jeudi 2 juillet 2009 - 06h:23
Paul-Éric Blanrue/Silvia Cattori
Entretien
« Le livre de Paul-Éric Blanrue, Sarkozy, Israël et les juifs (*) s’il arrive à être diffusé, fera date. C’est le premier ouvrage à braquer les projecteurs sur ces groupes de pression, qui évidemment veulent agir dans l’ombre, même si leur influence devient de plus en plus évidente depuis l’élection de Sarkozy », observe le physicien belge Jean Bricmont (**). Car si le livre est distribué dans divers pays, et fait déjà l’objet de quatre traductions, il n’est pas encore diffusé dans le propre pays de l’auteur, la France !
Entretien avec Paul-Éric Blanrue, questions de Silvia Cattori (I)
Paul-Éric Blanrue, 42 ans, est un personnage franc, attachant. Il fait partie de ces historiens qui contestent la légitimité de lois qui portent atteinte à la liberté d’expression, comme la loi Gayssot et qui se rebellent à juste titre contre l’intoxication et la désinformation médiatique et politique.
Silvia Cattori : Votre livre Sarkozy, Israël et les juifs permet de comprendre en quoi les liens tissés entre Nicolas Sarkozy et les différents réseaux sionistes en France, et dans le monde, sont dangereux pour la souveraineté nationale. Liens qui ramènent évidemment à l’Etat juif d’Israël : le cœur du problème. Quel évènement précis vous a-t-il conduit à écrire ce livre en toute hâte ?
Paul-Éric Blanrue : Ce qui m’a fait réagir c’est quand, après le carnage de l’armée israélienne à Gaza, la France de Sarkozy a envoyé la frégate Germinal (1) pour empêcher le transfert d’armes aux Palestiniens assiégés. Cette nouvelle m’a fait bondir parce que c’était un acte politique très clair de la part de la France en faveur d’Israël. C’était un acte d’autant plus grave, à mon sens, que les Etats-Unis n’y avaient pas pris part.
Sarkozy, Israël et les juifs a vraiment commencé à exister à partir de ce moment-là, avec ce qui s’est passé à Gaza. J’ai été scandalisé par la façon dont la France a réagi à ce massacre, dont Bernard Kouchner et les proches de Sarkozy en ont parlé, dont Bernard-Henry Lévy (BHL) en a disserté dans Le Point.
J’ai alors cherché à montrer les accointances qu’il y avait, malgré une réserve de surface, entre BHL, et un certain nombre de personnages qui se prétendent de gauche. Qu’il y avait une véritable coalition du monde intellectuel parisien, de cette intelligentsia déliquescente, avec la politique pro-israélienne de Sarkozy. Que c’était très grave.
Cela dit, je suis un observateur de la chose politique. J’avais déjà accumulé de nombreuses informations lors de la rédaction, l’an passé, d’un petit livre sur le mariage de Sarkozy (2). J’avais suivi sa campagne électorale ; j’avais remarqué comment, grâce à Henri Guaino (3), il avait réussi à se faire passer pour un « gaullien ». Il était parfois libéral dans ses discours. Dans d’autres très protectionniste. La question était : qu’est-ce que cela va donner ?
Par la suite j’ai constaté que la stratégie ouvertement pro-israélienne de Sarkozy, n’avait pas été seulement une tactique pour se faire élire, mais qu’il continuait de s’y tenir. Les résultats sont là. On voit aujourd’hui qu’il s’y est accroché et qu’il est aussi voire plus pro-israélien que ne l’était George W. Bush.
Au mois de janvier 2009 qu’est-ce qu’on a vu ? Alain Finkielkraut se faire décorer de la légion d’honneur (4). Et en avril c’était au tour d’André Glucksmann. Et que tout cela était logique, répondant à une logique incroyable ! Et qui voit-on aujourd’hui défiler, au Trocadéro contre le Président Ahmadinedjad ? On voit les mêmes ! On voit Pascal Bruckner, BHL, Alain Finkielkraut, André Glucksmann, Jack Lang. Bref tout l’entourage pro-israélien de Sarkozy.
Silvia Cattori : BHL ne faisait-il pas partie de l’entourage de Mme Royal ?
Paul-Éric Blanrue : BHL a fait partie de l’entourage de Ségolène Royal durant la campagne électorale, mais pas très longtemps. Elle ne doit pas être considérée comme suffisamment sioniste par le réseau pro-israélien (5). C’est une des rares personnalités politiques à avoir émis des réserves sur le dîner du CRIF.
Silvia Cattori : On sent un vent de liberté chez vous, une énergie toute juvénile, une force, une gravité. C’est fascinant. C’est donc cet alignement de la France sur la politique d’un pays qui prêche la guerre contre ses voisins arabes et l’Islam, qui vous a conduit à réagir ? Est-ce à dire que Sarkozy Israël et les juifs n’aurait jamais vu le jour sans cette alliance entre la France de Sarkozy et Israël ?
