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Depuis février 2009, l'altercation qui a éclaté entre le Premier ministre turc Recep Tayeb Erdogan et le président israélien Shimon Perez à Davos, sur fond de l'offensive israélienne meurtrière Plomb durci contre la Bande de Gaza n'est pas resté un évènement singulier. Tout au long de l'année dernière, plusieurs autres faits ont empoisonné encore plus les relations: Annulation des visites de la part de responsables turcs, annulation des autorités turques de manœuvres militaires aériennes conjointes, menaces turques de traduire l'entité sioniste en justice pour avoir manqué à remplir ses obligations d'une transaction de drones, mises en gardes turques qu'Ankara ne restera pas les mains croisées en cas d'attaque contre la bande de Gaza…
Le gouvernement turc n'a pas cessé de hausser le ton contre Israël, au mépris des mises en garde des autorités israéliennes, proférées dans la plus grande discrétion, de crainte de paraître avoir perdu un ancien allié. L'inquiétude israélienne est d'autant plus exacerbée par la volonté d'Ankara de renforcer ses relations avec les pays arabes et islamiques, dont en particulier la Syrie et L'Iran. Pis encore, les Turcs rejettent les allégations occidentales et sionistes sur des visées militaires du programme nucléaire iranien, et refusent un durcissement des sanctions.
L'écart risque donc de se creuser. D'autant plus qu'il dispose d'une assise populaire de taille: 63% des Turcs supportent la politique de leur gouvernement turc envers Israël, selon un sondage d'opinion publié jeudi. Dont 39% sont catégoriquement opposés à tout rapprochement avec Israël qui avait conclu avec la Turquie en 1999 une alliance concentrée principalement sur la coopération militaire. (l'enquête effectuée par Usak, un centre d'études politiques, sur une tranche représentative des deux mille personnes résidents dans des grandes villes turques).
Alors que ceux qui contestent la politique d'Ankara sont de l'ordre de 12%, tandis que 8% pensent qu'elle devrait adopter une politique «plus équilibrée» envers Israël.
Sur les 210 véhicules envoyés dans le convoi Liberté pour la Palestine à la bande de Gaza, pour briser le blocus, une soixantaine ont été délivrés par la Turquie. Plusieurs activistes turcs figurent aussi parmi les membres du convoi supervisé par le député britannique Georges Galloway.
Sommés par les puissances occidentales, accourues au secours d'Israël, de restaurer ces relations, les responsables turcs, dont Erdogan, affirment que leurs positions étaient en harmonie avec celles des bases populaires, qu'ils ne peuvent ignorer. Sans trop pour autant les dissuader de faire cesser leurs pressions.
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