Moyen-Orient - 23-09-2009 |
« Pour moi, le sionisme est une maladie mentale qui a pour effet que des gens par ailleurs normaux se comportent à l’instar de nazis ou d’Afrikaners ». Jeff Blankfort (militant antisioniste californien).
Bien qu’ayant rayé la Palestine de la carte en chassant plus de sept-cent mille Palestiniens de chez eux et en confisquant les terres sur lesquelles ils vivaient depuis des générations, Israël comporte encore aujourd’hui une importante minorité palestinienne à l’intérieur de ses frontières (pré-1967). Adoptées afin de faire une réalité du rêve de créer un Etat réservé aux seuls juifs, un projet qui avait manifestement échoué, des lois d’apartheid furent imposées afin de faire en sorte que les citoyens non-juifs de l’Etat juif quittent celui-ci.
Beaucoup de défenseurs en vue des droits de l’homme ont qualifié à juste titre d’apartheid la situation régnant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (occupées). Les punitions collectives, les démolitions de maisons, la construction de colonies réservées exclusivement aux juifs, les prix de l’eau et de l’électricité plus de deux fois plus élevés pour les Palestiniens que pour les colons juifs : l’apartheid, dans les territoires (palestiniens) occupés (par Israël) saute aux yeux.
Néanmoins, je trouve étrange que l’inégalité que subissent les Palestiniens vivant en Israël soit à ce point négligée. Par certains aspects, leurs droits, à l’intérieur d’Israël proprement dit, sont aujourd’hui (encore) plus limités que ceux des Palestiniens vivant dans les territoires conquis par Israël en juin 1967. Cela est dû à la manière dont l’Etat d’Israël a été constitué. Quand les gens entendent dire qu’Israël est un « Etat juif », ils ont tendance à interpréter cela comme si Israël était un pays peuplé d’une majorité de juifs. C’est exact. Mais ça n’est pas seulement cela. Le principe d’Etat juif signifie qu’Israël « appartient » au peuple juif, ce qui veut dire que tout juif dispose du droit d’immigrer en Israël, alors que les non-juifs n’ont pas ce droit (sauf s’ils épousent un(e) juif/ve israélien(ne)). Il en résulte qu’Israël « n’appartient » en aucun cas à un non-juif, pas même à ses propres citoyens non-juifs [1].
De fait, l’Etat juif ne reconnaît pas de nationalité israélienne. La carte d’identité israélienne comporte une rubrique indiquant la « nationalité » de son (sa) titulaire [2]. Toutefois, parmi les cent-quarante nationalités qu’Israël reconnaît officiellement, il ne figure pas de nationalité « israélienne ». En lieu et place, la carte d’identité israélienne indique une ethnicité, qui révèle si vous êtes « juif », « arabe », « druze » ou toute autre nationalité sous laquelle le titulaire est enregistré auprès du ministère de l’Intérieur. Cela, à lui seul, montre qu’Israël doit définir qui est juif et qui ne l’est pas.
Notez qu’il n’est nul besoin de pratiquer une religion pour être juif, ni même de se sentir juif. Un juif est juif parce que sa mère est juive. Qu’elle soit arabe, américaine, asiatique, africaine ou suédoise : peu importe, dès lors qu’elle est juive. Un juif (une juive) est un juif (une juive) de par son sang. Manifestement, les sionistes pensent que le juif doit avoir des droits différents de ceux des non-juifs (tout au moins en Israël/Palestine), simplement en raison de son sang. Cela prouve que les sionistes ressentent un besoin de distinguer les juifs des non-juifs. D’ailleurs, s’ils ne pensaient pas que les juifs soient différents des non-juifs, en raison de leur sang, ils n’adopteraient pas des lois discriminatoires à l’encontre des non-juifs en Israël/Palestine [3].
Il est stupéfiant de voir que des juifs ayant survécu à la Seconde guerre mondiale demandent (à bon droit) des compensations pour les biens qui leur avaient été confisqués par les nazis, et qui ne sont eux-mêmes absolument pas gênés de vivre sur des terres volées aux Palestiniens. C’est à croire que le droit international ne s’appliquerait pas au foyer national juif… Les juifs sionistes sont en général des partisans de la démocratie et de l’égalité des droits partout dans le monde – sauf en Terre sainte. C’est ça, le sionisme : un Etat « juif », réservé aux seuls juifs. Cela fait peur, c’est vrai, mais c’est l’évidence même pour quiconque a un minimum étudié le sionisme.