Paul-Éric Blanrue : En effet. C’est l’envoi par Sarkozy de cette frégate destinée à empêcher la résistance palestinienne de recevoir des armes qui m’a conduit à réagir. Cette décision m’a paru grave, car nous n’étions plus ici simplement dans le discours.
La France n’aurait jamais agi de cette façon sous la présidence de Jacques Chirac. Ni sous la présidence de François Mitterrand. Même si, avec ce dernier, les choses étaient plus complexes.
Tant que Sarkozy faisait des déclarations destinées à se mettre les musulmans français dans la poche, ou les catholiques (6), nous pouvions mettre cela sur le compte d’une démagogie purement électoraliste. Mais avec l’envoi d’une frégate dans des eaux contrôlées illégalement par Israël, Sarkozy entrait dans l’action.
En 2006 déjà, lors de l’agression israélienne contre le Liban, Sarkozy, alors ministre, avait déjà montré un net parti pris pro-israélien en demandant à Zeev Boïm, ministre israélien en visite à Paris, de « combien de temps » il avait besoin « pour terminer le travail ». Mais alors il n’y avait pas eu d’action concrète, sinon ce parti pris stupéfiant.
Silvia Cattori : Vous avez réussi à rendre accessible à un large public une réalité terriblement complexe. On comprend que 2007, avec l’arrivée de Sarkozy à l’Elysée, marque un tournant. C’est la fin du régime « gaullien ». La France ne sera plus jamais cette nation unique aux yeux du monde ! Finie la résistance aux pressions des réseaux pro-israéliens. Vous vous attaquez à un tabou. Des personnalités en vue qui, par le passé, ont osé l’enfreindre, l’ont chèrement payé. Je pense à Raymond Barre, à Dieudonné, à Tariq Ramadan, à Guigue (7). Les temps sont-ils plus propices aujourd’hui ? N’avez-vous pas pensé que vous marchiez sur un champ frappé d’interdits ?
Paul-Éric Blanrue : Je ne me suis pas posé la question de savoir si c’était dangereux ou pas. Si je me posais cette question, je crois que je ne ferais rien ; je resterais chez moi à regarder la télévision en mangeant des chips. Ca n’a jamais été ma façon de penser ni d’agir. Je ne puis pas vivre sans dire ce que je pense. Je crois qu’il y a en moi une forme d’énergie ou de revendication de liberté, comme Fanfan-la-Tulipe ; un côté mousquetaire. Je ne supporte pas l’injustice ; je ne supporte pas, surtout, la contrainte et l’interdiction de s’exprimer. C’est quelque chose d’épouvantable, cet interdit !
Quand on n’a plus le droit de parler, ça devient très grave. Alors, quand on vit dans un pays où le mot « Liberté » est inscrit sur le fronton de tous les monuments, je crois que, quand même, il faut se dresser. Je crois à la vertu de l’exemple de la personne qui part au combat, « sans peur et sans reproche ». Un côté chevalier Bayard. Mais je ne veux pas me comparer à ces personnages-là parce que, tout de même, je ne fais qu’écrire. Je suis un écrivain, je ne pars pas au combat avec un fusil. Mon fusil, c’est mon stylo. Donc, voila, j’essaie d’être efficace dans mon domaine.
Par ailleurs, je ne suis pas du tout partisan de la guerre ; au contraire, ce livre est également un livre pacifiant, je l’espère en tous cas. Il appelle au calme et à la raison ces représentants de la communauté juive, comme le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et que je ne confonds pas avec l’ensemble de la communauté juive. Je leur dis qu’ils n’ont pas intérêt à faire monter la tension.
Du reste, on prête beaucoup trop d’importance à ces réseaux pro-israéliens français. Certes ils ont beaucoup d’influence, surtout aujourd’hui où ils sont arrivés au pouvoir grâce à leur homme-lige, grâce à Sarkozy. Mais je pense qu’ils sont en réalité très faibles et divisés. Il y a des tensions énormes à l’intérieur du CRIF. L’ancien président du CRIF, Théo Klein, s’est fait traiter de terroriste par un de ses successeurs. Il suffit d’ailleurs d’écouter Radio J, ou Radio Shalom, - je l’écoutais tous les soirs quand j’écrivais mon livre - pour comprendre l’ampleur des dissensions internes.
Les pro-israéliens se sentent forts parce que certains d’entre eux occupent des postes hauts placés. Un député sur six appartient au Groupe d’amitié France-Israël. Ils ont réussi à faire accourir chaque année le pouvoir politique au dîner du CRIF. Mais rien n’obligeait le président Sarkozy à y aller. Il suffirait que la classe politique dise au CRIF « Nous ne nous rendrons pas à votre dîner annuel » pour que cette influence tombe. Ils sont arrivés au faîte de leur puissance et ils ne peuvent que retomber.
