jeudi 12 novembre 2009

Au mémorial d’Arafat, Abbas présente un programme ferme pour les négociations de paix.

publié le jeudi 12 novembre 2009

Ma’a news
« Je prendrai les décisions qu’imposera le développement de la situation » a déclaré le Président Mahmoud Abbas aux milliers de personnes qui ont marqué lle cinquième anniversaire de la mort d’Arafat ce mercredi, faisant référence à son avenir et son rôle politique dans l’Autorité palestinienne.

Parlant depuis les bâtiments de la présidence à Ramallah, Abbas a présenté à la foule rassemblée les éléments de son programme politique qui laisse apparemment peu de place à des modifications à moins que le progrès ne vienne d’autres parties.

Abbas a affirmé qu’il continuerait à refuser à mener des négociations de paix avec Israël tant que la direction israélienne ne mettrait pas fin à la construction des colonies en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est. Il a dit aussi qu’il refuserait d’accepter un Etat avec des frontières temporaires, expliquant que « un Etat avec des frontières temporaires est un choix qui existe dans le cadre de la Feuille de route, mais nous ne faisons pas ce choix-là ».

Le président sortant a maintenu son soutien au plan du premier ministre Salam Fayyad qui en août dernier proposait de développer des institutions étatiques, partie d’un plan sur deux ans qui verrait la déclaration unilatérale de l’Etat palestinien avec soutien international. "L’Etat palestinien est un fait que le monde reconnaît," a dit Abbas "plus de cent pays dans le monde l’ont déjà reconnu. Nous nous battons maintenant pour que le monde reconnaisse les frontières de notre nation."

Allusion à une deuxième voie vers le changement dans l’arène politique, Abbas a indiqué que des négociations de paix avec une date de début et de fin connue, avec des objectifs connus, seraient prises en considération ajoutant que "les Palestiniens n’ont besoin que de la paix pour résoudre leurs problèmes".

A l’occasion de ce discours Abbas a réitéré l’annonce qu’il a faite jeudi dernier : il ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle en Palestine, qui doit se tenir le 24 janvier 2010. [1]

[1] voir aussi l’AFP, relayé par le Soir :

Rassemblement à Ramallah en souvenir d’Arafat

Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés ce mercredi à Ramallah pour le 5e anniversaire de la mort du leader historique Yasser Arafat, au moment où l’Autorité palestinienne traverse une grave crise politique. Mahmoud Abbas a réclamé le démantèlement de toutes les colonies israéliennes.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réclamé le démantèlement de toutes les colonies israéliennes dans les territoires occupés, lors d’un discours commémorant le 5e anniversaire de la mort de Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004, à l’âge de 75 ans, à l’hôpital militaire de Clamart, près de Paris. « Il est de notre droit de demander le démantèlement de toutes les colonies car elles sont illégales », a déclaré M. Abbas dans cette allocution à Ramallah (Cisjordanie).

Les Palestiniens mettent comme condition à toute reprise des négociations de paix avec les Israéliens un arrêt total des implantations en Cisjordanie occupée (dont Jérusalem-Est annexée en juin 1967). Israël ne propose qu’un gel partiel de la construction et veut une reprise du dialogue sans condition préalable.

La foule agitait des drapeaux palestiniens, du Fatah, le mouvement successivement dirigé par Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, ainsi que des portraits des deux dirigeants. « Le moment de vérité est venu et nous devons être francs avec le peuple palestinien (et lui dire) que nous ne sommes pas parvenus à une solution à deux Etats (israélien et palestinien) après 18 ans de négociations », a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. « Je pense que le président Abbas est arrivé au point où il faut dire qu’Israël ne veut pas de solution ou de processus de paix qui mènent à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant », a-t-il estimé.

Le président Abbas a annoncé le 5 novembre qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat lors de l’élection présidentielle palestinienne, convoquée avec les élections législatives pour le 24 janvier, en raison du blocage du processus de paix suspendu depuis l’offensive israélienne contre la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009). Ce geste fort vise à faire pression sur les Etats-Unis afin qu’ils persuadent leur allié israélien de geler la colonisation en Cisjordanie occupée, comme le réclament les Palestiniens. Israël n’offre qu’un gel partiel des implantations et réclame une reprise des discussions sans condition préalable. M. Erakat a expliqué que ce refus avait convaincu les Palestiniens « qu’Israël ne veut pas d’Etat palestinien sur les terres occupées en 1967 ». Israël a occupé la Cisjordanie, Jérusalem-est et la bande de Gaza lors de la guerre des Six jours en juin 1967.

Pour autant, a prévenu M. Erakat, les Palestiniens ne sont pas prêts à reprendre les discussions à n’importe quel prix. Il faudra un « mouvement international sans précédent » visant à faire pression sur Israël, a-t-il estimé, en parlant de « point de non-retour ». « L’Autorité palestinienne n’a pas été créée pour mettre en place une Autorité, mais comme une étape transitoire sur le chemin d’un Etat palestinien indépendant. (Elle) ne va pas durer éternellement », a averti M. Erakat.

Le cinquième anniversaire de la mort d’Arafat, symbole de la cause et de l’unité palestinienne, intervient au moment où les Palestiniens sont profondément divisés. Le mouvement islamiste Hamas a évincé en juin 2007 par la force le Fatah, fidèle à l’Autorité palestinienne, de la bande de Gaza, et le « dialogue de réconciliation » que les deux mouvements ont entamé sous l’égide du Caire est dans l’impasse. Le Hamas a également annoncé qu’il interdisait la tenue des élections générales palestiniennes dans la bande de Gaza, menaçant ainsi de provoquer une scission totale avec la Cisjordanie. http://www.lesoir.be/actualite/mond...

http://www.maannews.net/eng/ViewDet...

Traduction de Ma’an news : C. Léostic, Afps