En 1985, Israël [qui n’a toujours pas de constitution, ndt] s’est doté d’une Loi fondamentale (4) qui interdit aux partis politiques de participer à des élections dès lors qu’ils sont opposés à « l’existence de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif. » [5] Vous aurez noté que ce n’est pas l’opposition à l’existence d’Israël qui est cause de bannissement ; non, c’est la non-adhésion à l’ « Etat du peuple juif ». Autrement dit, ceux qui ne veulent pas que l’Etat d’Israël soit réservé exclusivement aux juifs, mais soit l’Etat de tous ses citoyens, sont d’entrée de jeu écartés de toute participation démocratique. Cela aurait revenu, pour l’Afrique du Sud, à adopter une Loi fondamentale interdisant aux candidats à se présenter à des élections dès lors qu’ils auraient été opposés au système de l’apartheid blanc.
Dans son ouvrage Histoire juive, religion juive : Le poids de trois millénaires, le regretté Professeur Israel Shahak notait :
« En 1956, j’avais avalé allègrement toutes les raisons politiques et militaires invoquées par Ben Gourion pour justifier le déclenchement, par Israël, de la guerre de Suez, jusqu’au moment où (bien qu’il fût un athée très fier de son mépris pour les commandements de la religion juive), il déclara, à la Knesset, au troisième jour de cette guerre, que la véritable raison de la guerre était « la restauration du royaume de David et de Salomon dans ses frontières bibliques ». Immédiatement, presque tous les membres de la Knesset se levèrent spontanément, puis ils entonnèrent l’hymne national israélien, HaTikva. A ma connaissance, aucun homme politique sioniste n’a jamais rejeté cette idée de Ben Gourion selon laquelle la politique israélienne devait être fondée (dans les limites de considérations pragmatiques) sur la restauration de frontières bibliques qui seraient, du même coup, les frontières de l’Etat juif. De fait, une analyse détaillée des stratégies générales d’Israël et de ses principes réels en matière de politique étrangère, tels qu’ils sont exprimés en hébreu, montre de manière très claire que c’est une « idéologie juive », bien plus que tout autre facteur, qui détermine la politique israélienne effective ».
Cette « idéologie juive », plus exactement, ce judaïsme vu et interprété par les sionistes, stipule que seuls les juifs « ont des droits sur la totalité de la Terre d’Israël », pour reprendre la formule d’Yitzhak Rabin [6]. Les non-juifs se voient interdire d’acheter ou de louer des terres sur plus de 80 % de la superficie de l’Etat d’Israël à l’intérieur de la Ligne verte (et cela vaut aussi pour les territoires contrôlés par Israël dans les territoires occupés). 93,7 % des terres d’Israël sont qualifiées de « terres d’Israël » [7] et sont soit propriété de l’Etat d’Israël, de l’Autorité du Développement ou du Keren Keyameth Le-Israel [KKL, ou Fonds National Juif]. Ces terres nationales sont des propriétés qui ont été confisquées par les sionistes – à l’exception de quelques pourcents, qui furent achetés par le KKL – et les Palestiniens, de nos jours, ne possèdent que 3,5 % des terres en Israël, ce qui représente la moitié des terres privées.
Le KKL fonctionne suivant le principe que seuls les juifs sont autorisés à vivre sur ses terres. Toutefois (ces dernières années), des Palestiniens ont remporté des procès à l’issue desquels leur droit de résider sur des terres propriétés du KKL a été reconnu, permettant ainsi y compris à des non-juifs d’accéder à une terre [8].
Mais si les Palestiniens peuvent, de par la loi, vivre partout en Israël, pourquoi sont-ils donc empêchés, dans la pratique, de résider sur plus de 80 % de la superficie de ce pays ? J’ai beau y penser et y repenser, je ne parviens qu’à cette seule conclusion : le racisme pur et simple. Les propriétaires de terrains juifs ne louent tout simplement pas de terres à des citoyens israéliens répertoriés comme « Arabes ». Je ne peux qu’adhérer à l’expression « judéo-nazisme », crée par les Professeurs (israéliens) Yeshayahu Leibowitz et Israel Shahak, car elle est tout à fait apte à décrire cette forme de fascisme.
Cette politique d’apartheid est strictement appliquée dans la plupart des régions du pays, Jérusalem en étant un exemple typique. Sharon a dit très clairement qu’ « Israël ne négociera jamais Jérusalem » et que cette ville « est la capitale d’Israël, unifiée et indivisible pour l’éternité ».
En 1980, la Knesset a adopté une Loi fondamentale disant que « Jérusalem, complète et unifiée, est la capitale d’Israël » [9]. ‘Complète et unifiée’, cela ne peut que vouloir dire qu’elle inclut Jérusalem Est, ce que confirme le tracé du Mur d’apartheid (de fait, celui-ci incorpore aussi une partie de la Cisjordanie, créant un Jérusalem encore plus étendu – et, si cela était possible – encore plus juif que jamais auparavant).
