samedi 12 septembre 2009

Sommet Netanyahu-Moubarak dimanche au Caire

12/09/2009

Des centaines de Palestiniennes ont été bloquées hier au barrage de Kalkilya alors qu’elles voulaient assister à la prière du vendredi dans la mosquée d’el-Aqsa. Yannis Behrakis/Reuters
Des centaines de Palestiniennes ont été bloquées hier au barrage de Kalkilya alors qu’elles voulaient assister à la prière du vendredi dans la mosquée d’el-Aqsa. Yannis Behrakis/Reuters
George Mitchell entame aujourd'hui une tournée en Israël et dans les territoires occupés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président égyptien Hosni Moubarak vont discuter dimanche au Caire des tentatives de relance du processus de paix malgré le refus d'Israël de stopper complètement la colonisation. Les deux dirigeants « vont aborder le processus de paix et des questions d'intérêt mutuel », a déclaré un porte-parole de M. Netanyahu, sans autre précision.
Selon les médias israéliens, l'initiative de la rencontre est venue du Caire et traduit la volonté égyptienne de remettre sur les rails les négociations israélo-palestiniennes stoppées depuis la fin 2008, conjointement aux efforts déployés par les États-Unis. De son côté, Israël souhaite que l'Égypte, qui dispose d'une influence certaine auprès de l'Autorité palestinienne, s'efforce de convaincre le président Mahmoud Abbas de participer à une rencontre tripartite avec M. Netanyahu et le président Barack Obama à la fin du mois à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
La visite éclair de M. Netanyahu en Égypte, la seconde depuis le mois de mai, coïncide avec une nouvelle navette dans la région de l'envoyé spécial américain George Mitchell. Les États-Unis exigent d'Israël un gel total de la colonisation et, en contrepartie, des pays arabes des gestes de normalisation envers l'État hébreu. Toutefois, jusqu'à présent, le gouvernement de droite israélien n'a consenti qu'un éventuel gel provisoire, et seulement après avoir donné un coup d'accélérateur à la construction dans les implantations afin d'apaiser les colons. Comme les Palestiniens, les pays arabes ne veulent pas entendre parler d'une suspension temporaire de la colonisation. Ils écartent toute normalisation avant un accord de paix qui, à leurs yeux, nécessite un retrait d'Israël des territoires occupés depuis 1967 et le démantèlement définitif des colonies.
M. Netanyahu a assuré jeudi que son gouvernement était prêt à faire des concessions en échange de la paix au Proche-Orient, mais il a souligné qu'il ne fallait pas prendre les Israéliens pour des « poires ». « Nous avons prouvé plus d'une fois que nous étions prêts à faire des concessions pour la paix », a plaidé M. Netanyahu à Tel-Aviv, lors d'un meeting de son parti, le Likoud, faisant référence à l'accord de paix signé avec l'Égypte en 1979. « Mais il y a une chose que nous ne sommes pas prêts de faire, c'est de nous faire des illusions, en clair, nous ne sommes pas des poires », a lancé le Premier ministre.
M. Netanyahu a également cherché à rassurer les colons opposés au moindre ralentissement de la colonisation. « Nous allons poursuivre le processus de paix mais vous laisser aussi vivre une vie normale », leur a-t-il promis. Les représentants des colons ont néanmoins annoncé hier le lancement d'une campagne contre tout arrêt des constructions. Ils déplorent que la construction ait déjà été ralentie ces derniers mois et affichent leur scepticisme quant aux engagements pris par M. Netanyahu à leur égard. Les autorités israéliennes ont approuvé cette semaine des permis de construire pour près de 500 appartements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est (annexé) ainsi que des projets de construction de 455 logements en Cisjordanie occupée. Quelque 300 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et plus de 200 000 autres se sont installés dans une douzaine de quartiers érigés à Jérusalem-Est (annexé depuis 1967).
L'orient le jour