Dr Youssef Razqa
La réunion des ministres des Affaires
étrangères de la Ligue arabe au Caire a pris fin. Les participants ont
écouté l’exposé de Mahmoud Abbas. Ils ont pris des décisions dont les
plus importantes sont : La décision d’encourager le président de
l’Autorité, que le responsable de la crise est Netanyahu, tout en
remerciant les efforts de John Kerry. La deuxième décision était
l’invitation des gouvernements arabes de rester fidèles à leurs
engagements et de fournir 100 millions de dollars par mois qui seront
une garantie pour l’occupation, et les remplacer par l’argent des
donateurs et transférer les impôts en cas d’arrêt. La troisième décision
est l’encouragement d’Abbas dans la continuation des négociations, la
demande auprès de l’Amérique pour continuer son rôle d’entremetteur et
de surveillant, sans allusions directes aux négociations avec une
possibilité d’accepter une prolongation après qu’Israël aura libéré le 4e groupe de prisonniers.
Ce qui importe Abbas et l’AP dans ces
décisions c’est la fidélité envers la décision financière car c’est le
cœur de ce dont a besoin l’AP (des leaders arabes). C’est un engagement
arabe qui a été décidé lors de l’avant dernier sommet du Koweit. Malgré
cela, l’AP s’est plaint à maintes reprises car les leaders arabes n’ont
pas tenu leur engagement. Le Qatar est certainement le seul [pays] qui a
tenu son engagement en payant sa part.
Les décisions de la Ligue lors du sommet de
la veille n’ont pas apporté de nouvelles mesures. Ils se sont contentés
de rappeler l’engagement des pays membres (un simple rappel à l’ordre).
La ligue n’a proposé aucun support de travail qui rendrait cet
engagement obligatoire. Ici, j’aimerais rappeler les décisions arabes
qui ont promis des centaines de millions afin de reconstruire Gaza suite
aux guerres de 2008 et 2012, pas un seul centime n’est parvenu [aux
palestiniens] mis à part les dons du Qatar pour Gaza et l’AP, ces dons
étaient hors des décisions du sommet. C’est pourquoi, la question qui
tracasse l’AP et intrigue tous les palestiniens est : cet argent va-t-il
[leur] parvenir un jour ?Et qu’est ce qui assurera leur arrivée ? Car
cet argent est ce qui donne à l’AP le pouvoir de survie, et donne au
peuple et à l’AP le pouvoir de résister face à Netanyahou.
Je ne suis pas d’accord avec Abbas
concernant les négociations, mais je ne suis pas en désaccord sur la
nécessité de percevoir un coup de pouce arabe qui aiderait le peuple
palestinien à résister. Il ne faut pas non plus qu’Abbas se taise sur le
blocus de Gaza, car la levée du blocus est une force pour la résistance
du peuple et c’est un vaste domaine pour l’administration des dossiers
nationaux jusqu’à ce que la division prenne fin et que l’unité reprenne
du service.
Abbas a montré les dossiers de négociations
aux leaders des pays arabes, parmi ces pays il y en a qui sont en
désaccord avec Abbas, c’est le cas des Emirats et de l’Egypte. Mais le
désaccord n’empêche pas Abbas de se réunir avec eux et de leur exposer
les détails des négociations. Pourquoi ne fait-il pas la même chose avec
le Hamas, le Jihad [Islamique] et les autres factions ? Pourquoi ne se
réunit-il pas avec eux et leur montre le détail des négociations, et
leur expose sa vision future d’après cette crise et écoute leurs
propositions ?
Le cercle du travail national s’agrandit
comme les réunions communes malgré la division et la divergence des
membres concernant les projets politiques. Le travail solitaire, les
décisions solitaires rétrécissent le cercle de travail national et
handicape la réconciliation et la complicité. En fin de compte, les
décisions solitaires n’apportent aucun bienfait ni pour celui qui le
prend ni pour la patrie Nous avons besoin d’une complicité nationale,
surtout dans les affaires politiques qui sont la base de toutes les
affaires