La « judaïsation » de Jérusalem est l’euphémisme signifiant sa purification ethnique destinée à rendre Jérusalem aussi juive que possible [10]. Un Palestinien né à Jérusalem Est et qui serait allé vivre à l’étranger se voit interdire d’y retourner, alors qu’un juif qui n’a jamais mis les pieds dans cette ville peut y aller et en venir à sa guise. Imagineriez-vous que des juifs se voient interdire de rentrer à Washington DC au seul motif qu’ils sont juifs ? Sans doute que non, et c’est très bien ainsi. La question posée est de savoir comment il se fait qu’Israël puisse se comporter impunément de la sorte ? Et pourquoi pratiquement aucun journal, ni aucune revue, que ce soit en Europe et en Amérique du Nord, n’aborde jamais de cette question ?
En conséquence du racisme institutionnalisé qui règne en Israël, les conditions de vie des Arabes israéliens sont bien plus mauvaises que celles des juifs, et cela n’a rien d’étonnant. De fait, près de la moitié des familles arabes israéliennes sont pauvres (48 %). Un tiers des enfants israéliens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, mais ce chiffre atteint le pourcentage effrayant de 60 % en ce qui concerne les enfants palestiniens d’Israël [11]. Les Palestiniens sont incités, en permanence, à quitter le pays.
Le professeur de science politique à l’Université de Haïfa Ilan Pappe, qui est sincèrement solidaire des Palestiniens, a très bien résumé les lois racistes d’Israël à l’encontre des Palestiniens, lors d’une interview :
« Il y a, par exemple, cette loi sur les terres, qui dit que 94 % des terres, en Israël, appartiennent au seul peuple juif, et non à l’Etat d’Israël. Par conséquent, 20 % de la population – les Arabes – se voient interdire tout accès à ces terres. Bien que la population arabe en Israël ait triplé, par rapport à la population juive, il n’y a eu aucun village ou aucune implantation arabe qui ait été construits, tandis que des centaines de villes, de villages et de colonies juifs étaient édifiés. L’on assiste donc à une discrimination, en matière de droits de la propriété terrienne, sur des critères d’ethnicité. Or, vous ne pouvez pas exister, dans une société agraire comme l’est la société arabe, si vous ne pouvez pas étendre vos terres en fonction du groupe démographique auquel vous appartenez. Voilà pour une de ces lois. »
« Et puis il y a la loi sur la citoyenneté, qui dit que les Palestiniens, qui peuvent avoir des frères, des sœurs et de la parentèle dans l’ensemble du monde arabe, ne sont pas autorisés à rejoindre leurs familles, alors que les juifs, dans le monde entier, ont le droit le plus absolu de venir (en Israël, ndt) et qu’ils en sont les citoyens de plein droit du seul fait, et à partir du jour même, de leur naissance.
« Troisième loi : la loi sur la sécurité sociale, qui dit que seuls les gens qui ont fait leur service militaire sont éligibles de plein droit aux prestations sociales. Mais les Arabes ne sont pas admis à faire le service militaire (à de rares exceptions près, comme par exemple les druzes), et par conséquent, ils n’ont pas droit à la totalité des prestations sociales. Ce ne sont là que quelques exemples de lois formelles. Mais il y a de nombreuses manifestations d’apartheid de facto, à l’encontre de la population arabe, dans la manière dont le budget est distribué, dans les traitements quotidiens que lui infligent les autorités, la police, etc. » [12].
Une question demeure pendante : comment diable se fait-il qu’Israël s’en tire à si bon compte ? Pourquoi Israël, tous les jours que le Bon Dieu fait, continue à être qualifié de « seule démocratie du Moyen-Orient, alors que ses citoyens arabes, non-juifs, se voient interdire de résider dans 80 % de son territoire ? Comment se fait-il que pratiquement aucun quotidien ne mentionne le fait que Jérusalem fait l’objet d’une véritable épuration ethnique ?
Jusqu’à un certain point, je pense que cela est dû à l’image d’Israël qui domine les médias occidentaux depuis soixante ans. Que des non-juifs soient expulsés de leurs terres pour la seule raison qu’ils ne sont pas juifs, cela semble tellement impensable que très peu de personnes ont la capacité de le reconnaître.
Mais il y a un autre facteur, que l’on ne saurait négliger : le fait de critiquer Israël bousille quasi à tout coup la carrière d’un journaliste. Le pouvoir du Lobby est le plus souvent ignoré, ou bien (dans le meilleur des cas) il est sous-estimé. Les éditeurs sont terrorisés par l’idée de se voir accuser de « parti-pris » par les lobbyistes pro-israéliens. Si vous m’aviez posé cette question, il y a ne serait-ce qu’un an, je vous aurais rétorqué : « délire total ! » Mais après avoir vu de quelle manière rédacteur en chef après rédacteur en chef, éditeur après éditeur ont été visés et contraints à capituler, j’ai compris à quel point la situation est désastreuse. Même si les médias ne sont pas contrôlés par des juifs, dans l’immense majorité des cas, le fait de défendre les droits des Palestiniens est un acte politiquement incorrect, qui ne peut que vous attirer de très gros ennuis.
