Publié le 30-07-2009
A cette époque de Ramadan, Israël cible spécifiquement les petits commerçants qui fournissent les dattes à la communauté musulmane.
Ces dattes, plus grosses et plus foncées que la plupart des autres peuvent se présenter sous différentes marques et avec des provenances diverses.
Les variétés "Medjoul" et "Deglet Nour", sont connues sous les marques Bat Sheva, Carmel, Jordan Plains ou Jordan Valley. Les variétés "Hayani" et "Bahri" sont le plus souvent étiquetées King Solomon et Jordan River.
On les trouve aussi bien dans des supermarchés que chez des détaillants.
A nous d’être vigilants, car ces dattes proviennent de colonies de la vallée du Jourdain, après que la majorité de la population palestinienne a été chassée de la région et que ceux qui restent sont souvent contraints de se faire exploiter par les entreprises israéliennes, Carmel, Agrexco, Hadiklaim qui maintiennent l’apartheid.
Ainsi, le mois dernier, l’armée israélienne a démoli les villages de Ras al-Ahmar et Hadidiya dans la vallée du Jourdain. Elle a détruit ou confisqué les moyens d’accès à l’eau dont les villageois dépendent pour survivre en travaillant le peu de terres qui leur restent.
Du coup, beaucoup sont obligés d’aller travailler et d’envoyer leur enfants dans les colonies.
Là, ils passent plusieurs heures sur des palmiers de 10 à 12 mètres de haut sans pouvoir descendre pour aller aux toilettes. Sous le soleil ou secoués par le vent, dérangés par des insectes ou des scorpions, et parfois des serpents, ils doivent rester accrochés par un bras et travailler de l’autre sans interruption pour remplir leurs quotas. S’ils se plaignent ou ne respectent pas leurs quotas, ils perdent leur travail et les ressources de leur famille.
Les Israéliens préfèrent employer des enfants, plus lestes pour monter aux arbres. Plus faciles à mater, ils sont moins payés et souvent escroqués. L’extrême pauvreté des Palestiniens les oblige à enlever leurs enfants de l’école pour les louer aux colons.
Près de 80 % des dattes israéliennes sont exportées, principalement en Europe (environ 1 000 tonnes en France).
Et comme vous le savez, nos gouvernements ferment les yeux, malgré les résolutions de l’ONU, les conventions de Genève, tout comme le jugement de 2004 de la Cour Internationale de Justice, qui a déclaré illégales ces colonies installées sur les territoires palestiniens occupés. Et malgré les appels au boycott de la société palestinienne, comme ceux des militants israéliens contre la colonisation.
Mais nous ne sommes pas prêts à manger de ce pain là. Vous non plus, n’est-ce pas ? Il y a suffisamment de dattes produites par d’autres pays pour faire au moins ce geste de refus, et en expliquer le sens à tous les commerçants. Aucune excuse pour ceux qui fermeront les yeux. Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.
CAPJPO-EuroPalestine