Le Quotidien d'Oran
Quand les bruits de couloirs ne sont plus audibles, nous nous faisons un plaisir de vous les faire parvenir. Musique.
Du lundi 13 au mercredi 15 juin, le président du parlement européen, Jerzy Buzek, sera en visite de travail en Palestine et Israël. Excepté le traditionnel communiqué annonçant l'examen de la situation politique globale du processus de paix, aucun détail n'a été donné par le bureau du président sur l'objet de cette visite de trois jours. Cependant, une série d'événements, en rapport avec la question palestinienne, intervenus ces derniers jours, donnent à croire que l'UE, sous la pression du lobby sioniste, tentera de convaincre les Palestiniens de reporter leur volonté et décision de proclamer, en septembre prochain à la tribune des Nations unies, la naissance officielle de leur Etat dans ses frontière de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est. Ainsi, le 6 juin, lors de la dernière plénière du PE tenue à Strasbourg, une délégation représentant des associations civiles israéliennes telles Siova, J.Forum et BNVCA ont remis une pétition rassemblant plus de 15.000 signatures demandant la révocation définitive du rapport «Goldstone» qui accusait, au départ, Israël de crimes de guerre contre la flottille humanitaire, de mai 2010, destinée à Ghaza.
On sait que le rapporteur sud-africain Goldstone a, lui aussi sous la pression israélienne, renié ses propres conclusions en mars dernier. Cela n'a pas suffi au gouvernement de Netanyahou. Il lui faut amener les plus hauts dirigeants européens à des aveux publics d'impuissance et d'alignement sur les thèses sionistes. D'ailleurs au cours de cette même journée du 6 juin, la Commission du commerce international du PE qui avait suspendu un accord pour la vente libre de produits pharmaceutiques israéliens en Europe a fini par abdiquer en paraphant l'accord. Les Israéliens crient, et pour cause, victoire. L'impuissance de l'UE face au pressing sioniste ne relève pas d'un rapport de forces. Elle est, malgré ses discours sur la sacralité des droits humains et des libertés, une conséquence logique de sa proximité politique et historique avec l'Etat hébreu. Comment l'UE peut-elle bloquer un quelconque accord commercial ou autre avec Israël, alors qu'elle lui a attribué le statut de membre associé et privilégié de l'Union en décembre 2008 ? L'on se rappelle la campagne menée par le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, pour «obliger» le Conseil européen à accorder le statut de membre privilégié à Israël, malgré l'opposition du PE. Ce même Sarkozy a tenté, voilà une semaine, de provoquer une conférence sur le conflit israélo-palestinien, aux fins de convaincre les Palestiniens à renoncer à leur projet de proclamation de leur Etat souverain.
Pour temporiser les «ardeurs» palestiniennes, l'UE a tendance à mettre souvent en avance son rôle de premier donateur financier à l'Autorité palestinienne. C'est vrai. Mais quel est le montant de ces dons et prêts comparés aux bénéfices engrangés avec Israël ? Faut le dire aussi. L'aide et prêts cumulés à la Palestine n'a jamais dépassé les 300 millions d'euros par an, alors que le seul commerce avec Israël dépasse les 10 milliards d'euros par an. Entre 1994 et 2010, soit sur 17 ans, l'apport financier européen à la Palestine a été de 4, 47 milliards d'euros. Le montant des échanges commerciaux dépasse les 160 milliards d'euros pour la même période avec Israël. Avec une telle convergence d'intérêts communs israélo-européens, il est très difficile pour les Palestiniens de peser dans les décisions politiques européennes. Reste le recours à la société civile dans le monde et en Israël même. Les nombreuses associations ont démontré, suite à l'attaque de la Flottille de la liberté de mai 2009, leur poids dans l'opinion publique européenne et, par ricochet, sur leurs gouvernements. Elles n'ont pas, depuis, cessé d'appeler à multiplier les actions pour briser l'isolement de Ghaza et à maintenir en éveil la conscience du monde sur le drame palestinien et l'impunité d'Israël.
En ce mois de juin, une nouvelle «Flottille» appareillera du sud de l'Europe sous le nom de «Freedom Flotilla - Stay Human». Plus de 1000 personnes originaires de 24 pays embarqueront sur 12 navires pour mettre le cap sur Ghaza. Objectif : «briser le blocus sur Ghaza, dénoncer les violations des droits politiques et humains des Palestiniens et le silence coupable des gouvernements occidentaux ». Bien sûr, le gouvernement israélien multiplie la pression diplomatique pour faire échouer l'opération des humanitaires. Ces derniers ont averti par un communiqué diffusé à Bruxelles sur les risques d'attaques de l'armée israélienne dès l'approche des côtes palestiniennes. Leur volonté est entière, malgré la crainte d'un remake de mai 2009. A l'intérieur d'Israël, le regain d'activisme d'associations civiles et de partis politiques de la gauche (excepté la faction du Parti travailliste au pouvoir) pour la reconnaissance d'un Etat palestinien dans ses frontières de 1967 risque de pousser le gouvernement Netanyahou à plus de radicalisation et de violence. Dans de telles circonstances, la visite du président du PE dans la région revêt un caractère capital, tant un abîme sépare les positions politiques d'Israël du désir de liberté des Palestiniens.
