lundi 29 novembre 2010

Les bulldozers israéliens, détruisant les maisons, détruisant les moyens de subsistance

Hébron - 29-11-2010

Par ISM 
En quelques jours, les bulldozers ont semé la destruction et le désespoir dans plusieurs villages de Cisjordanie : à Qarawat Bani Hassan près de Salfit, à al-Jiftlik dans la Vallée du Jourdain, à Hizma, près de Jérusalem, à Khirbet Yarza, à l'est de Tubas, et dans les collines du sud d'Hébron. Le 25 novembre, je suis allée dans le village d'al-Rifayaia, à l'est de Yatta, au sud d'Hébron, où, vers 8h15 du matin, les forces de l'occupation israélienne ont démoli une maison où vivaient deux familles, soit vingt personnes (dont 16 sont mineurs).
Je suis arrivée vers 13h, pour au moins exprimer le soutien d'ISM et savoir ce qui s'était passé.
Beaucoup de gens étaient rassemblés autour des décombres pour soutenir les deux familles qui venaient de perdre leurs maisons. Les nombreux enfants semblaient désorientés tandis qu'ils jouaient dans les ruines de ce qui était une jolie maison de 200m².
Les femmes, même si elles avaient encore les yeux humides et rouges, n'en ont pas oublié pour autant l'hospitalité et m'ont immédiatement offert une tasse de thé. Ils m'ont tous encouragé à prendre le plus de photos possibles, comme s'ils voulaient montrer au monde tous les détails de leur détresse injuste.
Un jeune homme m'a expliqué que ses deux frères, avec leurs familles, vivaient dans la maison détruite. Un d'entre eux était assis pas très loin de nous, une expression sombre et inquiète sur le visage. Il ne pourra pas reconstruire une nouvelle maison pour sa famille. En fait, il n'a pas de permis pour aller travailler en Israël et sa situation économique est catastrophique.
Les bulldozers israéliens ne leur ont même pas laissé le temps d'enlever leurs affaires avant de démolir la maison.
Les employés de la Croix Rouge étaient passés juste avant moi et leur avaient apporté deux grandes tentes, quelques chaises en plastique, deux réchauds et quelques cartons d'aide humanitaire. Pas assez pour les aider, maintenant que l'hiver rude arrive. Ils m'ont demandé si je pouvais les aider d'une manière ou d'une autre, mais malheureusement, je n'ai pu que les assurer que je ferai passer l'information pour que davantage de gens de par le monde sachent comment le peuple palestinien est obligé de vivre.
Un peu plus tard, Hamed Qawasmeh est arrivé. Il travaille pour le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Il m'a expliqué qu'il n'existe pas beaucoup d'organismes qui aident à reconstruire les maisons qu'Israël démolit, et que les Nations Unies ne fournissent que quelques services qui atténuent les dures situations des deux familles sans-abri.
Alors que je discutais avec le représentant des Nations Unies, près des ruines de la maison, les hommes de la famille commençaient à monter les deux tentes apportées par la Croix-Rouge. Ces deux familles seront au moins, pendant les prochains mois d'hiver, entourées du soutien chaleureux de leurs proches et de leur communauté.
Traduction : MR pour ISM 
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