BDS FRANCE
C’est une grande victoire pour la Campagne BDS et son versant culturel : l’annulation de la tournée de Jello Biafra et de son groupe (Guantanamo School of Medicine) en Israël est le résultat d’une belle mobilisation et d’un beau travail de persuasion de la part de militants et d’artistes palestiniens, israéliens et du monde entier.
Jello Biafra est l’ancien chanteur du groupe The Dead Kennedys, héros de la culture punk et toujours très engagé à gauche depuis des décennies. Quand la nouvelle s’est répandu de sa prochaine visite dans le pays de l’apartheid, la communauté punk s’est mobilisée pour faire comprendre à Jello qu’il ne pouvait pas faire ça, ni pour les Palestiniens, ni pour son honneur à lui, ni pour la réputation de l’identité punk du monde entier.
En quelques jours une coalition s’est formée : Punks Against Apartheid et des centaines de témoignages, écrits ou sous forme de vidéos, ont afflué par email ou sur les réseaux sociaux. Des échanges d’une grande richesse ont démonté les arguments naïfs de Jello Biafra qui voulait "voir par lui même la situation sur place". L’invitation à se rendre sur place a été maintenue, mais sans passer outre l’appel au boycott culturel, le refus de servir de caution morale au gouvernement israélien, et le refus aussi de contrebalancer un tel concert par un concert donné le lendemain à Ramallah.
L’éducation doit se poursuivre car Jello Biafra, dans son communiqué annonçant l’annulation de son concert, affirme que le concert de Ramallah n’a pas pu se faire à cause d’un manque d’intérêt des Palestiniens pour la culture punk. Cette contrevérité à relents naïvement racistes, montre qu’il n’a toujours pas compris que l’appel au boycott culturel était quasi unanime au sein des Palestiniens, et qu’ils refuseront toujours de servir d’alibi à un concert à Tel Aviv. Nous attendons donc beaucoup du prochain voyage de Jello Biafra en Palestine, pour le convaincre que son annulation était juste et qu’elle doit se confirmer.
Nous attendons aussi beaucoup d’une coalition mondiale d’artistes punks qui allient musique et conscience politique sur un sujet qui en a bien besoin. Nous espérons qu’une telle initiative inspirera d’autres artistes, musiciens de rap, de reggae ou d’autres, afin que la musique ait un sens, un message, des principes et qu’elle ne se compromette plus jamais, par naïveté ou par intérêt financier, avec l’apartheid israélien.