Qalqilia – CPI
Trente-cinq sur quarante-cinq maisons du
village d’Azbat Tabib sont menacées de destruction, selon un projet
sioniste, au profit de l’élargissement colonial de la région.
Azbat Tabib est un petit village de la
sous-préfecture de Qalqilia, au nord de la Cisjordanie occupée. Il est à
l’image de l’homme palestinien qui reste attaché à sa terre, défiant
toutes les tentatives, tous les agissements, toutes les machinations
menés par les sionistes.
Les habitants du village insistent à ne pas
le quitter. Ils l’ont transformé en une tête de lance contre la
colonisation. Les activités populaires, les sit-in et leurs tentes, les
manifestations, les protestations n’y cessent pas, jour et nuit.
Vingt ans de lutte
Bayan Tabib, président du conseil du
village, informe le correspondant de notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) que la population, épaulée par certaines
institutions juridiques, a pu, le 7 avril 2014, acquérir une décision du
conseil israélien suprême de la planification permettant aux villageois
de prendre connaissance du plan de construction de leur village et
d’avoir une durée légale de soixante jours pour poser leurs objections.
C’est une décision très importante,
confirme Tabib. En fait, c’est la première fois que les Israéliens
reconnaissent l’existence du village. Selon cette décision, les
villageois pourront aller porter plainte contre les décisions de
destruction de leurs maisons auprès des tribunaux israéliens.
Avoir ce plan est existentiel ; c’est un
résultat d’une lutte acharnée menée par la population pour protéger sa
terre et ses maisons, au moins une partie.
C’est sous l’égide du centre la Paix et la
Coopération internationale, de la ville occupée d’Al-Quds, et plus
précisément du professeur Rasem Khamaysi, que ces efforts ont abouti.
Lutter pour exister
Mohammed Tabib est un activiste contre la
colonisation dans le ce village d’Azbat Tabib. Il dit à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que son village a perdu quelque 45% de
ses terrains à cause du mur de séparation discriminatoire, en 2003.
Aujourd’hui, il est menacé de pertes supplémentaitres.
Le village d’Azbat Tabib abrite 45 maisons
où 247 personnes habitent. 35 de ces maisons, plus l’école, le cabinet
médical, le conseil du village, tous sont menacés de destruction par les
forces sionistes d'occupation.
Selon le bureau palestinien des
statistiques, le village d’Azbat Tabib est le cinquième parmi les plus
pauvres villages de la Cisjordanie. Malgré cette pauvreté, ses habitants
continuent leur lutte acharnée.
Nous restons attachés à notre terre
Le fermier Hassan Tabib souligne que les
souffrances du village d’Azbat Tabib sont à l’image des souffrances de
tous les villages où passe le mur de séparation discriminatoire.
Pire, pour aller au village et en sortir,
il faut une autorisation spéciale. Malgré cela et malgré l’inexistence
de toutes sortes de services et d’infrastructures, les villageois
restent attachés à leur terre.
Hassan confirme que les villageois ont
décidé de continuer leurs efforts dans le but de donner plus de
légitimité à leur village et mettre en échec les plans de l’occupation
sioniste voulant les chasser vers d’autres parties de la Cisjordanie.