lundi 21 avril 2014

La destruction des tunnels paralyse l’activité économique à Gaza et augmente le taux de chômage

CPI
 Devant un modeste stand de vente de noix et de biscuits à l’entrée de l’une des mosquées de Khan Younis s’assoit Ameur Aslih après avoir été forcé d’exercer ce métier, suite à l’arrêt des travaux dans les tunnels sous les frontières palestino-egyptiennes à cause des attaques des soldats égyptiens contre ces tunnels.
Aslih, 39 ans déclare à notre correspondant que le travail dans les tunnels malgré son danger et ses multiples victimes l’aidait à se procurer les besoins vitaux pour sa famille composée de 7 individus.
"La fermeture des tunnels l’a contraint à passer les derniers mois au chômage, mais le manque d’argent et de moyens l’a contraint à ouvrir ce stand, puisse-t-il offrir de quoi vivre à sa famille par son intermédiaire", a-t-il ainsi poursuivi.
La recherche d’un travail en vain
La situation de Aslih est la même que des milliers d’ouvriers dans la bande de Gaza, que ce soit ceux qui travaillaient directement dans les tunnels ou ceux qui travaillaient dans des domaines en relation avec les tunnels.
La campagne de l’armée égyptienne contre les tunnels s’est étendue depuis le coup d’état militaire qui a déchu le président Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier. Plus de 1300 tunnels sont fermés ou détruits. Cela a induit l’arrêt total des travaux des tunnels ce qui a provoqué des répercussions négatives  sur l’économie de Gaza.
L’ouvrier Hassan Abou Hidad a déclaré à notre correspondant que son travail dans les tunnels lui offrait un salaire qui avoisinait les 100 shekels par jour. Ainsi il pouvait subvenir aux besoins de sa famille de 8 membres.
"Il a cherché à plusieurs reprises des emplois dans différents domaines, mais qu’il y avait une paralysie. Celui qui avait un travail l’a maintenant perdu. Il déclare ressentir de la honte vis-à-vis de ses enfants, car il ne parvient pas à subvenir à leurs besoins essentiels", a-t-il également précisé.  
Un taux de chômage élevé
Selon le dispositif central des statistiques palestinien, le taux de chômage dans la bande de Gaza atteignait les 28% avant les dernières évolutions. Maintenant, des experts pensent que ce taux a atteint 40%, après la destruction des tunnels et l’arrêt quasi-complet des travaux dans ce domaine.
Le docteur Mouine Rajab, professeur d’économie à la faculté d’al-Azhar, à Gaza, assure à notre correspondant que « l’économie à Gaza passe par une situation très critique, surtout après que la fermeture des tunnels est passée de partielle à totale. Ce qui présage la coupure de l’artère vitale de Gaza »
Rajab a indiqué dans un communiqué à notre correspondant que « La difficulté s’est propagé sur tous les horizons de Gaza avec l’augmentation du nombre de chômeur de façon directe, à travers le travail dans les tunnels, ou de façon indirecte à travers le travail dans les projets qui se basent sur ce qui est sensé entrer par les tunnels,  l’augmentation des prix des matières de constructions, du carburant et des biens de consommation ou encore l’amenuisement du volume de production et de l’activité commerciale et  le ralentissement du marché. »
Les tunnels se sont transformés en phénomène important et est une partie de l’économie de Gaza, suite au blocus sioniste imposé à la bande de Gaza, après la victoire du Hamas dans les élections parlementaires en 2006 et sa prise du pouvoir par la suite. Mais les données montrent que cette situation a suffisamment durée et qu’il est temps de chercher des alternatives.
Des pertes sur plusieurs plans
Les pertes des tunnels ne sont pas restreintes aux ouvriers [de ces tunnels] uniquement, mais elles englobent toutes les formes du secteur économique de Gaza. Surtout dans celui de la construction et de l’énergie.
Selon les données de l’union des artisans palestiniens, la fermeture des tunnels a engendré l’apparition spontanée d’une armée de 30 000 chômeurs qui travaillaient auparavant  dans le secteur de la construction. En plus des 15 000 ouvriers directs dans les tunnels qui s’occupaient de recevoir et distribuer les marchandises.
Quant au ministère de l’économie, celui-ci a dévoilé que 276 000 employés sont menacés de perdre leur emploi suite à la fermeture et à la destruction des tunnels entre l’Egypte et Gaza.
Le ministère a déclaré dans un communiqué récent que suite à ces conditions, l’économie de Gaza a subi de lourdes pertes et que celles-ci ont beaucoup aggravé la situation économique de façon générale.
La fermeture et la destruction des tunnels par l’armée égyptienne a conduit le ministère à déclarer la dissolution de l’organisation des tunnels et la réservation des travaux dans la zone aux gardes-frontières. Les employés se demandent donc quelle est la solution et l’alternative pour sauver leur  peau et celle de la population gazaouitte des dents du blocus permanent israélien?