[ 12/04/2011 - 00:09 ] |
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Naplouse – CPI Leur patrie, ils l’ont perdue. Quand ils veulent la chercher, des vagues folles et violentes les jettent en captivité, dans des prisons sombres et mal aérées. Aussi longue soit la période de leur enfermement, ils attendent le moment de leur liberté, le jour où ils verront les leurs. L’attente reste cependant dure et interminable. Le centre juridique Ahrar (Libres) pour les études des captifs et les droits de l’homme a mis la lumière sur quelques-uns de ceux qui perdent la vie à attendre ce moment de liberté. Pages du passé Difficiles et inimaginables sont ces moments où le captif attend ces quelques mots qui règlent son avenir, ce qu’il lui reste de vie, de son destin, sans qu’ils puisse faire la moindre de chose, à part rêver, rêver du temps d’une rencontre qui tarde à venir. Le rêve se transforme en cauchemar, accompagné de larmes chaudes, en pensant à sa femme, à son fils Amir, cinq ans, et à son petit dernier Tareq, un an. Eux aussi attendent le moment fatidique de la sortie de leur père, le captif Monther Mohammed. Leur père Monther Mohammed Younes Al-Jaba, 31 ans, a été emprisonné à plusieurs reprises, avant cette dernière. Il a toute sa vie été poursuivie par les occupants israéliens. Il a été arrêté pour la première fois le 31 mars 1999, jusqu’au 7 février 2002. Puis le 21 mai 2002, il a été interpellé pour la deuxième fois et condamné à six mois de prison, une période qui a été renouvelée. Il attendait sa libération, lorsque les occupants israéliens l’ont condamné à un exil forcé dans la bande de Gaza, le 14 décembre 2003. Il a volontairement accepté cet exil, puisqu’il restait sur les territoires de sa patrie. Il est retourné de Gaza le 20 février 2005. Une joie manquée Son retour a laissé éclater une joie énorme dans son quartier et dans les cœurs de sa famille et de ses amis. Une joie manquée, car les occupants israéliens l’ont encore une fois arrêté, le 9 janvier 2006, et l’ont condamné à trois ans de prison ferme. Trois ans plus tard, le 13 mai 2009, il a été libéré, mais seulement pour l’interpeller quelques mois plus tard, le 13 décembre de la même année 2009. Depuis cette date-là, il attend toujours d’être jugé. Il est enfermé dans la prison d’Ofer et rêve toujours du jour de sa libération. De plus, les siens ne sont pas autorisés à lui rendre visite. Fouad Khafach, directeur du centre Ahrar pour les études des captifs et les droits de l’homme, dit que le captif Mondir essaie de s’adapter à la vie dure en captivité, malgré tout, malgré sa maladie, malgré la torture du bourreau israélien. En fait, il a été torturé durant la période d’interrogation et a été le sujet de rayons dangereux diffusés par ces appareils électroniques utilisés par la direction des prisons pour contrôler les détenus. Il souffre d’un mal de tête affreux, à cause duquel il perd souvent connaissance. Il se déplace d’un hôpital à un autre afin de savoir quelle maladie le frappe, en vain ; l’administration de la prison ne lui communique rien. Une volonté d’acier Al-Khafach remarque que le captif Mondir s’arme d’une volonté très forte. Il vit toujours dans l’espoir de voir sa petite famille qui l’attend, ses petits garçons qui attendent leur père avec impatience. L’aîné est né alors que le père était enfermé dans la prison d’Asqalan, en 2006. Et le benjamin a vu le jour en 2010 ; le père était dans la prison d’Ofer. Leur mère s’occupe d’eux toute seule. Elle assume les rôles de la mère et du père, un père que les occupants israéliens insistent à confisquer. Ce n’est pas une histoire orpheline, elle fait partie de milliers d’autres, de milliers de Palestiniens qui attendent le jour de la liberté. |