samedi 6 mars 2010

L’idée de négociations indirectes fait son chemin

publié le vendredi 5 mars 2010
Le Temps de Tunisie

 
La Ligue arabe est favorable à l’idée américaine de négociations de paix indirectes entre Israël et les Palestiniens dans une "fenêtre" de quatre mois, déclare le négociateur palestinien Saëb Erekat au Caire, où s’est tenu une réunion de l’organisation.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a participé à cette réunion de la Ligue, avait auparavant fait savoir qu’il suivrait la décision prise par ses partenaires.
A Al-Qods, la position de l’organisation arabe a été saluée par Mark Regev, porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Nous nous réjouissons de cette décision (...) Le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu appelait depuis un moment à la reprise des discussions et nous espérons désormais que les pourparlers vont pouvoir aller de l’avant", a dit Mark Regev.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a tenu de son côté à souligner qu’il n’y avait pas eu de consensus parmi les représentants arabes concernant les intentions d’Israël, et que le cadre de ces discussions devait par conséquent être clairement défini.
"En dépit du fait que la Ligue doute de la sincérité d’Israël dans l’établissement d’une paix juste, la commission considère (...) les négociations de paix indirectes comme une initiative de dernier recours", a déclaré Moussa.
"Ces négociations ne devraient pas être ouvertes et doivent avoir une limite dans le temps n’excédant pas quatre mois", a-t-il ajouté, précisant que "les négociations indirectes ne devraient pas se transformer automatiquement en négociations directes".
Saëb Erekat avait indiqué plus tôt à des journalistes présents dans la capitale égyptienne que les ministres arabes des Affaires étrangères avaient décidé de "donner une chance pour quatre mois à la proposition américaine", même s’ils n’étaient "pas convaincus par les intentions d’Israël".
"Si les négociations de paix indirectes échouent après quatre mois, ils tiendront une réunion en juillet prochain pour évaluer la situation", a précisé le négociateur palestinien.
Depuis plus d’un an, l’administration américaine tente de convaincre Mahmoud Abbas de revenir à la table des négociations, qu’il a quittée à la suite de l’agression israélienne contre Gaza, en décembre 2008 et janvier 2009.
Le président de l’Autorité palestinienne exclut toute discussions directes avec Benjamin Netanyahu tant qu’Israël poursuivra ses activités de colonisation en Cisjordanie et à Al-Qods-Est.
Israël s’y refuse pour l’heure et n’a proposé en novembre qu’un gel temporaire et restreint de l’expansion des implantations en Cisjordanie, excluant de fait Al-Qods-Est.
Plusieurs responsables palestiniens minimisaient hier la portée de négociations de paix indirectes, soulignant que les efforts diplomatiques mis en oeuvre depuis près d’un an par l’émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell n’avaient pas abouti à quelque chose de plus concret [1].
"Il n’y a pas eu de consensus lors de l’accord trouvé par le comité d’initiative de paix arabe", a déclaré de son côté le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid al Moualem, ajoutant qu’il appartenait aux Palestiniens de prendre des décisions sur les négociations et non au comité.
Un peu plus tôt, l’ambassadeur de Syrie auprès de la Ligue arabe, Youssef al Ahmed, avait estimé que la décision de l’organisation n’était qu’une simple "couverture politique" d’une décision palestinienne qui avait déjà été prise en amont.