jeudi 24 février 2011

Ici et là-bas : la même souffrance. Histoire d’un Palestinien qui travaille dans les colonies

23/02/2011
Mustafa Sabri - Qalqiliya - PNN /Exclusif - Raed est électricien. Il doit parcourir tous les jours les 15 kilomètres  qui séparent sa ville de Qalqiliya au Nord de la Cisjordanie,  là où 23 colonies sont implantées illégalement. Un journaliste de la PNN a fait le chemin avec lui.
Le matin, les travailleurs palestiniens se rassemblent à l’entrée de la colonie Karni Shomron, près de Qalqiliya. Ils attendent qu’un agent de sécurité veulent bien les laisser entrer. Il n’y a pourtant aucune garantie que l’armée israélienne ne les arrête ou ne les attaque.
Une souffrance psychologique
Raed se dit honteux de devoir travailler à l’intérieur d’une colonie.  Pour lui, un homme libre ne devrait jamais faire ça. Mais la pauvreté, la nécessité, le chômage en Palestine le force à revenir : « cette souffrance psychologique me poursuit tous les jours. Elle ne me quitte jamais. Parfois nous sommes reconduit dehors si nous ne sommes pas accompagné par un agent. Nous n’avons pas le droit d’entrer seul . Je me souviens combien il a été difficile pour moi de pouvoir avoir ce permit de travail. D’abord, tu dois avoir cette carte magnétique. Cela signifie que tu n’es pas dangereux. C’est le premier pas pour pouvoir entrer ».
Un accès interdit
A l’entrée de la colonie, Raed et les autres travailleurs ont intérêt à gagner les faveurs du soldat qui  tient toujours un doigts sur la cachette. Cette fois-ci, il  les prévient en hurlant : il veut le silence total auquel cas personne ne rentre.
« Toi en tant que journaliste tu ne peux pas rentrer mais tu peux voir ce qui se passe. »
Raed se présente devant les autorités. De l’autre côté, les israéliens sont déjà  en voiture, prêts à surveiller les travailleurs. Il y a un superviseur pour chaque travailleur.
« Selon la sharia, une femme doit toujours être accompagnée par un homme, le muharram, dans tous ses déplacements. Pour nous c’est la même chose : nous sommes sous la surveillance des autorités de la colonie. On ne peut pas se déplacer seul à l’intérieur ».
Quelques instants plus tard, Raed me quitte : « Tu vois cette vieille voiture ? C’est la voiture de mon superviseur. Dans 2 minutes il va m’appeler »
Lorsque Read a finit son travaille dans les colonies, il doit passer au détecteur électronique.
Le lendemain,
Je retrouve Raed et me raconte sa journée :
« Après être entrer à bord de la voiture du superviseur, on arrive au chantier. Ici, on apprend qu’on ne quitte pas les lieux sous aucun prétexte. Il y a un agent armé qui nous surveille tout du long. On ne doit jamais approcher les colons. C’est comme une prison et notre liberté est étroitement surveillée.  Cela me rappelle le temps de l’esclavage…comme ce que nous étudions en cours à l’école ».