Accusant le célèbre linguiste américain Noam Chomsky de minimiser l’influence du Lobby, l’écrivain et animateur radio Jeff Blankfort avait décidé de demander a Professeur Shahak ce qu’il en pensait. Shahak lui a répondu :
« J’ai le regret de dire que Chomsky, en dépit de ses merveilleuses qualités et de tout le travail qu’il fait, est quelqu’un de tout à fait dogmatique, sur bien des sujets. Je ne doute pas que l’erreur funeste qu’il commet en affirmant que l’Aipac [American Israel Public Affairs Committee] importe peu, comme il le répète souvent, aide les sionistes, exactement comme vous l’avez décrit d’une manière tellement limpide.» [13].
Les crimes de guerre commis dans les territoires occupés sont, dans une certaine mesure, des informations qu’il est considéré légitime de rapporter (à la condition que cela ne soit pas fait d’une manière par trop « biaisée » ou « anti-israélienne »), mais la dénonciation de l’apartheid et du racisme caractérisé d’Israël reste une zone interdite. L’évêque Prix Nobel de la paix Mgr Desmond Tutu a écrit :
« Mais vous savez aussi bien que moi que, d’une certaine façon, le gouvernement israélien est mis sur un piédestal [aux Etats-Unis] et que le fait de le critiquer vous fait immédiatement accuser d’antisémitisme, comme si les Palestiniens n’étaient pas des Sémites. Je ne suis pas même anti-Blancs, en dépit de la folie de ce groupe humain. Comment se fait-il qu’Israël a toujours collaboré avec le gouvernement d’apartheid, en matière sécuritaire ?
Dans notre pays [les Etats-Unis], les gens ont peur de dire que ce qui est inadmissible est inadmissible parce que le lobby juif est puissant – extrêmement puissant. Bon. Et puis alors ? So what ? Pour l’amour du Ciel, ce monde appartient à Dieu ! Nous vivons dans un univers moral. Le gouvernement d’apartheid, en Afrique du Sud, était très puissant, mais aujourd’hui, ce gouvernement n’existe plus. Hitler, Mussolini, Staline, Pinochet, Milosevič et Idi Amin Dada étaient tous des dictateurs impitoyables, mais, à la fin des fins, ils ont tous mordu la poussière… » [14].
Puisse la prophétie de l’Evêque devenir réalité !
Notes :
[1] "Law of Return", by Kristoffer Larsson; IMEMC, August 4, 2005.
[2] Le terme hébreu figurant sur la carte d’identité « israélienne » est « leom », qui signifie « nation », ou « peuple ». Le terme signifiant nationalité est « netinut ».
[3] Je n’utilise pas ici l’expression « Arabe israélien » parce que 1) la majorité des Arabes vivant en Israël sont des juifs, et non pas des Palestiniens et 2) les lois racistes d’Israël ne sont pas discriminatoires envers les Arabes, mais seulement envers les non-juifs. La raison pour laquelle l’expression « Arabe israélien » ou « Israélien arabe » est couramment utilisée est le fait qu’un Arabe israélien non-juif est enregistré en tant qu’ « Arabe » au ministère israélien de l’Intérieur, alors qu’un juif arabe est enregistré en tant que « juif ».
[4] La Loi fondamentale d’Israël est désignée par Shahak sous l’intitulé de « lois constitutionnelles », qu’il définit comme « un ensemble de lois surpassant les attendus d’autres lois et qui ne peuvent être révoquées que par une procédure exceptionnelle ». Elles sont appelées Lois fondamentales parce qu’Israël n’a pas de constitution.
[5] Basic Law: The Knesset .
[6] Analysis of Israeli Policies: The Priority of the Ideological Factor, by Israel Shahak.
[7] Basic Law: Israel Lands.
[8] Rapport de l’association Adalah.
[9] Basic Law: Jerusalem, Capital of Israel.
[10] "La solution finale de Sharon", par Kristoffer Larsson, traduit par ISM, 8 novembre 2005.
[11] 60% of Arab Israeli children are poor; Globes online, 10 août 2005.
[12] "Ennemi de l’Etat : Conversation avec le professeur Ilan Pappe", par Don Atapattu. Traduit par ISM, 20 juillet 2005.
[13] Damage Control: Noam Chomsky and the Israel-Palestine Conflict, par Jeffrey Blankfort; in Left Curve no. 29.
[14] "Apartheid en Terre Sainte", par Desmond Tutu. Site Contre-Info.