Silvia Cattori : Vous montrez tout cela en perspective. En ce sens, vos réflexions ouvrent une brèche. Elles peuvent conduire ceux qui vous lisent à refuser ce climat d’intimidation et de peur créé par le CRIF et consorts. Vous avez dit : « J’aurai fait tout mon possible pour que ce livre puisse être une base de discussion raisonnable entre deux camps que tout oppose. Il faut que la situation se débloque... ». Quelles sont les chances de sortir de ces blocages, et comment voyez-vous ces deux camps ?
Paul-Éric Blanrue : Je crois que « les juifs » de France - je parle ici non pas de leurs représentants mais de tous les juifs en tant qu’appartenant à la religion juive - vont un jour prendre conscience du fait que le CRIF les manipule. Que le CRIF, qui prétend les représenter, ne les représente nullement. Et que cela leur donne une très mauvaise image. A l’intérieur du CRIF il y a des gens, qui ne supportent plus cette situation. J’ai rencontré hier un journaliste d’un quotidien suisse et d’un hebdomadaire français qui m’a dit « Je ne peux pas faire une interview de toi, car ma rédaction ne le permettrait pas, mais je suis tout-à-fait d’accord avec ce que tu dis ; je suis scandalisé par ce qui arrive aux Palestiniens, et je ne suis pas d’accord avec le fait que le CRIF parle en mon nom ».
C’est pour cette raison que je dis « les juifs » ; car je crois qu’ils peuvent en ce moment agir, être une des sources de salut. Comme disait Léon Bloy : « le salut par les juifs » ! Autrement dit, ils ont, dans l’histoire, souvent eu des caractères, des personnages qui sont sortis du lot. Je ne suis pas religieux du tout, mais si vous voyez le christianisme, c’est une branche qui a rompu avec le judaïsme pour faire tout autre chose, une œuvre civilisatrice à visée universaliste. Il y a eu des personnalités éminentes qui ont rompu avec les synagogues, comme Spinoza ; dans un autre domaine, Karl Marx a lui-même brisé avec son milieu. J’espère que des personnalités vont sortir, et contester le pouvoir du CRIF. J’en appelle à eux parce que, justement, les personnes qui ne sont pas de confession juive, si elles s’entêtent à mener des campagnes, par exemple contre l’existence de la loi Gayssot, ou contre les prérogatives du CRIF, ou contre le dîner du CRIF, seront marginalisées, accusées d’antisémitisme. Donc définitivement disqualifiées, aux yeux des médias en tout cas.
Silvia Cattori : Vous dites « les juifs » comme s’il s’agissait d’une ethnie, comme s’il s’agissait d’un peuple, alors qu’il s’agit d’une religion. Alors, pourquoi ne pas dire « les gens de confession juive » ?
Paul-Éric Blanrue : Je suis entièrement d’accord avec vous. « Juif », c’est d’abord et avant tout une religion. Par le fait du sionisme certains, comme Moses Hess ou Theodor Herzl ont commencé à parler de peuple, d’ethnie ou de race juive. Evidemment c’est une aberration totale. Shlomo Sand l’a très bien montré (8) ; il y a eu une fabrication qui est totalement désastreuse parce qu’elle confond deux choses : une religion millénaire et une idéologie politique destinée à la doubler, voire à la remplacer, ce qu’ont fort bien compris certains rabbins qui se sont opposés au sionisme dès l’origine.
Silvia Cattori : Cette confusion ne sert-elle pas un objectif idéologique bien précis ?
Paul-Éric Blanrue : Oui, l’objectif est très clair. D’abord je dirais que l’objectif principal du CRIF, aujourd’hui, c’est de jouer sur ce terme « juif », sur l’assimilation entre peuple et religion. Je pense ici en particulier à la campagne qu’ils mènent en ce moment pour faire passer la loi appelée « Loi Martin Luther King ». Cette loi, qui est en gestation, vise à assimiler légalement l’antisionisme à l’antisémitisme. Si cette loi passe, cela veut dire qu’en France, l’antisionisme sera considéré comme un délit. Critiquer Israël pourra vous conduire en prison. C’est très grave. C’est l’Union des patrons juifs de France (UPJF), qui soutient ce projet de loi transmis à tous les députés français. C’est le plus fort syndicat sioniste de France - je dis fort dans tous les sens du terme. L’UPJF a élu Sarkozy l’« homme politique de l’année » en 2006, un an avant la présidentielle.
