage
disproportionné des armes israéliennes qui ont ôté la vie à presque 2000
Palestiniens — principalement des civils — contre 3 morts civiles
israéliennes, n’est autre que le premier ministre israélien Benjamin
Netanyahou.
L’attaque sur Gaza a été déclenchée le 29 juin mais l’incitation à la
guerre a commencé quand le premier ministre israélien a accusé de
manière irresponsable le mouvement islamique Hamas de Gaza d’avoir
soi-disant kidnappé 3 Israéliens. Les 3 Israéliens faisaient apparemment
de l’auto-stop, le 12 juin, et ils ont été enlevés par des personnes
non encore identifiées qui les ont tués peu de temps après, semble-t-il.
Un des 3 israéliens a appelé la police et sur l’enregistrement de
l’appel on entend le bruit d’un coup de feu. Netanyahou a immédiatement
donné la consigne de garder la mort des trois Israéliens secrète.
Dans le Jewish Daily Forward, J.J. Goldberg parle des “décisions
politiques et des mensonges” qui sont à l’origine de l’attaque contre
Gaza. “On a dit aux journalistes qui avaient entendu parler [de l’appel à
l’aide], que le Shin Bet voulait garder le secret pour faciliter les
recherches. Les autorités israéliennes ont annoncé officiellement
qu’Israël ’assumait qu’ils étaient vivants et agissait en conséquence’.
Ce qui était un mensonge pur et simple,” a écrit Goldberg.
Deux semaines après l’enlèvement et quantités de discours anti-Hamas,
l’attaque contre Gaza a été lancée sur la base d’une falsification de
la réalité. Faisant suite à l’arrestation de centaines de Palestiniens
et aux raids aériens israéliens quotidiens à Gaza, la mort d’un
combattant palestinien dans une frappe sur Gaza a engendré une escalade
de la situation. Le jour suivant, le Hamas, qui avait jusqu’ici respecté
le cessez-le-feu conclu en novembre 2012, a rétorqué en tirant un
barrage de roquettes. Cela a servi d’excuse à Israël pour commencer le
pilonnage de Gaza. Et on ne parle plus des raids aériens israéliens
lancés, les jours précédents, au prétexte fallacieux que les chefs du
Hamas avaient ordonné l’enlèvement et le meurtre des trois Israéliens.
La vérité est toujours la première victime de la guerre et l’attaque
de Gaza ne fait pas exception. Les Israéliens disent qu’ils ont essayé
de “frapper durement le Hamas,” mais en réalité ils s’en sont pris aux
civils palestiniens qui n’avaient rien à voir avec le Hamas. Le nombre
de combattants du Hamas tués dans l’agression est dérisoire en
comparaison du nombre de civils dont 300 enfants assassinés simplement
parce qu’Israël se moque de savoir qui se trouve à l’autre bout de ses
missiles.
Il y a eu une seconde série de mensonges à la fin de l’attaque
israélienne contre Gaza, le 2 août, le jour où une trêve de 72 heures
devait prendre effet. Israël a affirmé qu’un de ses soldats avait été
kidnappé 90 minutes avant le début de la trêve humanitaire. Le Hamas a
répondu qu’ils avaient combattu contre des soldats israéliens au coeur
de Rafah à 7 heures du matin, une heure avant la trêve, et qu’à 7 H 34
ils avaient annoncé la bataille sur twitter. Le Hamas a dit qu’ils
n’étaient pas au courant qu’un soldat israélien ait été kidnappé et que
le soldat avait sans doute été tué dans le combat. En réponse Israël a
lancé une de ses plus odieuses attaques contre la population de Rafah,
causant la mort de près de 100 Palestiniens, en grande majorité des
civils. Il s’en est suivi une tempête politique qui a atteint son apogée
quand le président des Etats-Unis et le secrétaire général de l’ONU ont
"exigé" que le Hamas libère sans conditions le soldat israélien
capturé.
Après cette odieuse démonstration de force militaire et de puissance
politique, Israël s’est calmé subitement, a reconnu que le soldat était
mort et l’a enterré rapidement dimanche après-midi. Quelques heures plut
tôt, les médias israéliens rapportaient que Netanyahou, hors de lui,
avait martelé à Dan Shapiro, l’ambassadeur étasunien à Tel Aviv, que les
Etats-Unis ne devaient plus jamais se substituer à Israël en ce qui
concerne le Hamas.
Ce n’est évidemment pas la première fois que Netanyahou ment comme un
arracheur de dents. Pour diaboliser le Hamas, le premier ministre
israélien l’a assimilé au mouvement radical de l’Etat Islamique (IS) et à
al-Qaeda, ce qui n’a rien à voir avec la réalité. En fait, selon Ali
Mamouri de Al-Monitor, l’IS considère le Hamas comme un apostat et ses
combattants ont brûlé le drapeau palestinien pendant l’offensive
actuelle.
Peter Jenkins, un respectable diplomate anglais, a recensé près de 35
affirmations discutables dans un discours que Netanyahu a prononcé
devant l’Assemblée Générale de l’ONU en octobre 2013 sur le programme
nucléaire iranien et la nécessité pour les Palestiniens de reconnaître
Israël comme un état juif s’ils voulaient la paix.
Netanyahou a à nouveau été épinglé en mai 2014 pour avoir qualifié le
mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) de mouvement
antisémite. “La passion avec laquelle Netanyahou a ridiculisé les voisin
d’Israël, menacé l’Iran et discrédité le mouvement BDS en le qualifiant
d’antisémite’ … prouve simplement qu’il aurait tout à perdre si la
situation venait à être sérieusement débattue. On se rapproche du moment
où les mensonges ne suffiront plus,” a écrit Dale Sprusansky, l’adjoint
du rédacteur en chef du Washington Report sur les Affaires du Moyen
Orient dans un article qui portait sur cinq mensonges prononcés par
Netanyahou dans son discours au Comité Américain des Affaires Public
d’Israël (AIPAC) en mai dernier.
Tout cela a été corroboré, en 2011, par le président étasunien Barack
Obama et l’ancien président français Nicolas Sarkozy qui, sans se
rendre compte que le micro était branché, ont convenu que Netanyahou
était un menteur.
Les politiciens ont la réputation de fournir des informations
trompeuses et/ou exagérées. Les medias dominants doivent normalement
vérifier les affirmations des politiciens, ce qui les incite à dire la
vérité. Mais ce que dit Netanyahou est rarement vérifié et il peut se
permettre de mentir effrontément sans être contredit. Ses mensonges ont
causé, le mois passé, des milliers de morts et de blessés. Il est
inacceptable qu’un dirigeant comme le premier ministre israélien
bénéficie d’une telle impunité. Il faut enfin dire la vérité et, comme
les Etats-Unis eux-mêmes l’ont affirmé, il faut que les responsables de
crimes de guerre rendent des comptes. On ne doit plus accepter que de
tels personnages puissent se cacher derrière des déclarations
mensongères et des belles paroles.
Al-Monitor
Traduction : Info-Palestine.eu - Dominique Muselet