Nabi Saleh - 3 mai 2011
Par Joseph Dana
Comment pourrais-je vous décrire l'odeur de "putois" ? Imaginez que vous vous rouliez sur le sol d'un poulailler pendant quelques heures et l'odeur qui restera sur votre peau. Une odeur si insupportable que les gens ne peuvent pas rester dans la même pièce que vous. Maintenant, imaginez que cette odeur reste pendant deux semaines. C'est ça, l'odeur du "putois".
L'année dernière, le liquide puant est devenu un des éléments principaux des manifestations contre le mur et l'occupation en Cisjordanie. Une alternative non-létale aux grenades à haute vélocité et aux balles caoutchouc-acier, qui fait pourtant payer un lourd tribut aux Palestiniens qui résistent à l'occupation par les moyens non violents créatifs.
Vendredi dernier, le petit village de Nabi Saleh organisait sa manifestation hebdomadaire contre l'occupation. Après les prières de midi, les manifestants ont commencé à marcher vers la source du village, dont les colons se sont emparés avec la bénédiction de l'armée israélienne. Ils ont été accueillis par les soldats, qui les ont attaqués à coup de grenades lacrymogènes, balles caoutchouc-acier et grenades assourdissantes. Malgré la violence, les villageois ont continué d'avancer vers la source, lorsque le liquide à l'odeur de putois est entré en scène. Ce jour-là, l'ex-vice-présidente du Parlement européen, Luisa Morgantini, participait à la manifestation.
D'abord, les soldats ont aspergé de liquide puant la route principale du village depuis un gros camion blindé. Cela n'a pas arrêté les manifestants. Trois supporters israéliens ont été alors jetés au sol, menottés puis traînés sur le sol couvert de liquide chimique infect.
Après l'arrestation, l'armée a recouvert la zone de gaz lacrymogènes et la plupart des manifestants ont couru vers le centre du village pour pouvoir respirer. N'ayant plus de manifestants à asperger, l'armée a décidé de lancer le liquide puant sur les maisons. L'armée manque rarement une occasion de punir collectivement Nabi Saleh pour sa résistance non violente.
Ce liquide à l'odeur de putois est un produit pétrochimique destiné à coller à toute surface qu'il touche. Il m'est arrivé d'être aspergé pendant une manifestation à Bil'in. J'ai dû jeter tout ce que le produit avait touché, tant il est impossible de se débarrasser de l'odeur, même en lavant les vêtements. J'ai dû jeter mon sac à dos, mes pantalons, ma chemise, mes chaussures et même le carnet sur lequel je prenais des notes. L'odeur a collé à ma peau et dans mes cheveux pendant plusieurs semaines, ce qui a donné lieu à d'intéressantes conversations parce que tous les gens que je rencontrais me regardaient bizarrement.
Les familles des maisons touchées par le liquide infect vendredi ne pourront pas y revenir pendant plusieurs semaines. Leurs maisons puent davantage que les poulaillers parce que le produit chimique a pénétré chaque surface. Pour eux, c'est un autre rappel du contrôle israélien sur leurs vies. Pour le village, c'est un autre prix à payer pour résister à la domination.
L'année dernière, le liquide puant est devenu un des éléments principaux des manifestations contre le mur et l'occupation en Cisjordanie. Une alternative non-létale aux grenades à haute vélocité et aux balles caoutchouc-acier, qui fait pourtant payer un lourd tribut aux Palestiniens qui résistent à l'occupation par les moyens non violents créatifs.
Vendredi dernier, le petit village de Nabi Saleh organisait sa manifestation hebdomadaire contre l'occupation. Après les prières de midi, les manifestants ont commencé à marcher vers la source du village, dont les colons se sont emparés avec la bénédiction de l'armée israélienne. Ils ont été accueillis par les soldats, qui les ont attaqués à coup de grenades lacrymogènes, balles caoutchouc-acier et grenades assourdissantes. Malgré la violence, les villageois ont continué d'avancer vers la source, lorsque le liquide à l'odeur de putois est entré en scène. Ce jour-là, l'ex-vice-présidente du Parlement européen, Luisa Morgantini, participait à la manifestation.
D'abord, les soldats ont aspergé de liquide puant la route principale du village depuis un gros camion blindé. Cela n'a pas arrêté les manifestants. Trois supporters israéliens ont été alors jetés au sol, menottés puis traînés sur le sol couvert de liquide chimique infect.
Après l'arrestation, l'armée a recouvert la zone de gaz lacrymogènes et la plupart des manifestants ont couru vers le centre du village pour pouvoir respirer. N'ayant plus de manifestants à asperger, l'armée a décidé de lancer le liquide puant sur les maisons. L'armée manque rarement une occasion de punir collectivement Nabi Saleh pour sa résistance non violente.
Ce liquide à l'odeur de putois est un produit pétrochimique destiné à coller à toute surface qu'il touche. Il m'est arrivé d'être aspergé pendant une manifestation à Bil'in. J'ai dû jeter tout ce que le produit avait touché, tant il est impossible de se débarrasser de l'odeur, même en lavant les vêtements. J'ai dû jeter mon sac à dos, mes pantalons, ma chemise, mes chaussures et même le carnet sur lequel je prenais des notes. L'odeur a collé à ma peau et dans mes cheveux pendant plusieurs semaines, ce qui a donné lieu à d'intéressantes conversations parce que tous les gens que je rencontrais me regardaient bizarrement.
Les familles des maisons touchées par le liquide infect vendredi ne pourront pas y revenir pendant plusieurs semaines. Leurs maisons puent davantage que les poulaillers parce que le produit chimique a pénétré chaque surface. Pour eux, c'est un autre rappel du contrôle israélien sur leurs vies. Pour le village, c'est un autre prix à payer pour résister à la domination.
Traduction : MR pour ISM