Haaretz - Reuters
Un rapporteur des Droits Humains de l’ONU affirme que le transfert par la force de quatre Palestiniens résidents à Jérusalem Est serait une violation de la loi internationale.
L’intention d’Israël d’expulser quatre Palestiniens résidant à Jérusalem Est vers la Cisjordanie pourrait constituer un crime de guerre, a signifié un expert en droits humains de l’ONU ce mardi.
Richard Falk, le Rapporteur Spécial aux Droits Humains de l’ONU dans les territoires palestiniens a dit que cette action faisait partie de l’effort d’Israël pour chasser les Palestiniens de Jérusalem Est.
"Ces actes, s’ils étaient perpétrés, seraient une violation de la loi internationale et même certains d’entre eux seraient potentiellement des crimes de guerre selon la loi humanitaire internationale" a déclaré Falk.
"Transférer de force ces personnes constituerait une grave violation des obligations légales d’Israël. D’autant plus que les menaces actuelles doivent être considérées comme faisant partie d’un plan israélien plus vaste et extrêmement inquiétant visant à chasser les Palestiniens de Jérusalem Est par des moyens qui sont tous illégaux selon la loi internationale" selon Falk.
Les quatre personnes qui sont des membres du Conseil Législatif Palestinien, habitent la ville depuis longtemps, selon Falk, mais tous sont membres du Hamas qui a juré de détruire Israël et qui est considéré par Israël et l’Occident comme un groupe terroriste.
Le 6 septembre, la Haute Cour de Justice Israélienne doit statuer sur le cas de ces quatre personnes qui s’appellent, d’après Falk, Muhammad Abu-Teir, Ahmad Attoun, Muhammad Totah et Khaled Abu Arafeh. Arafeh est un ancien ministre du gouvernement du Hamas et les trois autres sont des hommes de lois élus en 2006.
"Israël, en tant que puissance occupante, n’a pas le droit de déporter des civils de Jérusalem Est ni de forcer des Palestiniens à lui faire allégeance ou à promettre d’être loyaux envers l’Etat d’Israël" dit-il.
Les démolitions
Falk a aussi critiqué le projet d’Israël de démolir 20 maisons palestiniennes à Jérusalem Est ; il qualifie ce projet d’illégal et affirme qu’il fait partie d’efforts systématiques visant à chasser les Palestiniens de la ville sainte.
Une commission locale de planification a approuvé la destruction des maisons pour réaliser un projet appelé le Jardin du Roi, mais il faut des autorisations supplémentaires qui vont prendre des mois, a dit un officiel israélien.
Le porte-parole de la ville, Stéphane Miller, a dit que le but du projet était "d’améliorer la qualité de la vie" à Silwan et que le parc et le complexe publique qui doivent être aménagés dans cet espace seraient ouverts aux Arabes comme aux Juifs.
"La loi internationale n’autorise pas Israël à détruire au bulldozer des maisons palestiniennes pour permettre au Maire de construire un jardin ou quoi que ce soit d’autre à leur place" a déclaré Falk.
Israël s’est attiré la colère des USA en mars dernier, quand il a annoncé, pendant la visite du Vice Président Joe Biden, son projet de construire 1600 logements pour des Juifs dans les territoires occupés de Cisjordanie qu’il considère comme faisant partie de Jérusalem. Israël a promis à Washington que la construction dans la colonie de Ramat Shlomo ne commencerait pas avant deux ans.
En décembre 2008, Falk qui est juif, a été arrêté et expulsé d’Israël alors qu’il voulait effectuer une mission officielle pour l’ONU à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Son expulsion a été dénoncée par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Depuis mai 2008 il fait office de rapporteur indépendant au Conseil des Droits Humains de l’ONU. Des critiques prétendent que les 47 membres de cette assemblée ne font état que les violations israéliennes.
29 juin 2010 - Haaretz - Vous pouvez consulter cet article à :
https://www.haaretz.com/news/diplom...
Traduction : Dominique Muselet
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