La pression internationale s'est accrue sur Israël pour qu'il cesse sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, principal obstacle à la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes, suspendues il y a plus d'un an. Dans la capitale jordanienne, Amman, le roi Abdallah II a souligné hier que l'occupant israélien devait arrêter ses actes de provocation à l'égard des Palestiniens notamment sa politique de colonisation dans les territoires occupés. "Les Etats-Unis doivent œuvrer à lever les obstacles qui entravent la reprise des négociations", a affirmé dans un communiqué royal le souverain jordanien à l'issue de sa rencontre avec l'envoyé spécial des Etats-Unis au Proche-Orient M. George Mitchell, en visite à Amman dans le cadre d'un périple dans la région. M. Mitchell, qui tente de nouveau de faire avancer le processus de paix, a également rencontré à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas, et affirmé qu'il poursuivrait "dans les prochains jours" ses discussions avec les responsables israéliens et palestiniens afin d'établir "les conditions qui permettront de lancer les pourparlers indirects et d'avancer vers la paix pour tous". L'émissaire américain a, en outre, espéré que ces négociations indirectes "mènent vers un accord qui lancera le processus d'une paix globale au Moyen-Orient et qui permettra l'établissement de deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte". Pour sa part, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé hier que la politique de colonisation israélienne dans les territoires occupés, notamment à El Qods-Est, mettait en danger les négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens, censées déboucher sur des pourparlers de paix directs entre les deux parties. "Les nouvelles constructions à El Qods-Est et en Cisjordanie affectent la confiance mutuelle, mettent en danger la négociation indirecte qui est la première étape vers de véritables pourparlers voulus par les deux parties", a déclaré Mme Clinton qui s'exprimait ainsi dans un discours devant le Congrès annuel de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), le principal groupe de pression juif américain. De son côté, l'Union européenne (UE) a réitéré lundi sa condamnation de la politique de colonisation israélienne, notamment dans la ville d'El Qods occupée, qui vise à judaïser les lieux musulmans dans la ville sainte. Ainsi, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a appelé Israël à "geler toutes ses activités de colonisations dans les territoires occupés", avant le début de la réunion des Conseils des Affaires étrangères, et des Affaires européennes de l'UE, à Bruxelles. Pour sa part, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a indiqué qu'elle suivait avec "inquiétude" les derniers événements dans les territoires occupés, notamment la dernière déclaration du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon laquelle son gouvernement poursuivra sa politique de colonisation, ignorant ainsi tous les appels en vue de son arrêt. Mme Ashton a également souligné la nécessité de poursuivre les pressions sur Israël pour mettre fin à la colonisation et reprendre les négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens sous les auspices de l'émissaire américain George Mitchell. Le processus de paix au Proche-Orient, suspendu depuis les agressions israéliennes contre la bande de Ghaza (fin2008/début2009), sera évoqué lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, en présence de Tony Blair, l'envoyé du Quartette international pour le règlement du conflit au Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, UE, Russie).