5 mars 2014 – Le Comité des Nations Unies pour l'exercice des
droits inaliénables du peuple palestinien a appelé mercredi le Conseil
de sécurité à réagir devant la multiplication des incursions par des
extrémistes israéliens, des responsables politiques et des représentants
du gouvernement de ce pays sur l'esplanade des mosquées à
Jérusalem-Est.
Ces incursions sont, selon le bureau du comité, une provocation contre
les Palestiniens et les fidèles musulmans, et elles ont souvent mené à
des affrontements durant lesquels des Palestiniens ont été blessés,
arrêtés et placés en détention. Le Comité a également dénoncé la
proposition de loi au Parlement israélien qui cherche à imposer la
souveraineté sur l'esplanade appelée Haram Al-Sharif en arabe.
« De telles actions à l'égard de ce lieu très sensible ne sont pas
seulement préoccupantes pour les Palestiniens, mais aussi peuvent
également être perçues comme des incitations à la violence dans la toute
la région du Proche-Orient », a prévenu le Comité. « En outre, ces
actions sapent le processus de négociations en cours, et menaçant les
perspectives de paix ».
Selon le Comité, ces actions récentes témoignent d'une stratégie visant à
modifier le caractère juridique, démographique, et culturel de
Jérusalem-Est. « Ces actions sont clairement interdites par le droit
international. Les démolitions de maisons, les expulsions,
l'expropriation des terres et la révocation des droits de résidence des
Palestiniens de Jérusalem sont également en hausse ».
En 2013, 565 bâtiments palestiniens ont été démolis à Jérusalem-Est,
déplaçant 298 personnes, dont un grand nombre de femmes et enfants. Le
Comité a rappelé que les Palestiniens sont seulement autorisés à
construire sur 14% de la superficie de Jérusalem-Est, et un tiers des
terres palestiniennes à Jérusalem-Est ont été expropriées depuis 1967.
Dans la même période, le statut de résidence de plus de 14.000
Palestiniens a été révoqué par Israël.
« Le bureau du Comité tient à réaffirmé que Jérusalem-Est est une partie
intégrante du territoire palestinien occupé, et est donc soumis aux
dispositions de la quatrième Convention de Genève, ce qui a été souligné
à plusieurs reprises dans les résolutions du Conseil de sécurité et de
l'Assemblée générale ».
Selon un rapport publié mercredi par le Bureau des Nations Unies pour la
coordination des affaires humanitaires dans le territoire palestinien
occupé, il y a plus de 300.000 Palestiniens qui résident dans la zone C,
où Israël est toujours en charge de la sécurité, de la planification et
de la construction, et qui représente plus de 60% de la Cisjordanie.
Le rapport, qui est une estimation de la vulnérabilité de cette
population, offre des informations sur les besoin de protection, l'accès
à l'eau, à la terre et aux moyens de subsistance ainsi qu'à l'éducation
et aux services de santé.
« Les résidents de la zone C sont parmi les plus vulnérables en
Cisjordanie, en termes de besoins humanitaires, dont l'accès aux
services de santé », a expliqué le chef du bureau de l'OCHA dans le
territoire palestinien occupé. « Alors que la zone C a été prioritaire
pour l'aide humanitaire au cours des dernières années, nous n'avons pas
su exactement quelle était la situation des Palestiniens qui y vivent à
cause du manque de données. L'évaluation aide à mieux comprendre la
situation ».