mercredi 2 février 2011

Enquête socio-économique sur les réfugiés Palestiniens vivant au Liban

publié le mercredi 2 février 2011
UNRWA – AUB
 Beyrouth.

 
Démographie, santé, emploi, éducation...
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB), a réalisé durant l’été 2010 une enquête socio-économique sur un échantillon représentatif de 2 600 ménages de réfugiés palestiniens établis au Liban. Financée par l’Union européenne, cette initiative décrit les conditions de vie et le bien-être des réfugiés palestiniens au Liban. Les résultats de l’enquête aideront l’UNRWA à mieux comprendre les niveaux de pauvreté et leurs conséquences, et à lui fournir des indications pertinentes pour la mise en place des programmes appropriés.
Principaux résultats de l’enquête :
1. DÉMOGRAPHIE
. Le nombre de réfugiés palestiniens résidant au Liban est de 260 000 à 280 000 personnes.

. La moitié de la population a moins de 25 ans.

. Un ménage est composé de 4,5 personnes en moyenne.

. 53 % des réfugiés sont des femmes.

. Deux tiers des réfugiés vivent dans des camps. Un tiers vivent dans des faubourgs proches des camps.

. La moitié des réfugiés vivent dans le Sud (régions de Tyr et Saïda).

. Un cinquième des réfugiés vivent dans le Nord, un cinquième à Beyrouth.

. 4 % des réfugiés vivent dans la région de la Beqaa.
2. NIVEAUX DE PAUVRETÉ
. 6,6 % vivent dans une pauvreté extrême ou sont dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins alimentaires essentiels quotidiens (1,7 % pour les Libanais).

. 66,4 % des réfugiés sont pauvres, c’est-à-dire qu’ils dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins alimentaires et besoins non-alimentaires de base (35 % pour les Libanais).

. La pauvreté est plus élevée pour les réfugiés vivant dans les camps que ceux dans les faubourgs proches des camps.

. Plus de 81 % des réfugiés extrêmement pauvres vivent dans les régions de Saïda et Tyr.

. Un tiers des réfugiés pauvres vivent dans la région de Tyr.
3. EMPLOI
. 56 % des réfugiés sont au chômage.

. 38 % de la population en âge de travailler possède un emploi. 

. Deux-tiers des réfugiés qui travaillent dans les métiers peu qualifiés (vendeurs de rue, bâtiment, agriculture) sont pauvres.

. L’emploi a un impact limité sur la réduction de la pauvreté, mais un impact important sur la réduction de la pauvreté extrême.
4. ÉDUCATION
. La moitié seulement des jeunes âgés de 16 à 18 ans sont inscrits dans des écoles ou des centres de formation professionnelle.

. Un taux élevé d’abandon scolaire et des compétences insuffisantes, combinés avec d’importantes restrictions sur le marché du travail, entravent la capacité des réfugiés à trouver un emploi adéquat.

. Le niveau de scolarité est un bon indicateur du statut socio-économique des ménages et de leur sécurité alimentaire.

. L’incidence de la pauvreté atteint 60,5 % lorsque le père de famille possède un niveau d’enseignement au-dessus du primaire, et la pauvreté extrême s’en trouve presque divisée par deux.

. 8 % des jeunes âgés de 7 à 15 ans n’étaient pas inscrits dans une école en 2010.

. 6 % des réfugiés sont titulaires d’un diplôme universitaire (20 % pour les Libanais).
5. INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE
. 15 % des réfugiés vivent dans l’insécurité alimentaire grave et ont un besoin urgent en aide alimentaire.

. 63 % des réfugiés connaissent une certaine insécurité alimentaire.

. Un quart ou plus des ménages ne consomment pas assez de fruits, de légumes, de produits laitiers ou de viande.

. Un tiers de la population ne couvre pas ses besoins en micronutriments. Les carences en micronutriments causent retard de croissance et faible développement cognitif et psychomoteur des enfants.

. Les mauvaises habitudes alimentaires sont fréquentes : 57 % des réfugiés consomment fréquemment des sucreries et 68 % consomment des boissons sucrées, ce qui augmente le risque des maladies chroniques.
6. SANTÉ
Les maladies chroniques touchent près d’un tiers des réfugiés.

. Tous les ménages dont le père de famille est handicapé vivent dans la pauvreté extrême.

. 21 % des réfugiés ont déclaré souffrir de dépression, d’anxiété ou de détresse.

. 95 % de la population ne dispose d’aucune forme d’assurance médicale (l’UNRWA fournit gratuitement aux réfugiés palestiniens au Liban des soins de santé de première et deuxième catégorie).

. Un cas de maladie aiguë peut pousser un ménage dans la pauvreté. 
7. CONDITIONS DE LOGEMENT
. 66 % des habitations des réfugiés souffrent de problèmes d’humidité et de fuites d’eau, ce qui entraîne des maladies psychologiques et chroniques.

. Les mauvaises conditions de logement se concentrent dans les régions du Sud.

. 8 % des ménages vivent dans des abris où le toit et/ou les murs sont en tôle ondulée, bois ou amiante.

. 8 % des réfugiés vivent dans des logements surpeuplés (plus de trois personnes par pièce).
UNRWA – AUB
Beyrouth, 15 décembre 2010
relayé par Confluences Méditerranée