Cet article a été plaisamment repris (en anglais), le 21 septembre 2009, par le site ultra-sioniste de l’Union des Patrons (et des Professionnels) Juifs de France – UPJF, avec ce subtil commentaire de M. Menahem Macina, un grand Lettré :
Incitation à la haine
"Israeli Apartheid in the Middle East", By Kristoffer Larsson
Au pilori de la haine anti-israélienne (Menahem Macina). L'auteur est étudiant en théologie - si vous voyez ce que je veux dire. Il avait 22 ans lors de la rédaction de cet article, il en 25 aujourd'hui. Comme disait Corneille, révisé par mes soins, "mais aux âmes [damnées], la valeur n'attend pas le nombre des années"... (Menahem Macina).
Beaucoup de défenseurs en vue des droits de l’homme ont qualifié à juste titre d’apartheid la situation régnant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (occupées). Les punitions collectives, les démolitions de maisons, la construction de colonies réservées exclusivement aux juifs, les prix de l’eau et de l’électricité plus de deux fois plus élevés pour les Palestiniens que pour les colons juifs : l’apartheid, dans les territoires (palestiniens) occupés (par Israël) saute aux yeux.
Néanmoins, je trouve étrange que l’inégalité que subissent les Palestiniens vivant en Israël soit à ce point négligée. Par certains aspects, leurs droits, à l’intérieur d’Israël proprement dit, sont aujourd’hui (encore) plus limités que ceux des Palestiniens vivant dans les territoires conquis par Israël en juin 1967. Cela est dû à la manière dont l’Etat d’Israël a été constitué. Quand les gens entendent dire qu’Israël est un « Etat juif », ils ont tendance à interpréter cela comme si Israël était un pays peuplé d’une majorité de juifs. C’est exact. Mais ça n’est pas seulement cela. Le principe d’Etat juif signifie qu’Israël « appartient » au peuple juif, ce qui veut dire que tout juif dispose du droit d’immigrer en Israël, alors que les non-juifs n’ont pas ce droit (sauf s’ils épousent un(e) juif/ve israélien(ne)). Il en résulte qu’Israël « n’appartient » en aucun cas à un non-juif, pas même à ses propres citoyens non-juifs [1].
De fait, l’Etat juif ne reconnaît pas de nationalité israélienne. La carte d’identité israélienne comporte une rubrique indiquant la « nationalité » de son (sa) titulaire [2]. Toutefois, parmi les cent-quarante nationalités qu’Israël reconnaît officiellement, il ne figure pas de nationalité « israélienne ». En lieu et place, la carte d’identité israélienne indique une ethnicité, qui révèle si vous êtes « juif », « arabe », « druze » ou toute autre nationalité sous laquelle le titulaire est enregistré auprès du ministère de l’Intérieur. Cela, à lui seul, montre qu’Israël doit définir qui est juif et qui ne l’est pas.
Notez qu’il n’est nul besoin de pratiquer une religion pour être juif, ni même de se sentir juif. Un juif est juif parce que sa mère est juive. Qu’elle soit arabe, américaine, asiatique, africaine ou suédoise : peu importe, dès lors qu’elle est juive. Un juif (une juive) est un juif (une juive) de par son sang. Manifestement, les sionistes pensent que le juif doit avoir des droits différents de ceux des non-juifs (tout au moins en Israël/Palestine), simplement en raison de son sang. Cela prouve que les sionistes ressentent un besoin de distinguer les juifs des non-juifs. D’ailleurs, s’ils ne pensaient pas que les juifs soient différents des non-juifs, en raison de leur sang, ils n’adopteraient pas des lois discriminatoires à l’encontre des non-juifs en Israël/Palestine [3].
Il est stupéfiant de voir que des juifs ayant survécu à la Seconde guerre mondiale demandent (à bon droit) des compensations pour les biens qui leur avaient été confisqués par les nazis, et qui ne sont eux-mêmes absolument pas gênés de vivre sur des terres volées aux Palestiniens. C’est à croire que le droit international ne s’appliquerait pas au foyer national juif… Les juifs sionistes sont en général des partisans de la démocratie et de l’égalité des droits partout dans le monde – sauf en Terre sainte. C’est ça, le sionisme : un Etat « juif », réservé aux seuls juifs. Cela fait peur, c’est vrai, mais c’est l’évidence même pour quiconque a un minimum étudié le sionisme.
En 1985, Israël [qui n’a toujours pas de constitution, ndt] s’est doté d’une Loi fondamentale (4) qui interdit aux partis politiques de participer à des élections dès lors qu’ils sont opposés à « l’existence de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif. » [5] Vous aurez noté que ce n’est pas l’opposition à l’existence d’Israël qui est cause de bannissement ; non, c’est la non-adhésion à l’ « Etat du peuple juif ». Autrement dit, ceux qui ne veulent pas que l’Etat d’Israël soit réservé exclusivement aux juifs, mais soit l’Etat de tous ses citoyens, sont d’entrée de jeu écartés de toute participation démocratique. Cela aurait revenu, pour l’Afrique du Sud, à adopter une Loi fondamentale interdisant aux candidats à se présenter à des élections dès lors qu’ils auraient été opposés au système de l’apartheid blanc.
