lundi 28 septembre 2009 - 11h:25
Abdel Bari Atwan
La délégation palestinienne se décevra à nouveau elle-même, ceux qu’elle représente, et le monde dans son ensemble, en s’imaginant ne pas avoir abandonné l’exigence qui était la sienne : qu’il n’y ait aucune négociation avec le gouvernement de Netanyahu sans un engagement complet et contraignant de geler l’activité de colonisation. La délégation feindra également de croire que la poignée de main, la réunion bilatérale avec Obama qui l’a précédée et la réunion tripartite qui l’a suivie, n’ont pas signifié une reprise des pourparlers.
Il était pénible de constater que ni le Président Obama, ni son délégué George Mitchell, pas même le président Abbas et son porte-parole, n’aient mentionné la question des colonies lors des conférences de presse. C’était probablement suite à un accord entre les trois parties d’éviter d’aborder le sujet et même de l’oublier.
Le président des USA a pratiquement lancé le processus de négociations quand il a invité les deux équipes de négociateurs à venir à Washington la semaine prochaine pour se réunir sous la supervision du sénateur Mitchell « pour avancer dans les discussions pour relancer le processus de paix ».
Plus important, le président des Etats-Unis a clairement fait savoir que « l’heure de parler de commencer des négociations est passée », ce qui signifie aussi que les obstacles sont à présent dépassés, à savoir la question de geler l’activité de colonisation.
Nous ne connaissons pas la réponse du président Abbas et de sa délégation à ce clair appel des Etats-Unis à reprendre des négociations la semaine prochaine sans que soit appliquée l’appel palestinien pour un gel total de toutes les activités de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem sous occupation. Nous n’avons rien entendu à propos d’un rejet de cet appel, et ce silence est le signe le plus évident qu’il y a eu capitulation.
Netanyahu est apparu comme le grand gagnant du match. Il a réussi à imposer toutes ses conditions au côté américain comme au côté palestinien. Nous ne serions pas étonnés s’il amplifiait ces succès par quelques réunions et poignées de main « de normalisation » avec d’autres chefs arabes, lesquels se sont précipités aux Nations Unies pour lui serrer la main et satisfaire ainsi le nouveau président des Etats-Unis et son administration.
L’expansion des colonies se poursuivra et la démolition des maisons palestiniennes à Jérusalem occupée se poursuivra également, clairement et ouvertement synchronisées avec des négociations permanentes à Washington entre Palestiniens et Israéliens. Absolument rien ne changera sur le terrain. Les gouvernements américains et israéliens passent tandis que l’activité de colonisation et la normalisation continuent de pair et à grande vitesse.
Il s’est avéré que Netanyahu est le vrai dirigeant des Etats-Unis et c’est lui qui définit la politique extérieure de la Maison Blanche dans la région, que ce soit le conservateur Bush ou l’afro-américain Obama qui soit installé à la Maison Blanche.
23 septembre 2009 - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net