Silvia Cattori : Avant vous, à ma connaissance, en France, voire en Europe, aucun auteur n’avait jamais traité cette question des réseaux pro-israéliens. Vous montrez comment des personnalités politiques haut placées font passer les intérêts d’Israël et des États-Unis avant ceux de leur pays ! On voit comment Sarkozy en vient à renverser les valeurs de la République française. Et en quoi il y a là double allégeance. Toutes choses d’une extrême gravité. Et on se dit avec étonnement : comment se fait-il qu’il ne se soit trouvé personne avant vous, y compris dans l’opposition, pour dénoncer ces dérives ?
Paul-Éric Blanrue : Il n’y a eu personne parce que les gens sont en général terrorisés, moralement, mentalement, professionnellement. Mon éditeur est un Belge, ce n’est pas par hasard ! Lui au moins ne peut pas subir les foudres de Sarkozy. Ces foudres peuvent être multiples ; aller du redressement fiscal, aux convocations à la police, à la garde à vue, et à la perte de son emploi.
Silvia Cattori : Vous ne craignez pas ces foudres ?
Paul-Éric Blanrue : Non, je ne les crains pas. Non, je ne crains rien. J’irais écrire à l’étranger s’il le fallait. S’il faut partir, je partirai. S’il faut s’exiler, je m’exilerai, ce n’est pas grave. Je gagne ma vie en écrivant. Je peux écrire partout, même dans le désert. Il est important que ce livre soit diffusé en France. Il est dans toutes les librairies belges. Il sortira au Canada. Il va être mis en vente au Moyen Orient, en Amérique du sud, dans les pays anglophones. Pourquoi les Français ne l’auraient-ils pas ?
Silvia Cattori : Vous le montrez fort bien. Sarkozy a toujours laissé entendre ce qu’il projetait d’accomplir d’inquiétant. Il n’a jamais caché qu’il allait mettre Israël au centre de tout ; et la France au service du projet unipolaire des Etats-Unis. Il a laissé entrevoir, bien avant d’être candidat, qu’il se consacrait au lobbying en faveur d’Israël ; que les cibles désignées par Israël - les forces de résistance anticoloniales du Hamas, du Hezbollah, les opposants Frères musulmans au régime dictatorial de Moubarak, l’Iran - allaient être également ses cibles prioritaires. Cela, curieusement, n’a jamais fait réagir ses opposants socialistes ! Je me souviens que Nicolas Dupont-Aignan, avait eu, lui, l’honnêteté de dire en 2007 : « Nous sommes à la veille d’un changement profond de la politique étrangère de la France si M. Nicolas Sarkozy ou Mme Ségolène Royal devaient être élus ». (9) Êtes-vous d’accord avec cette symétrie entre les deux grands partis ?
Paul-Éric Blanrue : Nicolas Dupont-Aignan avait raison. Élue, Ségolène Royal n’aurait pas été seule à gouverner. Certes, elle n’a pas exactement la même vision des choses que Sarkozy sur le Proche Orient, je la crois beaucoup plus prudente. En revanche, elle aurait été entourée de conseillers, de ministres qui, eux, sont liés au réseau pro-israélien. Est-ce qu’elle aurait eu la force, l’intelligence, la culture, pour résister à leur pression ? Je n’en suis pas certain. Il ne faut pas oublier que Bernard Kouchner était au Parti socialiste. C’est lui que Ségolène Royal aurait probablement nommé comme chef de la diplomatie étrangère.
Vous avez vu le tollé quand Sarkozy avait laissé croire - encore une fois très fin, très malin - qu’il hésitait entre Védrine et Kouchner. Le nom d’Hubert Védrine avait tout de suite soulevé des protestations à Jérusalem. Le Jérusalem Postavait titré « Nous sommes choqués ». Un journaliste français de la télévision BFM, qui était sur place, rapportait à l’époque que M. Kouchner était vu là-bas comme plus « israélo-compatible qu’Hubert Védrine ».
Silvia Cattori : Ce n’est donc pas la tendance gauche ou droite qui prime, mais le fait que tel politicien est clairement identifié comme sioniste ?
Paul-Éric Blanrue : Exactement. Les réseaux pro-israéliens ont misé sur Sarkozy depuis très longtemps mais ils n’ont pas mis tous les œufs dans le même panier. Ils ont leurs poissons pilotes dans tous les partis : Strauss-Kahn et Sarkozy, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. C’est la raison pour laquelle Sarkozy, aujourd’hui « roi des sionistes », arrive à débaucher des socialistes ou des centristes. La grille de lecture du gouvernement, c’est qu’il est sioniste et que la plupart les gens qu’il nomme, y compris dernièrement Frédéric Mitterrand, sont des amis décomplexés d’Israël.
Silvia Cattori : Ils peuvent aussi se montrer pro-israéliens par opportunisme ?