Dans son ouvrage Histoire juive, religion juive : Le poids de trois millénaires, le regretté Professeur Israel Shahak notait :
« En 1956, j’avais avalé allègrement toutes les raisons politiques et militaires invoquées par Ben Gourion pour justifier le déclenchement, par Israël, de la guerre de Suez, jusqu’au moment où (bien qu’il fût un athée très fier de son mépris pour les commandements de la religion juive), il déclara, à la Knesset, au troisième jour de cette guerre, que la véritable raison de la guerre était « la restauration du royaume de David et de Salomon dans ses frontières bibliques ». Immédiatement, presque tous les membres de la Knesset se levèrent spontanément, puis ils entonnèrent l’hymne national israélien, HaTikva. A ma connaissance, aucun homme politique sioniste n’a jamais rejeté cette idée de Ben Gourion selon laquelle la politique israélienne devait être fondée (dans les limites de considérations pragmatiques) sur la restauration de frontières bibliques qui seraient, du même coup, les frontières de l’Etat juif. De fait, une analyse détaillée des stratégies générales d’Israël et de ses principes réels en matière de politique étrangère, tels qu’ils sont exprimés en hébreu, montre de manière très claire que c’est une « idéologie juive », bien plus que tout autre facteur, qui détermine la politique israélienne effective ».
Cette « idéologie juive », plus exactement, ce judaïsme vu et interprété par les sionistes, stipule que seuls les juifs « ont des droits sur la totalité de la Terre d’Israël », pour reprendre la formule d’Yitzhak Rabin [6]. Les non-juifs se voient interdire d’acheter ou de louer des terres sur plus de 80 % de la superficie de l’Etat d’Israël à l’intérieur de la Ligne verte (et cela vaut aussi pour les territoires contrôlés par Israël dans les territoires occupés). 93,7 % des terres d’Israël sont qualifiées de « terres d’Israël » [7] et sont soit propriété de l’Etat d’Israël, de l’Autorité du Développement ou du Keren Keyameth Le-Israel [KKL, ou Fonds National Juif]. Ces terres nationales sont des propriétés qui ont été confisquées par les sionistes – à l’exception de quelques pourcents, qui furent achetés par le KKL – et les Palestiniens, de nos jours, ne possèdent que 3,5 % des terres en Israël, ce qui représente la moitié des terres privées.
Le KKL fonctionne suivant le principe que seuls les juifs sont autorisés à vivre sur ses terres. Toutefois (ces dernières années), des Palestiniens ont remporté des procès à l’issue desquels leur droit de résider sur des terres propriétés du KKL a été reconnu, permettant ainsi y compris à des non-juifs d’accéder à une terre [8].
Mais si les Palestiniens peuvent, de par la loi, vivre partout en Israël, pourquoi sont-ils donc empêchés, dans la pratique, de résider sur plus de 80 % de la superficie de ce pays ? J’ai beau y penser et y repenser, je ne parviens qu’à cette seule conclusion : le racisme pur et simple. Les propriétaires de terrains juifs ne louent tout simplement pas de terres à des citoyens israéliens répertoriés comme « Arabes ». Je ne peux qu’adhérer à l’expression « judéo-nazisme », crée par les Professeurs (israéliens) Yeshayahu Leibowitz et Israel Shahak, car elle est tout à fait apte à décrire cette forme de fascisme.
Cette politique d’apartheid est strictement appliquée dans la plupart des régions du pays, Jérusalem en étant un exemple typique. Sharon a dit très clairement qu’ « Israël ne négociera jamais Jérusalem » et que cette ville « est la capitale d’Israël, unifiée et indivisible pour l’éternité ».
En 1980, la Knesset a adopté une Loi fondamentale disant que « Jérusalem, complète et unifiée, est la capitale d’Israël » [9]. ‘Complète et unifiée’, cela ne peut que vouloir dire qu’elle inclut Jérusalem Est, ce que confirme le tracé du Mur d’apartheid (de fait, celui-ci incorpore aussi une partie de la Cisjordanie, créant un Jérusalem encore plus étendu – et, si cela était possible – encore plus juif que jamais auparavant).
La « judaïsation » de Jérusalem est l’euphémisme signifiant sa purification ethnique destinée à rendre Jérusalem aussi juive que possible [10]. Un Palestinien né à Jérusalem Est et qui serait allé vivre à l’étranger se voit interdire d’y retourner, alors qu’un juif qui n’a jamais mis les pieds dans cette ville peut y aller et en venir à sa guise. Imagineriez-vous que des juifs se voient interdire de rentrer à Washington DC au seul motif qu’ils sont juifs ? Sans doute que non, et c’est très bien ainsi. La question posée est de savoir comment il se fait qu’Israël puisse se comporter impunément de la sorte ? Et pourquoi pratiquement aucun journal, ni aucune revue, que ce soit en Europe et en Amérique du Nord, n’aborde jamais de cette question ?
