Silfit – CPI
Nous vivions ces jours-ci la 38ème
commémoration du « Jour de la terre ». Nombreux sont les Palestiniens
qui restent attachés à leur terre, coûte que coûte. Om Hassan en est
devenue un symbole. Elle symbolise le défi palestinien face aux troupes
de colons qui n’ont dans la tête que dévorer la terre palestinienne, y
faire leur mainmise malveillante, la voler au maximum. Elle les défie,
bien qu’elle soit toute seule dans sa ferme "Abou Bassal", après le
départ de son mari il y a quelque mois.
La terre est notre vie
Notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) l’a rencontrée. Elle a confirmé à notre envoyé : « La terre est
notre vie, notre histoire, notre patrimoine, notre civilisation. Je
resterai dans la ferme d’Abou Bassal et défierai la colonisation et les
menaces, les menaces de vol de ce qui reste de la ferme et ses
environs ».
Elle parle de sa localité avec amertume. En
fait, « il y avait des dizaines de familles qui travaillaient la terre
et faisaient paître leurs troupeaux. Tout le monde vivait en paix, avant
l’arrivée de l’occupation sioniste et ses colons. Ils ont commencé à
voler la terre et agresser tout le monde. Et tout le monde est parti,
sauf moi et mon mari Abou Hassan. Nous y sommes depuis plus de 55 ans.
Abou Hassan est mort en décembre de l’année dernière (2013). Et moi j’y
resterai, avec le soutien d’Allah (le Tout Puissant), résistante, toute
seule ; je ne quitterai jamais la localité ».
La terre martyre
Om Hassan n’a pas quitté la localité, bien
que les occupants sionistes en aient rasé une partie, bien qu’ils aient
démoli une autre partie durant l’Intifada d’Al-Aqsa, bien que son fils
Mohammed soit tombé en martyre. Mohammed était connu comme le sixième
élève du grand chef martyr l’ingénieur Yahya Al-Ayyach.
« Mon fils est tombé en martyre ici. Et
moi, j’y reste, même toute seule entourée par ces colons sionistes. Je
n’ai peur que d’Allah (le Tout Puissant). J’y resterai et j’attendrai la
décision d’Allah », dit-elle avec insistance.
Le jour de la terre
A la commémoration du jour de la terre, Om Hassan Blasma refuse les célébrations par les manifestations et les discours.
« Planter un olivier, prendre soin de la
terre, résister face aux troupes de colons sont mille fois mieux que les
mots. La faute, toute la faute vient de ceux qui nous regardent sans
bouger le petit doigt, sans soutenir les zones marginalisées, sans faire
quelque chose pour les zones menacées de confiscation »,
propose-t-elle.
Notons que la localité d’Abou Bassal est
entourée par Ariel, la deuxième plus grande colonie de la Cisjordanie
occupée. Cette colonie est composée de deux parties : la partie
résidentielle la partie industrielle. Et les usines de cette deuxième
partie ne se trouvent qu’à quelques dizaines de mètres au loin.
Mme Om Hasan évoque la manière dont les
colons sionistes sont venus mettre des repères autour de la terre. Les
géomètres sont aussi venus. Les bulldozers de l’occupation sioniste sont
venus ouvrir une route autour de la localité. Ils disent qu’ils vont
confisquer la terre un jour.
« Les chefs nous gavent de leurs discours,
avec rarement des idées concrètes. Je leur demanderai : le temps du
travail n’a pas encore sonné pour venir soutenir notre endurance sur
cette terre irriguée par notre sang !? », se demande-t-elle.
A noter enfin que quelque vingt-trois
colonies sionistes entourent le département de Silfit où il n’y a que
dix-huit groupes palestiniens. Les colons sionistes pompent l’eau
souterraine palestinienne et la vendent aux Palestiniens à un prix
exorbitant !
Et les occupants sionistes ont divisé le
département de Silfit en quatre cantons, à partir du barrage de Zaatara
jusqu’au village de Kafr Qasem, à l’intérieur des territoires occupés en
1948.