02/10/2011
L'écrivain israélien Yoram Kaniuk a obtenu d'un tribunal israélien de
figurer comme "sans religion" et non plus comme appartenant à la
"religion juive" sur les registres d'état civil, rapporte dimanche le
quotidien israélien Haaretz. "C'est une décision d'importance
historique", a déclaré au quotidien l'écrivain âgé de 81 ans, après ce
jugement qui pourrait faire jurisprudence.
Après avoir vainement demandé au ministère de l'Intérieur de rayer
toute appartenance religieuse dans le registre d'état civil, l'écrivain
avait fait appel en mai, affirmant qu'il ne voulait pas appartenir "à ce
qu'on appelle la religion juive en Israël", la comparant à l'islam de
l'Iran.
Dans ses attendus rendus cette semaine, le tribunal de Tel Aviv a
estimé que tout citoyen a le droit de se définir comme "libre de
religion" conformément à la loi fondamentale israélienne sur la Liberté
et la dignité de l'homme. En revanche, les tribunaux israéliens ont
jusqu'à aujourd'hui repoussé des recours d'intellectuels laïcs pour
autoriser l'inscription de la mention "israélien" sur les registres
d'état civil, à titre d'appartenance nationale, au lieu de "juif",
"arabe", "russe" ou autre comme c'est le cas aujourd'hui.
L'association "Je suis Israélien", qui a recueilli plusieurs milliers
de signatures sur une pétition, réclame depuis plusieurs années que la
mention "israélien" soit inscrite sur les registres d'état civil. Il
existe 134 groupes nationaux reconnus par la loi israélienne, parmi
lesquels des minorités religieuses, mais pas le "peuple israélien".
Sur le fond, le ministère de l'Intérieur, traditionnellement aux
mains de partis religieux, s'oppose à la mention "peuple israélien" du
fait qu'elle recouvre juifs et non juifs et porte donc atteinte au
caractère juif de l'Etat.
Depuis plusieurs années, la mention "nationalité" et "religion" ne
figure plus sur les cartes d'identité mais seulement sur les registres
d'état civil.
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