Un ministre israélien a critiqué dimanche la position du
secrétaire d'Etat américain John Kerry sur la reconnaissance d'Israël
comme "Etat juif" à la veille de la visite du président Palestinien
Mahmoud Abbas à la Maison Blanche.
"Il est très dommage que John Kerry se trompe et exerce des pressions
sur la mauvaise partie (Israël)", a affirmé à la radio publique le
ministre de l'Environnement Gilad Erdan, un proche du Premier ministre
Benjamin Netanyahu.
"John Kerry aurait dû demander à Abou Mazen (Mahmoud Abbas) avant son
arrivée à la Maison Blanche pourquoi il s'obstine à refuser de
reconnaître Israël comme Etat juif", a ajouté Gilad Erdan.
L'administration américaine a récemment paru prendre ses
distances avec l'insistance de M. Netanyahu sur une reconnaissance
d'Israël comme "Etat juif" par les Palestiniens.M. Kerry a ainsi estimé
que cette insistance était "une erreur".
"Il est clair que les Palestiniens veulent pouvoir continuer à
présenter de nouvelles exigences même après la conclusion d'un accord et
ne veulent pas mettre fin au conflit, qui ne peut intervenir qu'avec la
reconnaissance de l'Etat juif", a insisté M. Erdan.
Samedi, le ministre de la Défense Moshé Yaalon avait déclaré que
le président Abbas n'était "pas un partenaire pour un accord final qui
comprendrait la reconnaissance d'Israël comme Etat national du peuple
juif".
Le président Abbas doit discuter lundi à Washington avec Barack Obama
des négociations de paix avec Israël, qui arrivent à échéance fin avril
sans signe de progrès permettant leur prolongation. Les entretiens
devraient porter sur "l'accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un
accord de paix, que M. Kerry négocie avec les deux parties.
M. Netanyahu était lui-même à la Maison Blanche il y a deux semaines.
Le président américain l'avait alors exhorté à prendre des "décisions
difficiles", après une mise en garde contre les "retombées
internationales" pour Israël d'un échec des négociations.
Pour le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP), présidé par M. Abbas, la reconnaissance de la judéité
de l'Etat d'Israël reviendrait à "effacer d'une phrase l'Histoire et les
droits des Palestiniens".