2 novembre 2011 – Le
Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré mercredi
profondément préoccupé par les décisions prises par le gouvernement
israélien en réponse à l'admission de la Palestine comme Etat membre à
part entière de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la
science et la culture (UNESCO).
« L'activité de colonisation israélienne est contraire au droit
international et à la Feuille de route et porte préjudice aux
négociations sur le statut final », a dit le porte-parole du Secrétaire
général dans une déclaration, en faisant référence aux négociations sur
la création d'un Etat palestinien vivant aux côtés d'Israël dans la paix
et la sécurité.
« Le Secrétaire général appelle le gouvernement d'Israël à geler toutes
les activités de colonisation et à continuer de transférer les revenus
de TVA et de droits de douanes qui appartiennent à l'Autorité
palestinienne et sont indispensables pour lui permettre de fonctionner,
en accord avec les obligations d'Israël », a-t-il ajouté.
Selon la presse, le gouvernement israélien a décidé mardi d'accélérer la
construction de colonies juives en Cisjordanie et de geler à titre
provisoire le transfert de recettes fiscales destinées à l'Autorité
palestinienne. Ces fonds, d'un montant d'environ 50 millions de dollars
par mois, correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA
prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par
les ports et aéroports israéliens. Cet argent assure 30% du budget de
l'Autorité palestinienne et permet de payer 140.000 fonctionnaires
palestiniens.
Le porte-parole de Ban Ki-moon a indiqué que le Secrétaire général était
également préoccupé par les implications de la décision de la
Conférence générale de l'UNESCO d'admettre la Palestine sur le
financement de cette agence de l'ONU. « Cette décision était la
prérogative des Etats membres, et il souhaite travailler avec eux sur
des solutions pratiques pour préserver les ressources financières de
l'UNESCO », a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi la suspension de leur contribution au
budget de l'UNESCO après l'admission de la Palestine comme Etat membre
de cette organisation. Le gouvernement américain a déclaré qu'il était
lié par deux lois adoptées en 1990 et 1994 par le Congrès. Ces lois
interdisent tout financement d'une agence de l'ONU qui admettrait la
Palestine en tant que membre à part entière, en l'absence d'un accord de
paix au Moyen-Orient.
Dans ce contexte, le Secrétaire général est « préoccupé par la
trajectoire des développements entre Israël et les Palestiniennes et
appelle les parties à agir de manière responsable et sérieuse en faveur
de la paix », a dit son porte-parole.
Il appelle toutes les parties à éviter les provocations et à travailler
avec le Quatuor sur le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union
européenne, Nations Unies) « sur des propositions sérieuses concernant
les frontières et la sécurité, dans les trois prochains mois, dans le
cadre d'un engagement partagé à reprendre des négociations directes »,
a-t-il ajouté.
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