Une nouvelle rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens
sous médiation américaine se tenait jeudi pour tenter de surmonter la
crise des pourparlers de paix, interrompus par un cycle d’actions
antagonistes de part et d’autre, selon des sources concordantes.
Selon la Deuxième chaîne de télévision
israélienne, les deux parties seraient proches d’un accord pour
prolonger les pourparlers.
La rencontre
réunissait dans l’après-midi dans un hôtel de Jérusalem, côté israélien,
la ministre de la Justice Tzipi Livni et l’avocat Yitzhak Molcho,
représentant personnel du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et, côté
palestinien, le négociateur Saëb Erakat et le chef des services de
renseignements Majed Faraj, a précisé à l’AFP une source palestinienne
proche du dossier.
Lors de cette rencontre sous les auspices de
l’émissaire américain Martin Indyk, la délégation palestinienne
entendait se concentrer sur la libération d’un quatrième et dernier
contingent de prisonniers, dont le blocage par Israël a plongé les
pourparlers de paix dans la crise, a-t-on ajouté.
En échange, les Etats-Unis accepteraient de libérer l’espion américano-israélien Jonathan Pollard.
La radio publique israélienne a confirmé la réunion tripartite, sans autre indication.
Un responsable israélien a affirmé à l’AFP
sous le couvert de l’anonymat qu’ »Israël souhaitait un retour aux
pourparlers et surmonter la crise actuelle ».
« Nous pensons que les Palestiniens devraient
revenir sur leurs actions aux Nations unies, parce que c’était une
violation de leur engagement le plus fondamental », a-t-il ajouté, en
référence à la signature par le président Mahmoud Abbas des demandes
d’adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux.
Les discussions portent aussi sur les conditions d’une prolongation des pourparlers au-delà de l’échéance du 29 avril.
Israël a refusé de libérer le 29 mars, comme
prévu, un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant
désormais une prolongation des négociations au-delà du 29 avril.
Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er
avril les demandes d’adhésion de la Palestine à 15 conventions et
traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par
Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a
critiqué mardi les deux parties pour leurs récentes décisions, mais s’en
est pris plus particulièrement à Israël, déplorant l’enchaînement
déclenché par la non-libération des prisonniers.
Selon l’entente conclue en juillet 2013 sous
l’égide de Kerry, Israël s’engageait à libérer en quatre phases104
prisonniers incarcérés avant 1993. En contrepartie, la direction
palestinienne avait consenti à suspendre jusqu’à la fin des pourparlers
toute démarche d’adhésion aux organisations internationales, y compris
les instances judiciaires à compétence mondiale susceptibles de
poursuivre Israël.