mercredi 12 août 2009 - 09h:45
Massoud Al-Hennawi - Al-Ahram/hebdo
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud Al-Fayssal a bien fait de refuser des invitations américaines appelant à normaliser les relations avec Israël. Il a également refusé d’effectuer un quelconque pas visant à instaurer la confiance tant qu’Israël n’a fait aucune promesse concernant le retrait des territoires occupés. Et Amr Moussa avait lui aussi bien fait en assurant que les Arabes n’allaient présenter aucune offre à Israël pour l’encourager à présenter des sacrifices pour instaurer la paix.
Mais ce refus de la part des Arabes suffit-il pour donner un élan réel à la question palestinienne ?
Pour répondre à cette question, il suffit d’observer les mouvements d’Israël quand l’étau avait commencé à se resserrer autour de lui et quand le président Obama était sur le point de tourner le dos au gouvernement extrémiste de Netanyahu.
Avant tout, Netanyahu a envoyé son ministre des Affaires étrangères à Washington pour calmer la colère américaine, et surtout, pour tergiverser en faisant une proposition satanique selon laquelle la colonisation sera suspendue de façon provisoire tout en se concentrant sur le danger iranien.
Ensuite, le grand rabbin d’Israël a défié les Etats-Unis en annonçant que Washington ne respectait pas les préceptes de la Torah et visait à interdire aux juifs de construire leurs maisons sur la terre d’Israël. Il a également envoyé des messages aux chefs des communautés juives aux Etats-Unis, les appelant à avoir recours à leurs pouvoirs pour s’opposer à cette tendance. C’est alors qu’à peine, quelques heures après, 2 sénateurs ont commencé à collecter des signatures pour un message adressé à Obama l’appelant à faire pression sur les Etats arabes afin qu’ils entreprennent une initiative de paix envers Israël.
Puis, quelques heures après, 200 membres du Congrès ont envoyé un message au souverain saoudien l’appelant à normaliser les relations avec Israël.
Il est donc question d’un système complémentaire, d’un mouvement continu auxquels participent le gouvernement israélien, l’institution religieuse ainsi que différentes organisations. Cette coopération a réussi à changer les tendances de l’Administration américaine, passant d’une forte pression sur Israël pour arrêter la construction des colonies, à l’appel des Arabes d’entreprendre des pas sur la voie de la normalisation.
Il est donc clair que les Arabes doivent suivre la même méthode. Ils doivent changer la politique de refus en politique dynamique d’action continue et effective. C’est l’unique moyen de parvenir à leurs droits, même si leurs réclamations sont légitimes, et même si le président Obama croit en la justice de leurs droits.
Al-Ahram/hebdo - Semaine du 12 au 18 Août 2009, numéro 779 (Opinion)