04 Mai 2011 08:06
IRIB- Il est des moments de l'Histoire que l’humanité regrette d'avoir eu à vivre, des moments dont elle se serait passée volontiers, si c’était à refaire. Celui de la naissance d’Israël en est un. Cette entité fantoche, qui assiste, aujourd’hui, médusée, prise d’effroi, à la fin d’un monde, où elle jouait le rôle de l’éternel rentier, vivant des dollars des uns, des malheurs et tribulations des autres, n’aurait pas dû être, et le monde s’en serait, certainement, senti mieux. Sans Israël, l’Occident n’aurait pas eu autant de morts arabes sur les bras, autant de complicité, de lâcheté, de criminel silence sur la conscience. Cette Grande-Bretagne, où le Premier ministre sioniste, Netanyahou, se trouve, en ce moment même, pour tenter de faire barrage à la renaissance d’un Etat indépendant palestinien, cette France, où il se rendra, de suite, pour chercher à torpiller le récent accord Fatah/Hamas, n’auraient pas dû laisser les choses aller si loin ; elles n’auraient pas dû s’aligner de la sorte sur les intérêts stratégiques d’une Amérique, qui, elle, a montré, à plus d’une reprise, son étonnante capacité à sacrifier tout, jusqu’à ses plus proches alliés, pour atteindre ses propres objectifs. Il y a là l’accumulation des erreurs d’une Europe, qui s’aperçoit, peut-être, un peu tard, que l’alliance avec «les plus forts» ne s’avère pas toujours payante, qu’un peuple, même quand il est démuni, renié, humilié, comme l’est celui de la Palestine, peut ressouder ses rangs, se ressaisir, et faire valoir ses droits envers et contre tout. Cette Europe-là cherche, aujourd’hui, à se racheter aux yeux du monde arabo-musulman. Elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit des Palestiniens, leur promet «soutien et appui» sur ce chemin tortueux qui va vers l’émergence de la Palestine. Mais n’est-ce pas trop tard et l’Europe, a-t-elle d’autres choix ? Le printemps arabe a balayé les dictatures soutenues, nourries, choyées par elle. Il a mis sans dessus-dessous les équations régionales, faisant du Fatah, une composante à part entière du paysage politique palestinien, de l’Egypte, de potentiels alliés de l’Iran, du Hamas et du Hezbollah. Il est loin le temps où l’Europe produisait une classe politique capable de prendre une longueur d’avance sur son temps, des visionnaires, du genre de Gaulle, qui dénonçaient le Sionisme et les colonies. Dépouillée de ses grandeurs, poussée en marge, réduite aux misères du panurgisme, cette Europe-là peine toujours à retrouver sa voix. Croisons les doigts pour que celle-ci ne se fasse plus l’écho des clameurs outre-Atlantique.