Les experts ont déclaré à l’agence de nouvelles Anadolu que
Israël s’est abstenu d’annoncer les travaux de construction en cours
pour les nouvelles unités de logement, dans le souci d’éviter de
nouvelles tensions en Cisjordanie en plus d’une possible pression
internationale.
Le correspondant de l’agence Anadolu a rapporté que les activités
d’expansion coloniale s’accélèrent depuis le début de la guerre à Gaza,
Israël annexant de nouvelles terres agricoles palestiniennes pour
construire de nouveaux logements dans les colonies qui se trouvent sur
la route reliant Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, à Ramallah
au centre.
Le même correspondant a rapporté que selon des témoins directs, des
travaux de construction sont en cours au nord, dans la vallée du
Jourdain et à Bethléem, au sud de la Cisjordanie.
« Israël a officieusement donné le feu vert aux colons pour lancer
des travaux de construction en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, surtout à
l’intérieur des grandes zones de peuplement cololinal, sans appel
d’offres ni octroi de licences [pour les nouvelles constructions] », a
déclaré Suhail Khalilieh, chercheur à l’Institut de recherche appliquée à
Jérusalem (ARIJ).
« Les institutions concernées interviendront plus tard, après la fin
de la guerre, pour l’attribution des licences officielles [pour
construire] », a-t-il ajouté.
« Grâce à un suivi quotidien des appels d’offres publiés dans les
médias israéliens pour la construction de nouvelles unités de logement
dans les colonies, nous pouvons dire qu’il y a une diminution
significative [dans le nombre d’appels] en comparaison de la situation
avant la guerre à Gaza, » a ajouté Khalilieh , notant que le
gouvernement israélien adopte la politique de « l’expansion silencieuse
des colonies », probablement parce qu’il craint une augmentation de la
colère populaire en Cisjordanie et une montée des pressions
internationales.
Ghassan Daghlas, qui surveille les activités de colonisation dans le
nord de la Cisjordanie, a déclaré que la construction de colonies en
Cisjordanie n’a pas cessé et que l’on constate un silence de plus en
plus fréquent à ce sujet parmi les responsables israéliens. Daghlas a
souligné que la construction de colonies a augmenté de 60 pour cent.
Il a ajouté que les attaques de colons contre les Palestiniens en
Cisjordanie ont diminué depuis le début de la guerre à Gaza, soulignant
que cela peut être attribué à la crainte de provoquer une nouvelle
insurrection se développer en Cisjordanie, ce qui n’est pas souhaitée
par les autorités israéliennes, particulièrement en cette période.
« La Cisjordanie a connu une baisse du nombre des attaques de colons
israéliens pendant la guerre de Gaza. Il y a un souhait d’éviter la
colère populaire », a-t-il expliqué.
Un autre expert spécialisé dans les activités de colonisation, Abdul
Hadi Hantash, a classé les constructions dans les colonies en deux
séries : les premières annoncées publiquement, et les secondes réalisées
sans que les autorités israéliennes ne le signalent.
Hantash a déclaré à Anadolu que depuis le début de la guerre contre
Gaza, Israël a accéléré les constructions de façon discrète, ajoutant
que ces constructions étaient concentrées dans les grandes zones de
peuplement telles que Gush Etzion près de Bethléem, de Maale Adumim à
Jérusalem-Est, et Ariel au nord de la Cisjordanie.
Il a noté que les colons ont volé des milliers de dunums de terres agricoles à proximité de Salfit et Naplouse.
Hantash a également déclaré que le conseil des colonies israéliennes,
le Conseil de Yesha, met actuellement en œuvre des plans préparés et
soumis au gouvernement avant la guerre de Gaza. Le conseil veut
maintenant profiter de la situation de guerre et appliquer ces plans
sans attendre l’approbation du gouvernement, a expliqué Hantash.
Selon le correspondant de l’agence Anadolu, la Cisjordanie voit une
augmentation des tensions en raison de la guerre israélienne contre la
bande de Gaza. Depuis le 7 juillet, des manifestations et des sit-in
sont organisés en Cisjordanie, aboutissant le plus souvent à des
affrontements avec l’armée israélienne. Vingt-deux Palestiniens ont été
assassinés depuis début juillet par les troupes d’occupation,tandis des
centaines d’autres étaient blessés.
Mardi, Israël a repris les frappes aériennes sur un certain nombre de
secteurs dans la bande de Gaza après avoir prétendu que des roquettes
avaient été tirées vers les villes israéliennes. Pourtant, aucun groupe
palestinien n’a revendiqué le tir de roquettes ce jour-là. Les Brigades
al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, et Saraya Al-Quds, la branche
armée du Jihad islamique, ont annoncé plus tard avoir répliqué aux
frappes israéliennes avec des tirs de fusées.
Les frappes israéliennes lancées mardi ont tué 19 Palestiniens, ce
qui a porté à 2036 le nombre des victimes dans la bande de Gaza depuis
le début de l’agression le 7 juillet.
Traduction : Info-Palestine.eu