Ramallah – CPI
Amnesty International et l'Union Européenne (UE) ont condamné le jugement rendu par un tribunal sioniste contre un militant politique palestinien détenu depuis décembre dernier suite à sa participation aux marches de protestations contre le mur d’apartheid sioniste. Ce jugement est considéré comme une mesure destinée à dissuader les autres de participer légalement aux manifestations.
Amnesty a déclaré qu'un tribunal militaire sioniste a condamné le coordinateur de la commission populaire contre le mur et la colonisation dans le village de Bilin en Cisjordanie occupée, Abdullah Abou Rahma, sous prétexte « d'organisation d’une manifestation illégale et d'incitation à y participer ».
Elle a ajouté que le tribunal a abandonné toutes les charges de lancement des pierres et de possession d'armes d'Abou Rahma, qui sera jugé durant les prochaines semaines d'une sanction et risque une peine pouvant atteindre 10 ans de prison.
Amnesty a souligné que la cour pénale internationale a publié en 2004, un avis consultatif qui considère unanimement que la construction du mur d'apartheid dans les territoires palestiniens occupés est contraire au droit international.
De son côté, Catherine Ashton, responsable de la politique étrangère à l'UE, a diffusé un communiqué qui précise que l'Union Européenne considère qu'Abou Rahma âgé de 39 ans, est un défenseur des droits de l'homme et pratique la lutte pacifiste.
En commentaire à la condamnation sioniste contre Abou Rahma, son avocate, Gabi Lasky, a annoncé qu’elle fera appel contre la décision du tribunal sioniste, mais elle n'était pas optimiste quant à la possibilité de changer le jugement. Elle estime que l'intervention du tribunal dans l’affaire est une utilisation politique et illégale, et a souligné le fait que les tribunaux de l'occupant soient utilisés contre les occupés.
Le directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty, Malcolm Smart, a affirmé que les autorités sionistes cherchent à travers le jugement d'Abou Rahma, à punir et dissuader les autres de participer aux manifestations légales.
« Abou Rahma a été emprisonné pour avoir exercé son droit de liberté d'expression de protester contre la construction du mur raciste sioniste », a-t-il ajouté.