mardi 30 novembre 2010

Les autorités israéliennes soulagées... pour le moment

30/11/2010
Pour l'Iran, les fuites de WikiLeaks ont été organisées par le pouvoir américain.
Israël a exprimé hier son soulagement à ce stade en constatant que les révélations de documents confidentiels américains confirmaient essentiellement ses prises de position officielles. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé « qu'Israël n'avait subi aucun dommage », précisant toutefois : « À partir du contenu que j'ai vu pour le moment. » « Israël est une société libre et largement ouverte », a-t-il ajouté devant la presse.
« Nous nous en tirons à très bon compte », a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental qui a requis l'anonymat. « Il s'avère que tout le Moyen-Orient est terrifié par la perspective d'un Iran nucléaire. Les pays arabes poussent les États-Unis à une action militaire de manière bien plus effrénée qu'Israël », a-t-il relevé.
Selon ces documents, Israël, mais aussi les pays du Golfe ont fortement incité les États-Unis à la fermeté pour déjouer les présumées ambitions nucléaires militaires de l'Iran, le roi Abdallah d'Arabie saoudite soutenant l'option militaire. Le roi a conseillé aux Américains « de couper la tête du serpent » auquel il compare l'Iran et a souligné que travailler avec les États-Unis pour combattre l'influence iranienne en Irak était une priorité stratégique de son gouvernement, selon cette source. Les alliés arabes des États-Unis dans le Golfe gardaient hier un silence embarrassé après les révélations de WikiLeaks. « La publication de ces documents embarrasse les alliés des États-Unis, mais provoque surtout leur déception », estime Abdel Aziz al-Sager, directeur du Gulf Research Center basé à Dubaï. « Il s'agit d'informations supposées êtres classifiées, et cela va pousser ces pays à se demander jusqu'à quel point ils peuvent désormais faire confiance aux États-Unis », ajoute l'analyste saoudien. Selon lui, ces révélations vont inciter les pays du Golfe à « prendre des précautions à l'avenir » dans leurs relations avec les États-Unis.
Pour un conseiller gouvernemental saoudien interrogé par l'AFP : « Tout cela est très négatif. Ce n'est pas bon pour bâtir la confiance. »
Pour Riad Qahawaji, directeur de l'Institut d'analyse militaire pour le Proche-Orient et les pays du Golfe (Inegma), basé à Dubaï, « les pays du Golfe vont désormais poser leurs conditions lors de la tenue de toute réunion avec les responsables américains pour garantir qu'elle demeurera secrète ».
Parallèlement, à Téhéran, le président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé de son côté que les documents publiés dimanche par WikiLeaks sont « sans valeur » et ont un objectif « malveillant ». « Ces documents ont été préparés et diffusés par le gouvernement américain selon un plan et dans un objectif précis. Ils font partie d'une campagne de guerre d'information (contre l'Iran), mais n'auront pas l'impact politique désiré » par Washington, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.