En conséquence du racisme institutionnalisé qui règne en Israël, les conditions de vie des Arabes israéliens sont bien plus mauvaises que celles des juifs, et cela n’a rien d’étonnant. De fait, près de la moitié des familles arabes israéliennes sont pauvres (48 %). Un tiers des enfants israéliens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, mais ce chiffre atteint le pourcentage effrayant de 60 % en ce qui concerne les enfants palestiniens d’Israël [11]. Les Palestiniens sont incités, en permanence, à quitter le pays.
Le professeur de science politique à l’Université de Haïfa Ilan Pappe, qui est sincèrement solidaire des Palestiniens, a très bien résumé les lois racistes d’Israël à l’encontre des Palestiniens, lors d’une interview :
« Il y a, par exemple, cette loi sur les terres, qui dit que 94 % des terres, en Israël, appartiennent au seul peuple juif, et non à l’Etat d’Israël. Par conséquent, 20 % de la population – les Arabes – se voient interdire tout accès à ces terres. Bien que la population arabe en Israël ait triplé, par rapport à la population juive, il n’y a eu aucun village ou aucune implantation arabe qui ait été construits, tandis que des centaines de villes, de villages et de colonies juifs étaient édifiés. L’on assiste donc à une discrimination, en matière de droits de la propriété terrienne, sur des critères d’ethnicité. Or, vous ne pouvez pas exister, dans une société agraire comme l’est la société arabe, si vous ne pouvez pas étendre vos terres en fonction du groupe démographique auquel vous appartenez. Voilà pour une de ces lois. »
« Et puis il y a la loi sur la citoyenneté, qui dit que les Palestiniens, qui peuvent avoir des frères, des sœurs et de la parentèle dans l’ensemble du monde arabe, ne sont pas autorisés à rejoindre leurs familles, alors que les juifs, dans le monde entier, ont le droit le plus absolu de venir (en Israël, ndt) et qu’ils en sont les citoyens de plein droit du seul fait, et à partir du jour même, de leur naissance.
« Troisième loi : la loi sur la sécurité sociale, qui dit que seuls les gens qui ont fait leur service militaire sont éligibles de plein droit aux prestations sociales. Mais les Arabes ne sont pas admis à faire le service militaire (à de rares exceptions près, comme par exemple les druzes), et par conséquent, ils n’ont pas droit à la totalité des prestations sociales. Ce ne sont là que quelques exemples de lois formelles. Mais il y a de nombreuses manifestations d’apartheid de facto, à l’encontre de la population arabe, dans la manière dont le budget est distribué, dans les traitements quotidiens que lui infligent les autorités, la police, etc. » [12].
Une question demeure pendante : comment diable se fait-il qu’Israël s’en tire à si bon compte ? Pourquoi Israël, tous les jours que le Bon Dieu fait, continue à être qualifié de « seule démocratie du Moyen-Orient, alors que ses citoyens arabes, non-juifs, se voient interdire de résider dans 80 % de son territoire ? Comment se fait-il que pratiquement aucun quotidien ne mentionne le fait que Jérusalem fait l’objet d’une véritable épuration ethnique ?
Jusqu’à un certain point, je pense que cela est dû à l’image d’Israël qui domine les médias occidentaux depuis soixante ans. Que des non-juifs soient expulsés de leurs terres pour la seule raison qu’ils ne sont pas juifs, cela semble tellement impensable que très peu de personnes ont la capacité de le reconnaître.
Mais il y a un autre facteur, que l’on ne saurait négliger : le fait de critiquer Israël bousille quasi à tout coup la carrière d’un journaliste. Le pouvoir du Lobby est le plus souvent ignoré, ou bien (dans le meilleur des cas) il est sous-estimé. Les éditeurs sont terrorisés par l’idée de se voir accuser de « parti-pris » par les lobbyistes pro-israéliens. Si vous m’aviez posé cette question, il y a ne serait-ce qu’un an, je vous aurais rétorqué : « délire total ! » Mais après avoir vu de quelle manière rédacteur en chef après rédacteur en chef, éditeur après éditeur ont été visés et contraints à capituler, j’ai compris à quel point la situation est désastreuse. Même si les médias ne sont pas contrôlés par des juifs, dans l’immense majorité des cas, le fait de défendre les droits des Palestiniens est un acte politiquement incorrect, qui ne peut que vous attirer de très gros ennuis.
Accusant le célèbre linguiste américain Noam Chomsky de minimiser l’influence du Lobby, l’écrivain et animateur radio Jeff Blankfort avait décidé de demander a Professeur Shahak ce qu’il en pensait. Shahak lui a répondu :
« J’ai le regret de dire que Chomsky, en dépit de ses merveilleuses qualités et de tout le travail qu’il fait, est quelqu’un de tout à fait dogmatique, sur bien des sujets. Je ne doute pas que l’erreur funeste qu’il commet en affirmant que l’Aipac [American Israel Public Affairs Committee] importe peu, comme il le répète souvent, aide les sionistes, exactement comme vous l’avez décrit d’une manière tellement limpide.» [13].
