Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti mardi qu'il
n'accepterait pas d'accord de paix avec les Palestiniens sans
reconnaissance de leur part d' « Israël » comme "Etat juif" et de
renonciation "au droit au retour" des réfugiés.
"Je ne présenterai pas d'accord (aux Israéliens) qui ne prévoirait
pas l'abolition du droit au retour et n'inclurait pas une
reconnaissance par les Palestiniens de l'Etat du peuple juif", a dit
Netanyahu dont les propos lors d'une réunion du groupe parlementaire du
Likoud, son parti, ont été diffusés par la radio publique.
"Ce sont des conditions de base justes et vitales du point de vue d'Israël", selon ses propres termes.
Ce dernier s'est également montré pessimiste sur les chances de
parvenir à un accord avec les Palestiniens dans les négociations de
« paix parrainées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"A la lumière des dernières déclarations des Palestiniens, on
s'éloigne d'un accord à cause des Palestiniens (...)", a-t-il estimé.
Le Fatah acclame le refus d’Abbas de reconnaître "Israël" comme Etat juif
Netanyahu a fait ces déclarations au lendemain d'une réunion du
Conseil révolutionnaire du Fatah, le mouvement nationaliste du président
palestinien Mahmoud Abbas, qui a approuvé par acclamation lundi soir
son refus de reconnaître « Israël » comme Etat juif.
M. Abbas a assuré dans un discours qu'à "l'âge de 79 ans, il n'allait
pas céder sur les droits de son peuple ni trahir sa cause", alors que
le dirigeant palestinien est attendu aux Etats-Unis, où il doit être
reçu par le président américain Barack Obama le 17 mars.
"Le président Abbas a affirmé une fois de plus son refus de
reconnaître la judéité d'Israël et les membres du Conseil
révolutionnaire se sont levés pour applaudir et saluer cette décision,
qui a été approuvée à l'unanimité", a déclaré à l'AFP un membre de cette
instance du Fatah sous le couvert de l'anonymat.
"Malgré les grandes pressions exercées sur nous, nous ne pouvons pas
accepter cela", a prévenu le président palestinien, cité par ces
sources, ajoutant qu'il avait salué le soutien apporté dimanche par les
ministres arabes des Affaires étrangères à cette position.
Les dirigeants de l’Autorité palestinienne rejettent catégoriquement
la reconnaissance d' « Israël » comme Etat du peuple juif, faisant
valoir qu'ils ont déjà reconnu « Israël » en 1993 et que cela
reviendrait à renoncer sans contrepartie au "droit au retour" des
réfugiés, ainsi qu'à leur propre Histoire.
L'administration américaine, apparemment acquise à une reconnaissance
de la judéité d' « Israël », a néanmoins souligné que cette question,
qui risque de compromettre "l'accord-cadre" sur lequel planche John
Kerry, devrait faire l'objet d'une entente entre les négociateurs
israéliens et palestiniens.