Du lundi 13 au mercredi 15 juin, le président du parlement européen, Jerzy Buzek, sera en visite de travail en Palestine et Israël. Excepté le traditionnel communiqué annonçant l'examen de la situation politique globale du processus de paix, aucun détail n'a été donné par le bureau du président sur l'objet de cette visite de trois jours. Cependant, une série d'événements, en rapport avec la question palestinienne, intervenus ces derniers jours, donnent à croire que l'UE, sous la pression du lobby sioniste, tentera de convaincre les Palestiniens de reporter leur volonté et décision de proclamer, en septembre prochain à la tribune des Nations unies, la naissance officielle de leur Etat dans ses frontière de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est. Ainsi, le 6 juin, lors de la dernière plénière du PE tenue à Strasbourg, une délégation représentant des associations civiles israéliennes telles Siova, J.Forum et BNVCA ont remis une pétition rassemblant plus de 15.000 signatures demandant la révocation définitive du rapport «Goldstone» qui accusait, au départ, Israël de crimes de guerre contre la flottille humanitaire, de mai 2010, destinée à Ghaza.
On sait que le rapporteur sud-africain Goldstone a, lui aussi sous la pression israélienne, renié ses propres conclusions en mars dernier. Cela n'a pas suffi au gouvernement de Netanyahou. Il lui faut amener les plus hauts dirigeants européens à des aveux publics d'impuissance et d'alignement sur les thèses sionistes. D'ailleurs au cours de cette même journée du 6 juin, la Commission du commerce international du PE qui avait suspendu un accord pour la vente libre de produits pharmaceutiques israéliens en Europe a fini par abdiquer en paraphant l'accord. Les Israéliens crient, et pour cause, victoire. L'impuissance de l'UE face au pressing sioniste ne relève pas d'un rapport de forces. Elle est, malgré ses discours sur la sacralité des droits humains et des libertés, une conséquence logique de sa proximité politique et historique avec l'Etat hébreu. Comment l'UE peut-elle bloquer un quelconque accord commercial ou autre avec Israël, alors qu'elle lui a attribué le statut de membre associé et privilégié de l'Union en décembre 2008 ? L'on se rappelle la campagne menée par le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, pour «obliger» le Conseil européen à accorder le statut de membre privilégié à Israël, malgré l'opposition du PE. Ce même Sarkozy a tenté, voilà une semaine, de provoquer une conférence sur le conflit israélo-palestinien, aux fins de convaincre les Palestiniens à renoncer à leur projet de proclamation de leur Etat souverain.
Pour temporiser les «ardeurs» palestiniennes, l'UE a tendance à mettre souvent en avance son rôle de premier donateur financier à l'Autorité palestinienne. C'est vrai. Mais quel est le montant de ces dons et prêts comparés aux bénéfices engrangés avec Israël ? Faut le dire aussi. L'aide et prêts cumulés à la Palestine n'a jamais dépassé les 300 millions d'euros par an, alors que le seul commerce avec Israël dépasse les 10 milliards d'euros par an. Entre 1994 et 2010, soit sur 17 ans, l'apport financier européen à la Palestine a été de 4, 47 milliards d'euros. Le montant des échanges commerciaux dépasse les 160 milliards d'euros pour la même période avec Israël. Avec une telle convergence d'intérêts communs israélo-européens, il est très difficile pour les Palestiniens de peser dans les décisions politiques européennes. Reste le recours à la société civile dans le monde et en Israël même. Les nombreuses associations ont démontré, suite à l'attaque de la Flottille de la liberté de mai 2009, leur poids dans l'opinion publique européenne et, par ricochet, sur leurs gouvernements. Elles n'ont pas, depuis, cessé d'appeler à multiplier les actions pour briser l'isolement de Ghaza et à maintenir en éveil la conscience du monde sur le drame palestinien et l'impunité d'Israël.
En ce mois de juin, une nouvelle «Flottille» appareillera du sud de l'Europe sous le nom de «Freedom Flotilla - Stay Human». Plus de 1000 personnes originaires de 24 pays embarqueront sur 12 navires pour mettre le cap sur Ghaza. Objectif : «briser le blocus sur Ghaza, dénoncer les violations des droits politiques et humains des Palestiniens et le silence coupable des gouvernements occidentaux ». Bien sûr, le gouvernement israélien multiplie la pression diplomatique pour faire échouer l'opération des humanitaires. Ces derniers ont averti par un communiqué diffusé à Bruxelles sur les risques d'attaques de l'armée israélienne dès l'approche des côtes palestiniennes. Leur volonté est entière, malgré la crainte d'un remake de mai 2009. A l'intérieur d'Israël, le regain d'activisme d'associations civiles et de partis politiques de la gauche (excepté la faction du Parti travailliste au pouvoir) pour la reconnaissance d'un Etat palestinien dans ses frontières de 1967 risque de pousser le gouvernement Netanyahou à plus de radicalisation et de violence. Dans de telles circonstances, la visite du président du PE dans la région revêt un caractère capital, tant un abîme sépare les positions politiques d'Israël du désir de liberté des Palestiniens.