Associated Press
Ramallah, Cisjordanie
Mahmoud Abbas, a déclaré qu'il pourrait dissoudre l'Autorité palestinienne et demander à Israël de reprendre le contrôle complet de la Cisjordanie en cas d'échec des négociations de paix, qui sont actuellement dans l'impasse.
Il a expliqué à la télévision palestinienne dans un entretien accordé vendredi soir qu'il ne prendrait une telle décision qu'en dernier ressort. Cependant, ses propos sont considérés comme la menace la plus explicite à ce jour d'une possible dissolution de l'Autorité palestinienne.
Une telle décision exigerait qu'Israël soit à nouveau pleinement responsable des 2,2 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie, en tant qu'occupant militaire.
Avec l'instauration de l'Autorité palestinienne en 1994, généreusement financée par l'aide étrangère, Israël a été soulagé de ce poids. Toutefois, Israël a conservé le plein contrôle de 60% de la Cisjordanie.
Mahmoud Abbas pourrait se heurter à l'opposition de plusieurs Palestiniens, puisque la fonction publique de cette administration emploie environ 150 000 d'entre eux.
Les leaders palestiniens ont menacé de quitter les négociations de paix si Israël n'acceptait pas d'imposer un gel des constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Jusqu'à maintenant, l'État hébreu a refusé de s'y engager.
Mahmoud Abbas a déclaré que si ces pourparlers échouaient, le peuple palestinien pourrait demander à l'ONU de reconnaître l'émergence d'un État en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est. Il s'agit de territoires conquis par Israël durant la Guerre des six jours, en 1967.
Samedi, Benyamin Nétanyahou a appelé son homologue palestinien pour le remercier de la collaboration de ses fonctionnaires dans la lutte contre un incendie qui ravageait la forêt du Carmel, dans le nord d'Israël. Il s'agissait d'un rare contact direct entre les deux hommes après des semaines de silence radio.
Le même jour, le ministre de l'Intérieur palestinien a ordonné la fermeture d'une station de télévision par satellite appartenant à un ancien ami de Mahmoud Abbas, Mohammed Dahlan.
La station, «La Palestine de demain» devait commencer à diffuser en janvier prochain.
Les forces de sécurité palestiniennes se sont rendues aux bureaux de l'entreprise, jeudi, pour y livrer l'ordre de fermeture, selon un responsable de la station qui a refusé d'être identifié.
La fermeture de cette station pourrait suggérer que M. Dahlan, un membre influent du Fatah de M. Abbas, a perdu beaucoup de ses appuis. Il a occupé le poste de conseiller en matière de sécurité auprès de l'actuel président de l'Autorité palestinienne et a déjà été considéré comme un potentiel successeur.