Paul-Éric Blanrue : Alors là, je n’ai pas du tout sondé les cœurs et les reins de Sarkozy et de tout son entourage ! Je pense que Sarkozy agit plus par opportunisme que par tradition familiale. Anecdote amusante, j’ai rencontré dernièrement, sur la place Péreire, près des Champs-Elysées, Patrick Buisson, un homme brillant, un des conseillers de Sarkozy durant la présidentielle. Sarkozy avait le choix entre capter les voix du centre ou capter les voix de l’extrême droite, c’est-à-dire les voix de Le Pen. Et Patrick Buisson qui, lui-même, vient de la « droite nationale » (il avait une fonction importante à l’hebdomadaire Minute) lui a conseillé de pêcher les voix de Le Pen. Seulement, pour prendre les voix de Le Pen, il fallait tenir un peu le discours de Le Pen sur les immigrés, les banlieues ; en parlant de les « nettoyer au karcher », il allait encore plus loin que Le Pen !. Mais comment faire pour ne pas être considéré comme raciste et pour qu’il n’y ait pas une campagne contre lui dans toute la presse française qui l’assimile à Le Pen ? Eh bien, c’est très simple : il se présente comme sioniste. Autrement dit, il a avec lui, par exemple, la LICRA (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme), dont le président est Patrick Gaubert, qui est un de ses meilleurs amis, un sioniste militant lui aussi. Vous voyez ?
J’ai remis mon livre à M. Buisson ; quand il a lu le titre, il m’a dit « Mais, vous savez, Nicolas Sarkozy ne se sent pas spécialement juif, il se sent immigré hongrois ». Je lui ai répondu : « C’est exactement ce que je dis, c’est par opportunisme, c’est par démagogie, ou en tout cas par intérêt politique, qu’il est allé vers le lobby pro-israélien, américain d’abord, pour ensuite faire sa tournée en Israël, et se présenter comme la valeur refuge des sionistes français ». J’ai ajouté qu’évidemment, comme il soutenait Israël, il espérait le soutien d’Israël en retour. Et là M. Buisson m’a dit « Ah, évidemment, c’est vrai qu’il soutient Israël, on ne peut pas dire le contraire ». Il disait ça sur un ton presque désabusé, mi-ironique.
Silvia Cattori : Pas de réactions judiciaires ? Pour bien moins, le simple sketch de l’humoriste Dieudonné en 2003 avait déclenché une avalanche de procès. L’Etat s’en était mêlé, ce qui avait conduit Dieudonné à être poursuivi par une ribambelle de tribunaux. L’antisémitisme trop galvaudé n’est-il plus un argument qui porte ?
Votre avocat, Maître John Bastardi Daumont, a qualifié le refus par le milieu de l’édition française de diffuser votre livre, de « censure par le vide » (10) N’est-ce pas là le signe que les droits fondamentaux sont menacés en France ? Peut-on parler de censure politique pour autant ?
Paul-Éric Blanrue : L’excellent et très courageux John Bastardi Daumont, qui bataille avec ardeur à mes côtés, a trouvé là le mot juste. Mais attention, mon livre n’est pas interdit, au sens légal, je ne peux pas parler de censure politique. Je ne connais pas la raison exacte pour laquelle il n’a pas été diffusé. Cela dit, mon livre est très posé, ce n’est pas du tout un pamphlet, je donne 500 références. Sa non diffusion en France reste donc une chose bizarre. Mais surtout, les journalistes français, eux, auraient dû en parler, auraient dû se dire « Tiens, un livre qui parle de Sarkozy qui n’est pas diffusé en France, c’est très étonnant ! » Or pas un journaliste français n’en a soufflé mot alors que, l’année dernière, quand j’ai publié deux livres - Carla et Nicolas, Chronique d’une liaison dangereuse et Jérôme Kerviel seul contre tous- j’ai eu une très large couverture médiatique.
On a voulu faire le silence total sur mon livre. Ce qu’ils ne savent pas est que mon livre en est déjà à la seconde édition. J’introduis des corrections, mon avocat y ajoutera une préface, où il expliquera dans le détail le concept de censure par le vide. On est en bonne voie pour trouver un diffuseur français. Le livre est traduit en anglais, en espagnol et en arabe.
Quant à l’accusation, fausse, d’antisémitisme, face à des gens qui ne le sont pas, elle ne porte plus du tout, en particulier chez la jeune génération. C’est un argument trop daté, qui a été trop utilisé. Les jeunes, sur internet, ont trouvé un petit gimmick pour se moquer des gens qui utilisent cet argument, ce sont les « points Godwin »... C’est comme un joker ; on dit : « Tu as utilisé l’argument d’Hitler tu as perdu, tu es éliminé automatiquement du débat » !
On l’a vu avec le livre de Pierre Péan sur Kouchner (11). Cela n’a pas marché. Cet argument ne fonctionne plus. Je suis totalement décomplexé et j’appelle les Français à l’être tout autant.
