03 février 2011
Fabrice RandouxAgence France-Presse
Paris
Une nouvelle conférence de donateurs pour la création d'un État palestinien se tiendra en juin à Paris, ont annoncé jeudi plusieurs ministres réunis en France, en appelant Israël à «des mesures structurelles plus ambitieuses» pour la liberté de mouvement.
«A la demande de l'Autorité palestinienne, une nouvelle conférence internationale de donateurs pour un État palestinien se tiendra à Paris en juin», précise un communiqué émanant de représentants français, de l'Union européenne, de la Norvège et du Quartette (USA, ONU, Russie, UE).
Cette conférence se tiendra peu avant une date à décider par le Quartette pour un «accord politique à trouver entre les parties via des négociations», précise le texte.
Dans la journée, le Premier ministre français François Fillon, qui a reçu son homologue palestinien Salam Fayyad, avait souligné qu'une nouvelle conférence de donateurs devait avoir «une véritable dimension politique et qu'elle s'inscrive bien dans une dynamique conduisant à la création du futur État palestinien».
Le communiqué a été rendu public à l'issue d'un dîner réunissant au Quai d'Orsay Salam Fayyad, la chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie, hôte de la réunion, la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, et Gary Grappo, adjoint du représentant spécial du Quartette, Tony Blair.
Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont dans l'impasse depuis l'automne, les États-Unis ayant échoué à les relancer.
Les présidents et co-présidents de la Conférence internationale des donateurs pour un État palestinien, lancée en décembre 2007 à Paris, ont ajouté dans leur communiqué «appeler Israël à prendre des mesures structurelles plus ambitieuses pour continuer à faciliter les accès et les mouvements» dans les Territoires palestiniens.
Si Israël a allégé son blocus sur Gaza depuis l'été dernier, la liberté de mouvement et de commerce reste très limitée dans ce territoire et en Cisjordanie.
En félicitant l'Autorité palestinienne pour les «progrès accomplis» depuis 2008, les dirigeants de la Conférence des donateurs appellent aussi à poursuivre l'effort financier en sa faveur. Ils se félicitent notamment des avancées dans «la gestion et la transparence des finances publiques, la gouvernance, les améliorations sociales, et dans les domaines de la justice et de la sécurité».
«Si l'Autorité palestinienne maintient ses succès dans l'établissement d'institutions et la fourniture de services publics, elle sera en bonne position pour la création d'un État prochainement», ajoute le texte, sans mentionner de date.
La première conférence des donateurs, en décembre 2007 à Paris, s'est concrétisée par le versement sur 3 ans de l'intégralité des 7,7 milliards de dollars promis alors, dont 4,3 milliards d'aide budgétaire.
Selon un diplomate français, «la réussite de la première conférence des donateurs a permis de démontrer que les Palestiniens n'étaient pas corrompus, laxistes et incompétents. Ce qui nous permet de dire aujourd'hui sans être ridicules que l'État palestinien peut être proclamé à tout moment».
Réaffirmant l'objectif de la création d'un État palestinien d'ici fin 2011, M. Fillon a souhaité «la relance immédiate du processus de paix».
«Nous disons clairement que l'Europe ne peut plus continuer à payer et être tenue à l'écart des décisions politiques. Nous pensons qu'une nouvelle approche s'impose, une méthode «plus collective», «plus volontariste», «qui associe davantage le Quartette», a insisté M. Fillon alors qu'une réunion ministérielle de cette enceinte est prévue samedi à Munich.