Le président palestinien Mahmoud Abbas s’est montré intransigeant sur le gel de la colonisation juive et les frontières du futur Etat palestinien après le sommet qui l’a réuni à New York, mardi, avec les dirigeants israélien Benjamin Netanyahu et américain Barack Obama. « Nous avons insisté (lors du sommet) sur la nécessité du respect par Israël de ses engagements, notamment l’arrêt de la colonisation sous toutes ses formes, y compris la croissance naturelle », a déclaré M. Abbas à New York. « La reprise des négociations dépend (aussi) de la définition de bases claires pour ce processus. Ces bases doivent être une reconnaissance (israélienne) que le retrait doit se faire selon les frontières du 4 juin 1967 », avant la conquête des territoires palestiniens par Israël, a ajouté M. Abbas. Selon lui, cette question a fait l’objet d’une entente avec le précédent gouvernement israélien de Ehud Olmert « avec lequel nous avons défini les territoires occupés comme étant la Cisjordanie et la bande de Ghaza, ce qui prend en compte Jérusalem, la Mer morte et la Vallée du Jourdain ». « Notre position avant ce sommet et après reste la même », a poursuivi M. Abbas.
Cependant, Obama a indiqué à la presse avoir demandé aux deux dirigeants de renvoyer leurs négociateurs la semaine prochaine à Washington. Il a ainsi appelé à une reprise « rapide » des négociations de paix israélo-palestiniennes. Les pourparlers « doivent commencer, et elles doivent commencer rapidement », a lancé le président américain. Ces discussions sont à l’arrêt depuis fin 2008 en raison de 34 jours d’agressions militaires israéliennes contre la bande de Ghaza (1400 martyrs et plus de 5000 blessés), suivies de l’arrivée d’un nouveau cabinet israélien de droite qui refuse de geler la construction de colonies de peuplement juives dans les territoires occupés, en dépit des appels de la communauté internationale. Le mouvement palestinien Hamas a condamné la participation de Mahmoud Abbas au sommet tripartite de New York sous l’égide des Etats- Unis. »Nous condamnons la participation de Mahmoud Abbas à cette réunion. Il ne peut prétendre représenter les Palestiniens, mais seulement son mouvement, le Fatah », a déclaré un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri qui a accusé Obama « de tenter de faire accepter aux Palestiniens l’occupation israélienne ». Le porte-parole du Hamas a appelé « toutes les parties arabes à rejeter les pressions américaines ».
De son côté, George Mitchell, l’envoyé spécial de Obama pour le Proche-Orient, a reconnu que des divergences persistaient entre Israéliens et Palestiniens pour une relance de leurs négociations. Tout en affirmant que des progrès avaient été accomplis, George Mitchell a ainsi reconnu que ce sommet n’avait pas donné lieu à une percée alors que les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont arrêtées depuis fin 2008. « Les deux parties cherchent à relancer les négociations le plus vite possible, bien qu’il y ait des divergences sur la manière de procéder », a-t-il dit devant des journalistes. Lors de son périple de quatre jours dans la région du Proche-Orient, Mitchell a échoué à obtenir un accord israélien sur l’arrêt des activités de colonisation, notamment en Cisjordanie occupée, réclamé par les Palestiniens et la communauté internationale. Les responsables israéliens, eux, affichaient hier leur satisfaction devant une reprise du dialogue avec les Palestiniens sans, selon eux, des « conditions préalables », tout en manifestant leur scepticisme sur son issue. Le chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, s’est félicité du sommet de New York qui n’a cependant pas permis de relancer les négociations de paix gelées depuis fin 2008.
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