Publié le 7-11-2010
La Cour suprême israélienne a débouté dimanche des habitants du quartier d’Ajami, à Jaffa, qui demandaient la révocation d’un marché alloué à une entreprise de promotion immobilière d’un ensemble d’appartements réservés aux seuls Juifs.
La présidente du tribunal, Dorit Beinish, a assorti la décision d’un commentaire hypocrite, bien dans la veine de « la seule démocratie du Moyen-Orient ».
Il est vrai, a-t-elle dit, qu’en acceptant de louer un terrain à une entreprise dont le but déclaré était de loger uniquement des Juifs, membres de la secte siono-religieuse Emunah, l’Administration des Terres Israéliennes (Israel Land Administration) s’est rendue coupable de discrimination raciale entre citoyens.
Mais voyez-vous, la justice est lente, et l’ensemble immobilier est à présent sorti de terre. « On ne va quand même pas le démolir », a-t-elle conclu, en rejetant le recours.
Ajami, qui a donné son nom au film éponyme, est un quartier de la métropole Tel Aviv/Jaffa où vivent des citoyens juifs, chrétiens et musulmans. Mais comme ailleurs, et à Jérusalem en particulier, le gouvernement y pratique une judaïsation rampante.
Mosquée détruite au bulldozer
Ce même dimanche, 700 policiers ont été mobilisés pour détruire la mosquée du village de Rahat, dans le désert du Naqab (Neguev). Motif : « défaut de permis de construire ». En quelques dizaines de minutes, le bâtiment a été réduit en un amas de ruines. Les fidèles de Rahat pourront toujours se ruiner en avocats pour se plaindre à Mme Beinish, car Israël entend conserver l’apparence d’un Etat de droit. Pour s’entendre dire que tout cela est sans doute regrettable, mais qu’il est trop tard pour reconstruire, n’est-ce pas ?
CAPJPO-EuroPalestine