Les crimes de guerre commis dans les territoires occupés sont, dans une certaine mesure, des informations qu’il est considéré légitime de rapporter (à la condition que cela ne soit pas fait d’une manière par trop « biaisée » ou « anti-israélienne »), mais la dénonciation de l’apartheid et du racisme caractérisé d’Israël reste une zone interdite. L’évêque Prix Nobel de la paix Mgr Desmond Tutu a écrit :
« Mais vous savez aussi bien que moi que, d’une certaine façon, le gouvernement israélien est mis sur un piédestal [aux Etats-Unis] et que le fait de le critiquer vous fait immédiatement accuser d’antisémitisme, comme si les Palestiniens n’étaient pas des Sémites. Je ne suis pas même anti-Blancs, en dépit de la folie de ce groupe humain. Comment se fait-il qu’Israël a toujours collaboré avec le gouvernement d’apartheid, en matière sécuritaire ?
Dans notre pays [les Etats-Unis], les gens ont peur de dire que ce qui est inadmissible est inadmissible parce que le lobby juif est puissant – extrêmement puissant. Bon. Et puis alors ? So what ? Pour l’amour du Ciel, ce monde appartient à Dieu ! Nous vivons dans un univers moral. Le gouvernement d’apartheid, en Afrique du Sud, était très puissant, mais aujourd’hui, ce gouvernement n’existe plus. Hitler, Mussolini, Staline, Pinochet, Milosevič et Idi Amin Dada étaient tous des dictateurs impitoyables, mais, à la fin des fins, ils ont tous mordu la poussière… » [14].
Puisse la prophétie de l’Evêque devenir réalité !
Notes :
[1] "Law of Return", by Kristoffer Larsson; IMEMC, August 4, 2005.
[2] Le terme hébreu figurant sur la carte d’identité « israélienne » est « leom », qui signifie « nation », ou « peuple ». Le terme signifiant nationalité est « netinut ».
[3] Je n’utilise pas ici l’expression « Arabe israélien » parce que 1) la majorité des Arabes vivant en Israël sont des juifs, et non pas des Palestiniens et 2) les lois racistes d’Israël ne sont pas discriminatoires envers les Arabes, mais seulement envers les non-juifs. La raison pour laquelle l’expression « Arabe israélien » ou « Israélien arabe » est couramment utilisée est le fait qu’un Arabe israélien non-juif est enregistré en tant qu’ « Arabe » au ministère israélien de l’Intérieur, alors qu’un juif arabe est enregistré en tant que « juif ».
[4] La Loi fondamentale d’Israël est désignée par Shahak sous l’intitulé de « lois constitutionnelles », qu’il définit comme « un ensemble de lois surpassant les attendus d’autres lois et qui ne peuvent être révoquées que par une procédure exceptionnelle ». Elles sont appelées Lois fondamentales parce qu’Israël n’a pas de constitution.
[5] Basic Law: The Knesset .
[6] Analysis of Israeli Policies: The Priority of the Ideological Factor, by Israel Shahak.
[7] Basic Law: Israel Lands.
[8] Rapport de l’association Adalah.
[9] Basic Law: Jerusalem, Capital of Israel.
[10] "La solution finale de Sharon", par Kristoffer Larsson, traduit par ISM, 8 novembre 2005.
[11] 60% of Arab Israeli children are poor; Globes online, 10 août 2005.
[12] "Ennemi de l’Etat : Conversation avec le professeur Ilan Pappe", par Don Atapattu. Traduit par ISM, 20 juillet 2005.
[13] Damage Control: Noam Chomsky and the Israel-Palestine Conflict, par Jeffrey Blankfort; in Left Curve no. 29.
[14] "Apartheid en Terre Sainte", par Desmond Tutu. Site Contre-Info.
Cet article a été plaisamment repris (en anglais), le 21 septembre 2009, par le site ultra-sioniste de l’Union des Patrons (et des Professionnels) Juifs de France – UPJF, avec ce subtil commentaire de M. Menahem Macina, un grand Lettré :
Incitation à la haine
"Israeli Apartheid in the Middle East", By Kristoffer Larsson
Au pilori de la haine anti-israélienne (Menahem Macina). L'auteur est étudiant en théologie - si vous voyez ce que je veux dire. Il avait 22 ans lors de la rédaction de cet article, il en 25 aujourd'hui. Comme disait Corneille, révisé par mes soins, "mais aux âmes [damnées], la valeur n'attend pas le nombre des années"... (Menahem Macina).
Source : Al Jazeera
Traduction : Marcel Charbonnier