mardi 8 mars 2011

Barak : « Le monde n’accepte pas que nous continuions à régner sur un autre peuple après 43 ans »

08/03/2011
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, envisage d'avancer la date d'une initiative diplomatique en direction des Palestiniens, a rapporté hier la radio publique israélienne. Selon des fuites provenant de son entourage, l'initiative devait être dévoilée publiquement lors d'un discours au Congrès américain au cours de la visite que doit effectuer à Washington le 22 mai prochain le chef du gouvernement, à l'invitation du lobby pro-israélien AIPAC. Mais l'aggravation de l'isolement d'Israël depuis le blocage total du processus de paix pourrait amener M. Netanyahu à avancer si possible son voyage, selon la radio.
Pour sa part, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a appelé hier le chef du gouvernement à « prendre une décision audacieuse » pour relancer le processus de paix, le plus vite possible, afin de « sortir Israël de son isolement ». « Pareille décision doit être prise dans les prochaines semaines et non les prochains mois. Une déclaration en mai devant le Congrès serait beaucoup trop tardive », a déclaré le ministre à la radio publique. « Le monde n'accepte pas que nous continuions à régner sur un autre peuple après 43 ans », a souligné M. Barak en référence à l'occupation de territoires palestiniens depuis 1967. « Israël fait face à un véritable tsunami de délégitimation de par le monde », a mis en garde M. Barak, censé avoir l'oreille du Premier ministre, bien que son poids politique soit faible, vu qu'il ne représente plus que cinq députés sur 120 depuis sa rupture avec le Parti travailliste.
Aucune annonce officielle n'a été faite à ce jour, mais les médias israéliens font état d'un projet d'« accord intérimaire » à long terme avec les Palestiniens au lieu de négociations sur un règlement final, alors que la colonisation continuerait au moins dans les blocs d'implantation et à Jérusalem-Est annexée. Les Palestiniens se sont d'ores et déjà opposés à un tel plan, insistant sur un gel total de la colonisation et sur des négociations sur le statut final.
Par ailleurs, à l'issue d'une bataille juridique de cinq années menée par le mouvement anti-colonisation La Paix maintenant, le gouvernement israélien s'est engagé à démanteler des dizaines de constructions, maisons ou édifices, érigés dans six colonies sauvages, c'est-à-dire sans permis des autorités israéliennes. La communauté internationale considère comme illégales toutes les colonies créées dans les territoires occupés par Israël à la suite de la guerre des Six-Jours de juin 1967. L'engagement pris par le gouvernement ne concerne que 47 structures, parfois de simples mobile-homes, mais les militants anti colonisation estiment que cela peut constituer un précédent susceptible de s'appliquer à des dizaines de colonies sauvages installées sur des terres privées palestiniennes.

Londres va élever la délégation palestinienne au rang de mission
Le Royaume-Uni « va élever » le statut de la délégation palestinienne à Londres au rang de mission, a en outre annoncé hier le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. Le chef de la diplomatie britannique a fait cette annonce alors que Mahmoud Abbas, fait une visite officielle en Grande-Bretagne. Dans la hiérarchie diplomatique, la mission se situe juste un cran en dessous d'une ambassade. La Grande-Bretagne suit en cela l'exemple d'un nombre grandissant de pays, dont quatre européens : la France, l'Espagne, l'Irlande et le Portugal.
Enfin, le directeur du Conseil israélien de sécurité nationale (CSN), Uzi Arad, a quitté dimanche ses fonctions après deux années d'exercice, avant même la désignation d'un remplaçant, selon un communiqué du bureau du Premier ministre publié hier. Selon les médias israéliens, il pourrait être remplacé par le général de réserve Yaakov Amidror, un ancien chef du département analyse du renseignement militaire, considéré comme un ultranationaliste.
(Source : AFP)