07/09/2009
L’État hébreu a confirmé hier son intention de construire des « centaines de logements » dans les colonies de Cisjordanie, malgré les critiques que ce projet a suscitées dans le monde. Gali Tibbon/AFP
Amr Moussa estime qu'il n'est plus possible de parler d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes tant que l'État hébreu refuse de geler la colonisation.
Israël a confirmé hier son intention de construire des « centaines de logements » dans les colonies de Cisjordanie occupée, malgré l'avalanche de critiques que ce projet a suscitée dans le monde. « Le Premier ministre Benjamin Netanyahu va annoncer dans les prochains jours la construction de plusieurs centaines de logements supplémentaires et de bâtiments publics tels que des écoles, des synagogues, des dispensaires en Judée-Samarie (Cisjordanie) », a annoncé le ministre des Transports Israël Katz. Selon les médias, M. Netanyahu compte autoriser la construction d'une centaine de bâtiments comprenant un demi-millier de logements dans les colonies du territoire palestinien occupé de Cisjordanie où habitent déjà 300 000 Israéliens. Il avait fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant un « moratoire » de plusieurs mois.
Cette initiative, destinée à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée à tout gel de la colonisation, a été vivement critiquée par la direction palestinienne, ainsi que par la Maison-Blanche, les Européens et la Ligue arabe. Pour les commentateurs politiques israéliens, en rejetant un gel total de la colonisation, M. Netanyahu devrait parvenir à brider toute velléité de fronde au sein de son parti, le Likoud (droite nationaliste), qui pourrait déstabiliser sa majorité.
M. Katz, un proche du Premier ministre, a également confirmé à la radio publique que M. Netanyahu entendait permettre la poursuite de la construction dans la douzaine de quartiers israéliens à Jérusalem-Est, où vivent 200 000 Israéliens, et l'achèvement de 2 500 logements en chantier en Cisjordanie. « Nous ne parlons pas de gel. (...) Tous les détails n'ont pas encore été réglés avec les Américains », a ajouté M. Katz. Selon la radio militaire, M. Netanyahu refuse la notion de « gel » de colonisation préconisé par le président Barack Obama et préfère parler de « ralentissement ». Ces annonces israéliennes surviennent avant la nouvelle visite prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell.
M. Katz a justifié l'attitude du Premier ministre en expliquant que M. Obama n'était pas parvenu à obtenir des « gestes » de la part des pays arabes en échange de concessions israéliennes sur la colonisation. « Obama n'a pas réussi à convaincre les pays arabes de faire des gestes pour favoriser la reprise des négociations. L'Arabie saoudite a ainsi refusé d'autoriser le survol de son espace aérien à des avions israéliens en affirmant que de tels vols auraient désacralisé les lieux saints de l'islam », a-t-il déploré. Mais au Caire, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé qu'il n'était plus possible de parler d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. « Il est impossible de parler d'une normalisation au moment où Israël refuse toute mesure significative » sur le gel de la colonisation, a-t-il dit. « Je ne pense pas qu'il y ait un gouvernement arabe qui puisse offrir un cadeau gratuit sur un plateau d'argent à Israël. Ce dossier (la normalisation) doit être clos. » « Si nous apprenons par surprise que quelqu'un a normalisé (ses relations avec Israël), je crois que la réaction sera très violente dans le monde arabe », a-t-il averti.
La veille, le président palestinien Mahmoud Abbas a jugé inutile une entrevue avec M. Netanyahu au cas où ce dernier accélérerait la colonisation et de nouveau conditionné une reprise des négociations de paix à l'arrêt de la colonisation.
Cette initiative, destinée à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée à tout gel de la colonisation, a été vivement critiquée par la direction palestinienne, ainsi que par la Maison-Blanche, les Européens et la Ligue arabe. Pour les commentateurs politiques israéliens, en rejetant un gel total de la colonisation, M. Netanyahu devrait parvenir à brider toute velléité de fronde au sein de son parti, le Likoud (droite nationaliste), qui pourrait déstabiliser sa majorité.
M. Katz, un proche du Premier ministre, a également confirmé à la radio publique que M. Netanyahu entendait permettre la poursuite de la construction dans la douzaine de quartiers israéliens à Jérusalem-Est, où vivent 200 000 Israéliens, et l'achèvement de 2 500 logements en chantier en Cisjordanie. « Nous ne parlons pas de gel. (...) Tous les détails n'ont pas encore été réglés avec les Américains », a ajouté M. Katz. Selon la radio militaire, M. Netanyahu refuse la notion de « gel » de colonisation préconisé par le président Barack Obama et préfère parler de « ralentissement ». Ces annonces israéliennes surviennent avant la nouvelle visite prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell.
M. Katz a justifié l'attitude du Premier ministre en expliquant que M. Obama n'était pas parvenu à obtenir des « gestes » de la part des pays arabes en échange de concessions israéliennes sur la colonisation. « Obama n'a pas réussi à convaincre les pays arabes de faire des gestes pour favoriser la reprise des négociations. L'Arabie saoudite a ainsi refusé d'autoriser le survol de son espace aérien à des avions israéliens en affirmant que de tels vols auraient désacralisé les lieux saints de l'islam », a-t-il déploré. Mais au Caire, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé qu'il n'était plus possible de parler d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. « Il est impossible de parler d'une normalisation au moment où Israël refuse toute mesure significative » sur le gel de la colonisation, a-t-il dit. « Je ne pense pas qu'il y ait un gouvernement arabe qui puisse offrir un cadeau gratuit sur un plateau d'argent à Israël. Ce dossier (la normalisation) doit être clos. » « Si nous apprenons par surprise que quelqu'un a normalisé (ses relations avec Israël), je crois que la réaction sera très violente dans le monde arabe », a-t-il averti.
La veille, le président palestinien Mahmoud Abbas a jugé inutile une entrevue avec M. Netanyahu au cas où ce dernier accélérerait la colonisation et de nouveau conditionné une reprise des négociations de paix à l'arrêt de la colonisation.
L'orient le jour