[ 29/06/2010 - 00:07 ] |
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Gaza – CPI Dans la bande de Gaza, beaucoup ressentent de l’amertume quant aux obstacles que les autorités égyptiennes mettent devant leur mouvement à travers le point de passage de Rafah. Ainsi, l’ouverture de ce point de passage n’est que formelle. Hadja Om Mahmoud a dépassé la soixantaine. Elle dit à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) qu’elle a voulu voyager, jeudi 24 juin 2010. Elle voulait rendre visite à ses deux frères résidant en Egypte. Elle voulait par la même occasion faire quelques examens médicaux. Elle s’est vue interdite de passer, sous prétexte qu’elle ne répondait pas à toutes les conditions. Les médias avaient déclaré que le point de passage de Rafah serait ouvert, par une décision du président égyptien lui-même. Hadja Om Mohammed l’a entendue et y a cru. Cela fait, elle s’est dirigée vers le passage, mais elle s’est heurtée au mur d’interdiction. Retour par dizaines Hadja n’est pas la seule à avoir été repoussée de la part des autorités égyptiennes. 31 autres personnes ont eu le même sort. Le lendemain, vendredi 25 juin, ceux qui sont été repoussés étaient au nombre de 60, selon le bureau général des points de passage. A noter que les autorités égyptiennes avaient déclaré l’ouverture du point de passage de Rafah, à partir du premier juin, à la suite du massacre pratiqué contre la flottille internationale « La liberté » par les occupants israéliens, un massacre qui a laissé des dizaines de martyrs et de blessés. Des appréhensions Le cabinet d’Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, le mouvement du Hamas et les habitants de la bande de Gaza ont bien accueilli la décision d’ouverture. Cependant, il y a eu une grande appréhension de voir l’ouverture n’être que formelle. 26 jours après cette ouverture, les compréhensions s’avèrent fondées. Le point de passage de Rafah n’est ouvert que pour des cas exceptionnels. Les aides et les marchandises ne passeront que par le point de passage d’Odja contrôlé par les occupants israéliens. Des cas humanitaires seulement Des sources du point de passage de Rafah affirment à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que le point de passage n’est ouvert que pour laisser passer quelques cas humanitaires. Quasiment rien n’a changé, si ce n’est un peu le rythme. Ce sont seulement les étudiants d’universités étrangères, des Palestiniens habitant à l’étranger et les malades qui peuvent passer. Bien que le nombre de ceux qui sont repoussés se soit un peu amélioré, il reste toutefois élevé. Leur nombre varie entre cinquante et quatre-vingts par jour. Durant vingt-cinq jours, le nombre des repoussés a atteint 2793 personnes. Une moyenne de 111 personnes par jour. Beaucoup sont repoussés sous prétexte que leurs noms sont sur la liste des interdits pour des raisons sécuritaires, même si ce sont souvent des jeunes, des enfants, des filles, des malades ! Un exemple probant Youssef Chahin, 25 ans, est très malade. Il ne trouve pas le soin pour ses pieds malades dans la bande de Gaza. Il est un bon exemple de ces cas repoussés. Même les responsables et les ministres de la bande de Gaza se sont vus interdits de voyager. Les autorités égyptiens ont interdit au ministre de la santé Bassim Naïm d'aller en Suisse, où il était officiellement invité. Naïm était accompagné de parlementaires et responsables sanitaires, mais les autorités égyptiennes ne voulaient rien savoir. Le problème du point de passage et les souffrances continuent. Continuent aussi les appels palestiniens à ouvrir le point de passage de Rafah de façon sérieuse et réelle, pour sauver les habitants de la bande de Gaza assiégés depuis quatre ans. |