[ 03/11/2011 - 00:33 ] |
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Al-Khalil – CPI
Dr. Aziz Duwik, président du Conseil Législatif Palestinien, a
appelé les chefs nationaux et islamiques et toutes les forces
représentées au conseil législatif à se réunir pour parvenir à une
stratégie nationale pour tout le peuple palestinien où qu’il soit.
Dans une interview spéciale accordée à notre Centre Palestinien
d’Information (CPI), Dr. Duwik commente plusieurs points de
l’actualité :
Dissolution de l’autorité
CPI : Le mouvement du Fatah
avait déclaré qu’il étudierait l’avenir de l’autorité. Puis on a parlé
d’une possible dissolution de cette autorité et dit que Mahmoud Abbas
discutera de cette affaire avec Khaled Michaal. Qu’en dites-vous ?
Duwik : Apparemment, le
projet sur lequel s’est basée la construction de l’autorité est entré
dans un chemin sans issue, ce qui pousse ses responsables à le
dissoudre. Mais des doutes persistent. Il est difficile de voir
l’autorité s’engager dans cette voie, au vu de ses engagements envers la
communauté internationale, surtout envers les Etats-Unis et l’Europe
occidentale, ainsi qu’envers l’occupation israélienne. D’autres
déclarations viennent de confirmer que cette affaire est irréalisable.
L’unité du peuple palestinien
CPI : Quelle est votre position ? Et quelle sera la sortie de la crise actuelle ?
Duwik : La situation a
besoin de l’unité du peuple palestinien. Il doit être uni face à son
passé, son présent et son avenir. Cette unité n’est pas réalisable par
une seule faction. Etudier la position palestinienne, son passé, son
présent et son avenir n’est réalisable que par l’union, par l’union des
dirigeants, surtout ceux qui ont la majorité dans le Conseil Législatif
Palestinien, une union pour mettre les points sur les i et pour dessiner
une stratégie d’avenir.
C’est à travers cette stratégie qu’une
opinion ferme émergera sur l’utilité de cette autorité pour le peuple et
pour l’occupant ; une comparaison entre les gains et les pertes sera
possible. Une nouvelle stratégie viendra se baser sur cette comparaison,
tout en profitant de tous les événements dont la dernière transaction
bien honorable.
La position du Conseil Législatif Palestinien
CPI : Et pour ce qui est de la position du Conseil Législatif Palestinien ?
Duwik : Dans le Conseil
Législatif Palestinien, nous avons un vrai besoin de discuter de ce qui
se passe. En réalité, faute de rassemblement, chaque faction lit tout
événement avec son point de vue. Nous avons besoin d’une opinion et de
son contraire, afin de bien connaître et de comprendre les questions.
Nous avons aussi besoin de questionner toutes les personnalités
publiques du peuple palestinien afin d’arriver à des conséquences
concernant l’avenir du peuple palestinien.
La responsabilité
CPI : Le Conseil Législatif Palestinien est suspendu, qui en est le responsable ?
Duwik : Le premier
responsable est celui qui possède la capacité de l’ouvrir et l’autorité
pour prendre une décision politique. Ceux qui empêchent les députés
d’atteindre le parlement nous disent souvent que cela a besoin d’une
décision politique de la part de Ramallah. On l’appelle : le niveau
politique. Ce même niveau politique qui est le responsable direct de
l’arrêt de la vie démocratique. Et depuis cet arrêt, nous sommes
gouvernés par des décrets présidentiels, une nouvelle sorte
d’autocratie.
La réconciliation
CPI : Comment avez-vous
suivi le dossier de la réconciliation ? Pourquoi n’était-elle pas
appliquée, des mois après la signature, bien qu’il y ait des
déclarations positives de temps à autre ?
Duwik : En vérité, la
réconciliation est morte, parce qu’il y a une partie palestinienne qui
ne peut sortir de ses engagements pris avec l’occupant ou avec
l’occident.
CPI : Devons-nous prendre
l’initiative d’appliquer l’union et la réconciliation, au lieu de penser
à résoudre le problème de l’autorité ?
Duwik : Nous appelons à cela, mais malheureusement, la réconciliation est au point mort.
Le pessimisme
CPI : On ne vous voit pas optimiste ?
Duwik : Vraiment, je ne suis
pas du tout optimiste. Le président Abou Mazen a déclaré dans son
discours donné au Conseil de Sécurité qu’il retournerait pour renforcer
la réconciliation. Cela était en septembre, et voilà le mois de novembre
et rien n’arrive.
Les libérés convoqués !
CPI : En lien avec la
tragédie de non-application de la réconciliation, quelle est la réalité
de ces détenus, libérés par l’échange de prisonniers avec les occupants
israéliens, convoqués et harcelés par l’autorité de Ramallah, ainsi que
de tous ceux qui fêtaient cette réalisation ?
