lundi 6 juin 2011

Abbas accepte l’offre de Paris, Netanyahu la « soupèse »

06/06/2011
Le président palestinien Mahmoud Abbas a donné son accord pour participer à une conférence de paix israélo-palestinienne à Paris, tandis qu'Israël « soupèse » la proposition française, a-t-on appris hier de sources officielles.
« Le président Abbas a informé le ministre (français des Affaires étrangères Alain) Juppé de son accord officiel à l'initiative française pour réunir une conférence internationale de paix à Paris », a déclaré son conseiller politique, Nimr Hammad. Cet accord dépend cependant « de la position israélienne sur l'initiative française de lancer les négociations sur la base des frontières de 1967 pour un État palestinien », a précisé M. Hammad. « Afin d'entamer les négociations, la base de celles-ci doit être de mettre fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens occupés depuis 1967 en définissant les frontières de l'État sur cette base, avec des échanges de territoires agréés entre les parties palestinienne et israélienne », a-t-il rappelé.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a estimé que la réponse de M. Abbas à la proposition française était « hâtive et dénuée de sens aujourd'hui », en qualifiant les négociations « d'absurdes ». « Cette proposition française ne sert qu'à ramener la partie palestinienne à la table des négociations sans la moindre contrepartie », a déclaré un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir que son pays « soupesait » la proposition française. « Nous apprécions hautement nos amis français et je leur répondrai après que nous aurons soupesé leurs propositions », a déclaré M. Netanyahu, selon un communiqué de son bureau, dans une première réaction officielle à l'initiative française. « Évidemment, il est impossible de mettre en œuvre toutes les propositions (françaises). Il faut se concentrer sur une initiative et nous aussi avons nos idées » sur la question, a-t-il souligné. « Nous examinerons comment la proposition française peut s'insérer dans d'autres initiatives et nous en discuterons aussi avec nos amis américains », a ajouté M. Netanyahu. Hier, il a en outre réaffirmé qu'Israël ne négociera « pas avec un gouvernement dont la moitié est composée par le Hamas, une organisation terroriste qui veut détruire Israël ».
Par ailleurs, des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv contre la poursuite de l'occupation des territoires palestiniens, à l'occasion de l'anniversaire de leur conquête par Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967. Les manifestants, plus de 10 000 selon les organisateurs, juifs en majorité mais également arabes, ont défilé dans le centre de Tel-Aviv, appelant à la création d'un « État palestinien dans l'intérêt d'Israël », dans les lignes du 4 juin 1967, juste avant la guerre. Défilant à l'appel d'un collectif de mouvements antioccupation de gauche, ils ont brandi des pancartes avec des caricatures du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en joueur de flûte de Hamelin, avec l'inscription « Netanyahu nous entraîne à la catastrophe ».
(Source : AFP)