Ramallah – CPI
Les Palestiniens de la Cisjordanie
donnent une grande importance à la rencontre attendue entre Khaled
Mechaal, président du bureau politique du mouvement islamique Hamas, et
Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne, au Caire. Et les
familles des détenus politiques dans les prisons de l’autorité ont pour
espoir de voir cette rencontre mettre fin à leurs souffrances causées
par l’enfermement des leurs.
Beaucoup de Palestiniens croient que la
détention politique, signe des premiers jours de division, représente le
plus grand obstacle sur le chemin de la réconciliation et de l’unité
nationale, une unité dont les Palestiniens ont plus que jamais besoin.
Soixante-quinze dossiers
Le comité des familles des détenus
politiques a fait ses statistiques. Ces statistiques parlent de
soixante-quinze dossiers de détenus appartenant à différents
départements de la Cisjordanie. Certains sont enfermés dans les prisons
de l’autorité de Ramallah depuis plus de cinq ans.
Parmi les détenus politiques les plus
anciens se trouve Moayyad Tabï, du village de Tamoun, vers Tobas. Il a
été arrêté par le service de renseignements en août 2007, accusé d’avoir
travaillé pour le compte de l’occupation israélienne. Les tribunaux de
l’autorité l’ont tout de même innocenté de l’accusation fabriquée de
toute pièce pour des raisons partisanes. Les services de l’autorité
l’ont arrêté encore une fois alors qu’il voulait mettre les pieds hors
de la prison de Jadid, libéré par le tribunal.
Mohammed Al-Qoqa et Mohammed Jawad
Al-Katout, de la ville de Naplouse, sont un autre exemple. Ils sont
enfermés dans les prisons de l’autorité, accusés d’être membres des
brigades Ezziddine Al-Qassam, depuis 2007. Depuis, ils sont enfermés
dans la prison d’Al-Janid.
Il y a aussi Rajab Oni Al-Charif et Alaa
Hassouna, de la ville de Naplouse. Ils sont enfermés dans la même prison
d’Al-Janid, depuis la fin de l’an 2008.
Les documents du comité disent que cinq
Palestiniens sont toujours dans les prisons de l’autorité depuis 2009 :
Alaa Dyab, Abdou Al-Fattah Charim, Imad Al-Hotéri, Ibrahim Attiya de la
ville de Qalqilia, et Wajdi Anwar Al-Arourir, du village d’Aroura, vers
Ramallah.
Seize jeunes et une cinquantaine de personnes sont en prison, arrêtés en 2010 et en 2011.
Un crime sans fin
Le comité des familles des détenus
politiques parle de plus de 75 dossiers de détenus politiques enfermés
dans les prisons de l’autorité de Ramallah. Chacun de ces dossiers
contient des histoires et des détails étranges de cette pratique
d’arrestation politique.
Les informations confirment que cette
pratique continue de la part de tous les services de sécurité, partout
en Cisjordanie ; cependant, on accuse le service de sécurité préventive
d’avoir mené plus d’arrestations, dans le but de saboter la rencontre
entre Abbas et Mechaal.
Dans la ville d’Al-Khalil, ces services ont
arrêté Mohanned Al-Haymouni et les deux libérés Mohammed Al-Khattib et
Youssef Abou Hossein. Et dans la ville de Naplouse, les trois frères
Anes, Abdallah et Yasser Jodallah ont été interpellés. Et de la ville de
Tobas, le libéré Ossama Sawafitta a été enfermé par ces mêmes services.
Et la torture !
Puis en dépit de tout le travail de
relations publiques mené par l’autorité, les hôpitaux de la Cisjordanie
et des rapports de médecins mettent sous la lumière du jour la torture
pratiquée dans les prisons de l’autorité.
Alaa Saoud, du village d’Aqraba, étudiant à
l’université d’Al-Najaah, en est la dernière victime. Un enquêteur l’a
frappé à la tête avec son revolver.
A l’hôpital, son état était le meilleur témoin de toutes les pratiques de ces services. Le jeune est encore à l’hôpital.
Les jugements
Et en dépit de tous les appels à appliquer
la loi, les services de l’autorité n’appliquent les décisions des
tribunaux. Certains sont libérables depuis plus de six mois, en vain.
En attendant la fin de toutes ces souffrances, les familles des détenus ont les yeux rivés sur la rencontre Abbas-Mechaal.