Reuters | 27/10/2011
Des Egyptiens attendaient jeudi à la frontière avec Israël un échange de
prisonniers entre un Israélo-Américain accusé d'espionnage par Le Caire
et 25 Egyptiens détenus par l'Etat hébreu.
Un échange qui intervient alors que, depuis la chute du « raïs en
février dernier », les relations entre les deux voisins se sont tendues.
Ilan Grapel, 27 ans, a été incarcéré en juin par les nouvelles
autorités égyptiennes qui l'accusaient de recruter des agents et de
rendre compte de la situation dans le pays après le renversement d'Hosni
Moubarak, un allié d'Israël et des Etats-Unis. Israël a contesté cette
version.
L'échange de prisonniers, négocié sous la houlette de Washington, a
été conclu peu après celui ayant permis la libération du soldat
franco-israélien Gilad Shalit contre un millier de prisonniers
palestiniens.
L'échange doit avoir lieu dans l'après-midi.
Grapel doit faire le trajet Le Caire-Tel Aviv en avion tandis que les
Egyptiens, pour la plupart originaires de la région frontalière du
Sinaï, seront relâchés à la frontière, près de la cité balnéaire de Taba
sur la Mer Rouge.
La mère d'Ilan Grapel affirme que son fils était, au moment de son
arrestation, étudiant en droit aux Etats-Unis et qu'il travaillait pour
une ONG d'aide aux réfugiés au Caire. Grapel a quitté New York pour
Israël en 2005 et fait son service militaire en 2006 durant la guerre du
Liban.
L'Egypte a arrêté ces dernières années plusieurs personnes
soupçonnées d'espionnage pour l'Etat hébreu. Le gouvernement israélien
demande la libération d'un autre de ses ressortissants, Oudeh Souleimane
Tarabine, détenu depuis 11 ans en Egypte.
Trois des prisonniers égyptiens devant être libérés ont moins de 18
ans, selon Israël. Ashraf Abdallah a tout juste 18 ans mais est
incarcéré depuis un an. "C'est une bonne chose que l'Egypte ait oeuvré à
leur libération", a dit son frère Mohamed El Souarki. Sa famille
explique qu'Abdallah a été condamné à trois ans de prison par Israël
pour avoir franchi la frontière illégalement. Il s'était perdu,
affirme-t-elle. Les services pénitentiaires israéliens disent
qu'Abdallah était en prison pour "infiltration" et trafic de drogue.
D'autres personnes interrogées confirment que la plupart des
prisonniers devant être relâchés faisaient du trafic avec la bande de
Gaza.
Beaucoup de bédouins du Sinaï se plaignent d'être méprisés par l'Etat
et de ne pas tirer les bénéfices de l'activité touristique des stations
comme Taba et Charm el Cheikh, ce qui les pousse, disent-ils, à la
contrebande.