L’Union européenne pourrait décider de sanctionner Israël de manière
systématique à l’annonce de nouvelles constructions à Jérusalem-Est et
en Cisjordanie, estimant que de simples condamnations verbales ne sont
plus suffisantes, selon un rapport du Times of Israël publié mardi.
Le rapport précise que les pays européens envisageraient des
sanctions s’ils considèrent que le gouvernement israélien prend des
décisions allant à l’encontre du processus de paix.
Les sanctions n’ont pas pour but de conduire à la rupture des liens
entre Israël et la communauté européenne, mais elles pourraient avoir de
lourdes conséquences économiques, si l’étiquetage des produits en
provenance des implantations de Cisjordanie devient obligatoire par
exemple, poursuit le rapport.
Caspar Veldkamp, ambassadeur des Pays-Bas à l’ONU, a déclaré au Times
que le soutien de l’Union européenne à Israël était en train de
s’éroder en raison de l’absence de progrès dans les pourparlers de paix.
"Les Européens attendent plus du camp israélien que du camp
palestinien car c'est le plus fort des deux", a expliqué le diplomate.
"En outre, les Européens sont de plus en plus agacés par les décisions
successives d’Israël de poursuivre les constructions au-delà de la ligne
verte", a-t-il précisé.
L'annonce du Premier ministre suédois qui a affirmé cette semaine
qu’il avait l’intention de reconnaître l’Etat de Palestine
"indépendamment de toute négociation" a été considéré par plusieurs
dirigeants israéliens comme le signe d’un durcissement de l’attitude de
l’Union européenne vis-à-vis de Jérusalem.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor lieberman a
d'ailleurs sévèrement réagi aux déclarations du leader suédois,
affirmant que ce dernier "ferait mieux de se concentrer sur les
massacres en Syrie et en Irak que sur la reconnaissance d’un Etat
palestinien".
Thomas Coex (AFP/Archives)
Dans
un éditorial pour le quotidien suédois Dagens Nyheter publié mercredi,
Lieberman a déclaré que les déclarations du Premier ministre suédois
"n’avaient pas pour but d’apporter une réelle solution au problème sur
la scène internationale mais de régler des questions politiques internes
à son pays et d’apaiser une partie de l’opinion publique".
"Ces dernières semaines, nous avons été témoins des atrocités
perpétrées par les organisations terroristes comme Al-Qaïda, l’Etat
islamique, le Djihad islamique, le Hezbollah et le Hamas. Rien de tout
cela n’a été mentionné dans les déclarations du Premier ministre suédois
qui s’est concentré sur la question israélo-palestinienne. Pourquoi? Il
s’agit là d’une injustice fondamentale et d’un déséquilibre qui va à
l’encontre du bon sens", écrit Lieberman dans l’article intitulé : "Une
action unilatérale ne résoudra rien".
"Marginaliser l’Etat d’Israël diminue la possibilité de mener un
véritable dialogue, c’est la raison pour laquelle nous sommes tellement
déçus par la déclaration du Premier ministre", poursuit le chef de la
diplomatie israélienne.
"Est-ce que ceux qui soutiennent une action unilatérale pensent
vraiment que le gouvernement israélien abandonnerait ses citoyens et ses
intérêts nationaux simplement parce qu'un acteur extérieur est persuadé
que soutenir la position palestinienne apporterait une solution au
conflit? Est-ce que le gouvernement suédois serait prêt à abandonner ses
citoyens parce qu’un élément étranger tente de lui imposer une certaine
politique? Je pense que la réponse est claire", souligne Lieberman.
Dans le même temps, le ministre adjoint britannique des Affaires
étrangères chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord Tobias Ellwood
est arrivé cette semaine en Israël, après la guerre qui a opposé cet
été l’Etat hébreu au Hamas dans la bande de Gaza, a rapporté le
Jerusalem Post mercredi.
"Il est important que l’Autorité palestinienne retourne à Gaza afin
de fournir des services et la sécurité aux Gazaouis", a affirmé Tobias
Ellwood après avoir rencontré des dirigeants palestiniens dans la bande
de Gaza.
Mardi, le diplomate britannique a rencontré des responsables
israéliens dans le sud du pays qui ont évoqué l’impact des tirs de
roquettes sur la région. "Après avoir entendu le témoignage direct des
habitants du sud d’Israël qui vivent sous le feu des roquettes, je
réaffirme la détermination du Royaume-Uni qui soutient le droit d’Israël
à se défendre", a-t-il martelé.
En Israël, Ellwood Tobias a également rencontré la ministre de la
Justice Tzipi Livni, le ministre des Renseignements Yuval Steinitz et le
vice-ministre des Affaires étrangères Tzachi Hanegbi afin de
s’entretenir sur l’avancée des négociations, les relations entre Londres
et Jérusalem ainsi que sur des questions régionales telles que le
nucléaire iranien.