Duwik : En ce qui concerne
les libérés, j’avoue que je n’en sais rien. Cependant, beaucoup de ceux
qui avaient célébré cet événement ont été convoqués par l’autorité, puis
arrêtés par les occupants israéliens. Ces sont des réalités et nous
avons leurs noms.
CPI : Précisément ?
Duwik : Nous connaissons leurs noms ; nous savons aussi que certains ont été également poursuivis !
La porte de sortie
CPI : Pourriez-vous nous dessiner une feuille de route pour une sortie de la crise intérieure ?
Duwik : Disons tout d’abord
que l’avenir est pour notre peuple. Le printemps arabe est de bon
augure. Les peuples arabes prennent en main leur volonté et se libèrent
de leurs dictateurs. Cela est la meilleure feuille de route sur laquelle
notre peuple doit compter. Tout cela ne serait pas arrivé s’il n’y
avait pas eu le soutien d’Allah (le Tout Puissant).
Et puis sur le niveau national, il faut
qu’il y ait des réunions de toutes les factions palestiniennes
représentées dans l’actuel Conseil Législatif Palestinien, afin de
mettre en place une stratégie nationale pour sortir de la crise
actuelle. Cette stratégie doit commencer en revoyant toutes les
positions et tous les événements, et elle doit être basée sur les points
positifs réalisés, en évitant les échecs. Nous devons, à l’instar de
tous les peuples du monde, prendre la défense de nos droits, avec force
et audace.
Les Etats-Unis
CPI : Le problème, c’est que
les Etats-Unis font des provocations contre la révolution, le
gouvernement légitime et le mouvement du Hamas dans la bande de Gaza ?
Duwik : Notre peuple connaît
son chemin. Je conseille aux Américains de s’intéresser à leurs
affaires intérieures, au lieu de nous donner des leçons, de s’occuper de
leur économie en déclin. Plus de 640 banques ont mis la clé sous la
porte ; les manifestations des sans-abri ne s’affaiblissent pas. Je
m’attendais à ce que le président américain évacue son armée qui occupe
des pays arabes et musulmans ; je m’attendais à ce qu’ils se retirent et
revoient leurs comptes, au lieu de montrer leurs muscles à des peuples
pacifiques possédant néanmoins une volonté de fer. L’Amérique ne fait
que jouer à l’équilibriste, il ne lui reste pas beaucoup avant qu’elle
ne tombe.
L’UNESCO
CPI : L’UNESCO a voté en faveur d’une adhésion de la Palestine comme membre à part entière, qu’en dites-vous ?
Duwik : Globalement, la
décision est positive. Si elle est exploitée à bon escient, elle pourra
être intéressante pour le peuple palestinien. Il est important qu’elle
ne soit pas une nouvelle décision ajoutée à toutes les autres mises de
côté aux Nations Unies.
Je crois que le fait d’être membre de
l’UNESCO pourrait être utilisé pour défendre la ville sainte et son
patrimoine islamique et chrétien face à l’attaque sans précédent de
l’occupation.
Ma crainte est de voir cette décision
suivre les autres qui sont restées lettres mortes, à l’instar de la
décision de la cour internationale de justice qui a condamné la
construction du mur discriminatoire de séparation et a confirmé que les
territoires palestiniens sont des territoires occupés et que la ville
d'Al-Quds est une terre occupée ; cette décision était grandiose, mais
les systèmes et les Palestiniens de l’autorité n’étaient au même niveau
élevé de la décision qui condamne l’occupation et ses agissements dont
la construction du mur discriminatoire de séparation, la judaïsation de
la ville d'Al-Quds, la démolition de maisons.
Les menaces des colons
CPI : Les colons ont menacé
les détenus palestiniens libérés, ils ont même exprimé leur volonté de
les assassiner. Qu’en pensez-vous ?
Duwik : La transaction a
suscité des réactions de colère parmi les occupants israéliens. Et les
colons restent un outil utilisé par l’Etat pour faire du mal au peuple
palestinien. Le pays parrain de la transaction devra prendre une
position courageuse, afin que ces menaces ne se concrétisent pas. Nous
sommes sûrs que l’Egypte ne permettra pas à l’occupant de jouer avec la
sécurité de la région.
Emprisonner les députés palestiniens
CPI : Un tribunal sioniste a
condamné le député Djemal Al-Tirawi, membre du mouvement du Fatah, à
trente ans de prison, en parallèle avec la campagne menée contre les
députés du groupe du « Changement et réforme ».
Duwik : Le dernier jugement
contre le député Djemal Al-Tirawi est une décision injuste venant de
l’occupant qui ne respecte l’immunité du député.
En réalité, porter atteinte à l’immunité
diplomatique des personnalités du peuple palestinien est un acte
criminel, qui ne tient compte des critères internationaux et
humanitaires. L’occupation continue à dénigrer les droits du peuple
palestinien, à l’image de l’arrestation de ses députés, sous ce régime
de « Détention administrative », sans accusation. L’occupant continue à
dénigrer tous les traités et toutes les conventions des droits de
l’homme et à ne respecter aucun membre de ce grand peuple.
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