Silvia Cattori : Vous étiez-vous attendu à ce bannissement humiliant ?
Paul-Éric Blanrue : Ce n’est pas du tout humiliant ! Au contraire c’est honorifique ! Cela montre que j’ai vraiment touché la cible au coeur.
Silvia Cattori : Vous avez dit n’avoir peur de rien. Pourtant, j’ai noté que les gens qui vous lisent et vous apprécient ont peur pour vous. Ils vous qualifient de « courageux ». Ce qui laisse penser qu’il faut du cran pour parler d’Israël et de ceux qui légitiment ses crimes. Vous parlez d’une réalité très inquiétante, faite de manipulations et d’impostures dont l’objectif machiavélique n’est-il pas de préparer la prochaine guerre ? Cela vous honore mais vous expose ?!
Paul-Éric Blanrue : Ce livre est apprécié parce qu’il vient confirmer ce que les gens pressentent, comprennent, mais n’osent expliciter, ou ne le peuvent par manque d’information. En ce qui concerne la prochaine guerre, je crois effectivement qu’Israël se croit obligé, pour survivre, d’entretenir un climat belliqueux permanent. Il y a des divisions en Israël aussi. En fait, ce qui leur permet d’assurer leur cohésion, c’est la désignation d’un ennemi commun, hier Saddam, aujourd’hui Ahmadinedjad.
Silvia Cattori : L’échec de la politique du « Grand Moyen-Orient » de Bush, le discrédit et l’affaiblissement des USA, sont un sujet de préoccupation pour les autorités israéliennes. Sarkozy n’est-il pas arrivé pile, comme un miracle pour Tel Aviv ?
Paul-Éric Blanrue : Miracle préparé tout de même de longue date. Depuis la seconde Intifada, en 2000, ils ont misé sur Sarkozy, sur le bon cheval ; et lui, il a vu tout l’intérêt politique qu’il pouvait en tirer.
C’était donnant donnant. Lui, il s’est dit : je vais être porté au pouvoir grâce aux réseaux ; et les états-majors israéliens se sont dit : une fois que nos amis seront arrivés au pouvoir nous allons avoir un pays de plus dans notre escarcelle pour soutenir l’axe Israël/Etats-Unis.
Ils ont gagné sur toute la ligne, pour le moment. Leur seul problème est que Sarkozy n’avait pas prévu ce que dirait Obama. On pensait qu’Obama allait être un bon pro-israélien, un bon sioniste avec Emanuel Rahm à ses côtés.
Cela dit, attention, il se peut que Sarkozy soit comme le poisson pilote de Washington. Qu’il soit celui qui va plus loin que l’administration Obama pour tâter le terrain.
Silvia Cattori : Nous venons de le vérifier avec l’Iran ! Là où des dirigeants un peu rationnels, comme Obama, sont restés d’abord très prudents, réservés, les pro-israéliens, ce réseau sioniste que vous avez très bien identifié, les ont forcés à crier avec les loups. Sarkozy ne s’est-il pas ridiculisé en convoquant deux diplomates iraniens ? Voulait-il faire oublier ce qui est au cœur du problème : la Palestine ?
Paul-Éric Blanrue : Oui, bien sûr. C’est une opération de diversion par rapport aux excès de l’armée israélienne en Palestine. Les mêmes qui ont justifié Gaza, sont ceux qui vont défiler contre l’Iran. Sarkozy est ridicule mais, pour le moment, les Français ne s’en aperçoivent pas. Pour le moment, je suis l’enfant du conte d’Andersen qui dit « le roi est nu ». C’est un peu mon statut ; tout le monde voit qu’il est obsessionnellement pro-israélien mais personne n’ose le dire.
Silvia Cattori : Les plans de guerre de Sarkozy - Kouchner contre l’Iran sont-ils toujours sur la table ?
Paul-Éric Blanrue : C’est sûr qu’ils vont tout essayer pour déstabiliser ce pays dans les prochaines années. Israël a l’Iran en tête. La France va tout faire pour aider Israël. Mais je crois qu’avec l’Iran, ils sont tombés sur un os. Certains ont essayé de déstabiliser l’Iran de l’intérieur : ils n’y sont pas arrivés. Ils n’y parviendront pas. Il peut y avoir une guerre. Mais les Etats-Unis n’attaqueront pas l’Iran, je crois. Ils ont quantité d’autres possibilités pour déstabiliser l’Iran.
Silvia Cattori : Cette emprise du réseau pro-israélien en France s’est accentuée au moment même où, aux USA, les néoconservateurs avaient perdu de leur allant. Au moment aussi où Bush, l’allié d’Israël, battait de l’aile. Sarkozy ne s’est-il pas démené pour sortir Israël de ce mauvais pas ? Ne se prend-il pas pour le chef du réseau des néoconservateurs pro-israéliens dans le monde ?
Paul-Éric Blanrue : C’est une très bonne définition. Il est devenu le remplaçant de Bush. J’ai l’impression que la stratégie israélienne est une stratégie de fuite en avant désespérée ; je vois que les peuples du monde entier se révoltent. Souvenez-vous de la conférence « Durban II » [12]. Les sionistes s’y sont préparés durant trois ou quatre ans pour la déstabiliser. Ils ont fait un flop.
Le jour où les Etats-Unis comprendront qu’Israël leur est préjudiciable, ce qui lui pend au nez, c’est la fin du soutien financier et militaire. S’ils coupent les fonds, que va devenir Israël ? Ce n’est pas la France qui peut soutenir financièrement l’effort militaire d’Israël !
Silvia Cattori : L’accord militaire signé entre la France et l’Émirat d’Abu Dhabi, lors de l’inauguration par Sarkozy d’une base militaire, n’a-t-il pas placé la France aux avant-postes d’un éventuel conflit avec l’Iran ?
Paul-Éric Blanrue : C’est exactement le sujet de mon livre. Sarkozy met la pression sur l’Iran, parce que c’est un pays qui, sur le plan géostratégique, n’est pas contrôlé par les États-Unis. Jointe à ces raisons il y a la question métaphysico-politique d’Israël qui, lui, a ses propres intérêts. Je crois que Sarkozy est devenu plus pro-israélien que pro-américain. Il veut devenir le nouveau Bush.
Sarkozy nous entraîne dans une course effrénée vers la guerre.
J’aimerais maintenant que les questions graves que je soulève dans Sarkozy, Israël et les Juifs soient mises sur la table, que l’on puisse en discuter avec les responsables politiques. Et que l’on nous explique où nous allons maintenant que la France soutient Israël ! Rappelez-vous Kouchner qui avait proclamé en 2007 que l’alternative « c’est la guerre ».
Israël et ses amis sont persuadés que la guerre leur permet d’exister. Ils ne peuvent pas exister sans cela. S’ils ne bougent pas, ils se dégradent, ils se liquéfient. Ils sont obligés d’être toujours à l’attaque. S’ils sont dans la moindre position défensive pour Israël, ils sont perdants. Ils doivent attaquer en permanence. C’est pour cela qu’ils perdront.
Silvia Cattori : Sans Bernard Kouchner, sans sa diplomatie brutale, violente, sans son vernis « socialiste », Sarkozy aurait-il pu réussir à faire avaler aux Français cet asservissement total à Israël et cette formidable animosité à l’égard de tous les États qui représentent un obstacle au projet atlantiste, Tel Aviv - Paris - USA ?
Paul-Éric Blanrue : Les Français se désintéressent de la politique étrangère. Sans Kouchner, il y en aurait eu un autre, et ça se serait passé de la même façon. Sarkozy a été programmé pour accomplir un programme précis : il l’a fait. S’il cessait de donner des signes forts d’adhésion à Israël, il est probable que les réseaux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir le laisseraient tomber. Il n’a aucun intérêt à les décevoir. Il va donc continuer, puisqu’il veut manifestement se faire réélire en 2012.
Silvia Cattori : L’appellation « Sarkozy l’Israélien » prend donc tout son sens ?
Paul-Éric Blanrue : Vous savez que ce n’est pas moi qui l’ai le premier appelé « Sarkozy l’Israélien », ce sont certains cercles israéliens.
Silvia Cattori : En conclusion, la politique de Sarkozy peut avoir de graves conséquences sur la politique intérieure, si la « Loi Martin Luther King », devait passer. Et, sur le plan extérieur, alors que l’indépendance de décision de la France a déjà été compromise par son retour dans le commandement intégré de l’OTAN, l’alignement de Sarkozy sur Tel Aviv conduit la France sur un chemin très dangereux : à se faire la complice de ces opérations de déstabilisation criminelles engagées par le Mossad, pour assurer - comme vous l’avez dit - le « climat belliqueux permanent dont Israël a besoin pour survivre ». C’est-à-dire à favoriser le déclenchement de nouvelles guerres. N’est-ce pas cela le plus grave ?
Paul-Éric Blanrue : En France, Sarkozy dirige tout, ou en tout cas, tente de le faire car en réalité ses moyens d’action sont limités par la crise, par l’Europe, etc. Il gesticule beaucoup. On l’entend tous les jours ou presque à la télévision, comme s’il était une speakerine. Mais même si ses moyens d’action ne sont pas aussi importants que certains le redoutent, il a encore la capacité de nous entraîner dans une nouvelle guerre, car il reste le chef des armées ! Sur ce plan, mon livre tire la sonnette d’alarme. Je veux informer les Français des risques encourus par notre pays. Plus la France soutient Israël, plus nous risquons d’entrer un jour en guerre à ses côtés, au Liban, en Iran ou ailleurs. Mais pour m’entendre, encore faudrait-il que mon livre soit diffusé dans mon propre pays ! Il y a des jours où je me demande où est passée la France. Heureusement, je suis optimiste de nature. Et, comme historien, je sais qu’aucun combat n’est jamais perdu d’avance, surtout dans notre pays, parfois long à la détente, mais qui a la tête dure.
Silvia Cattori
(*) Sarkozy, Israël et les juifs, Éditions Marco Pietteur, 2009 (sans diffuseur en librairie en France, vente exclusive par correspondance). http://www.oserdire.com/, http://sarkozyisraeletlesjuifs.blog....
(**) Figure du mouvement anti-impérialiste, Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?, (Éditions Aden, 2005).
[1] La France participera au Blocus de Gaza, sindibad.fr, 24 janvier 2009.
[2] Carla et Nicolas : Chronique d’une liaison dangereuse (avec Chris Laffaille). Scali, 2008.
[3] Et Henri Guaino est, depuis le 16 mai 2007, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et l’auteur de tous ses discours.
[4] Elévé par Sarkozy, le 1er janvier 2009, au grade d’officier de la Légion d’honneur.
[5] Voir : http://www.dailymotion.com/video/x8...
[6] Visite officielle au Pape en décembre 2007.
[7] Voir sur :
Raymond Barre : Raymond Barre se dit injustement accusé d’antisémitisme, saphirnews.com, 7 mars 2007.
Tariq Ramadan : Oui Monsieur Tariq Ramadan est un antisémite, licra.org, 27 octobre 2003.
Bruno Guigue : Bruno Guigue l’honnête homme, sanctionné, par Silvia Cattori. silviacattori.net, 26 mars 2008.
[8] Shlomo Sand : Comment le peuple Juif fut inventé », Ed. Fayard.
[9] Voir : Nicolas Dupont-Aignan : “Il est temps que la France sorte de l’OTAN”, par Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 30 janvier 2007.
[10] Voir : LA CENSURE PAR LE VIDE - Réaction de Me John Bastardi Daumont, Avocat de Paul Eric Blanrue, auteur de "Sarkozy, Israël, et les Juifs", 30 mai 2009.
[11] Le Monde selon K., de Pierre Péan, Ed. Fayard.
[12] Voir : Le document final de Genève ne répond pas aux aspirations des peuples, par Silvia Cattori et Sandro Cruz, Réseau Voltaire, 28 avril 2009.
Silvia Cattori
"Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir." Albert Einstein
Tout citoyen doit savoir surmonter les obstacles qui l’empêchent d’aller voir de l’autre côté du miroir pour sortir de l’ignorance dans laquelle les pouvoirs étatiques et médiatiques cherchent à l’enfermer.
Rechercher la vérité avec honnêteté, avec courage, et qu’elles qu’en soient les conséquences pour soi-même, est le devoir de tout être humain et, particulièrement, de tout journaliste. 0ffrir une information indépendante et honnête, mettre à nu les diverses formes d’oppression contre des peuples laissés sans défense, peut contribuer à sauver des vies, à alléger des souffrances, à promouvoir la paix. Il faut savoir aller vers ces peuples martyrisés, qui, comme en Palestine, des gouvernements brutaux humilient, alors qu’ils aspirent à être reconnus en leur simple humanité et leur besoin de liberté. Car c’est de ce côté-là, que la vérité nous attend et qu’elle nous fixe avec tendresse.
Petite biographie
Silvia Cattori, est journaliste indépendante de nationalité suisse et de langue maternelle italienne. Après sa formation à l’Institut de journalisme de l’Université de Fribourg, (dénommé Département de sociologie, Faculté des sciences économiques et sociales dès 1998) et un stage à l’Agence télégraphique suisse, elle s’est expatriée et a travaillé avec divers organes de presse. Les années qu’elle a passées outre-mer, notamment en Asie du sud-est et dans l’Océan indien, en contact étroit avec le milieu de la diplomatie et des agences des Nations Unies, lui ont donné une certaine compréhension du monde, de ses mécanismes de pouvoir et de ses injustices.
En avril 2002, elle se trouvait en Israël au moment où M. Ariel Sharon a lancé des sanglantes opérations militaires en Cisjordanie. Préoccupée par l’impact que pouvaient avoir les actes de guerre de l’armée israélienne sur les enfants, elle s’est rendue en Palestine occupée pour voir, de ses propres yeux, ce qui s’y passait. Ce qu’elle a découvert d’horrifiant dépassait tout ce qu’il est possible d’imaginer. Après quoi elle a consacré nombre d’articles pour témoigner des violences commises par l’armée israélienne, contre un peuple spolié, exclu, laissé sans protection, inexplicablement.
29 juin 2009 - Silvia Cattori