Pas moins de 100.000
Palestiniens sont menacés à court terme d’expulsion par l’apartheid
israélien, dénoncent des diplomates européens en poste à Jérusalem.
Le rapport de ces
diplomates, qui préconise entre autres l’interdiction d’entrée sur le
territoire de l’Union européennes des colons identifiés comme auteurs de
violences, a été envoyé à Bruxelles le 18 mars dernier.
Mais comme les auteurs du document savent pertinemment que leurs
propres dirigeants, Fabius et ses homologues, le jetteront immédiatement
à la poubelle pour continuer à lécher les bottes de Netanyahu, ils ont
choisi d’en faire fuiter le contenu à la journaliste du Haaretz Amira
Hass.
« La politique israélienne n’a d’autre but que de consolider son
annexion illégale et unilatérale de Jérusalem-Est », y écrivent-ils.
La reprise des pseudo « négociations » israélo-palestiniennnes, sous
l’égide des Etats-Unis en juillet 2013, s’est même caractérisée par une
accélération de la colonisation et des dépossessions, notent-ils.
Ainsi, l’objectif israélien est-il manifestement d’étendre les limites
municipales de Jérusalem le plus profondément possible en Cisjordanie
occupée, de manière à y adjoindre les grandes colonies de Maale Adumim,
du Gush Etzion et de Givat Ze’ev.
Cela s’accompagne d’une détérioration accélérée des conditions de vie des Palestiniens de Jérusalem, dénoncent les auteurs.
(Colonies juives à Jérusalem-Est)
Alors que les Palestiniens, au nombre de 372.000, représentent 39% de
la population totale de la ville (800.000 habitants, dont 200.000
colons juifs établis illégalement à Jérusalem-Est), moins de 10% du
budget municipal leur est consacré.
Et ces Palestiniens survivent de plus en plus entassés les uns sur
les autres. « Tandis que 53% des terrains de Jérusalem-Est sont décrétés
inconstructibles par la municipalité, et que sur la moitié restante,
35% sont alloués aux colonies, la surface au sol dont pourraient faire
usage les Palestiniens est réduite à moins de 13% du total ». Pas
question, évidemment, pour des Palestiniens, d’envisager une habitation à
Jérusalem-Ouest, un espace vital réservé aux représentants du « peuple
élu ».
Et comme ces 13% sont déjà largement bâtis, et que l’administration
israélienne ne délivre virtuellement pas d’autorisations, au moins un
tiers des logements palestiniens de Jérusalem-Est sont dépourvus de
permis de construire. Ce qui expose pas moins de 93.000 Palestiniens à
un risque de démolition-expulsion.
Pour la seule année 2013, 98 démolitions ont été observées, soit 4
fois plus que l’année précédente. Près de 300 habitants, dont la moitié
d’enfants, ont perdu leur foyer, tandis que la destruction de boutiques
et commerces entrainait la perte de travail pour 400 habitants.
Parmi les autres faits dénoncés dans le rapport, on relève :
- les restrictions à la circulation des citoyens européens. Il semble que la pratique monstrueuse consistant à délivrer à des Européens des visas israéliens ne valant que pour les « Territoires palestiniens » s’étende. La conséquence en est que ces Européens vivant en Cisjordanie ne peuvent même plus se rendre dans les consulats de leurs pays respectifs, même quand ces consulats sont à Jérusalem !
- Plus de 2.000 écoliers et collégiens palestiniens, ainsi que 250 enseignants de Jérusalem-Est, sont contraints chaque jour de passer par des check-points, ouverts ou fermés au bon gré de l’occupant. Si l’on ajoute à ces restrictions le fait qu’Israël refuse de reconnaître la validité des diplomes délivrés par l’Université (de Jérusalem) Al Qods, on se retrouve avec un manque criant d’enseignants, notamment en mathématiques et sciences.
- La séparation continue, par le mur d’annexion, entre Jérusalem et son arrière-pays historique, la Cisjordanie, a enfin des conséquences de plus en plus dramatiques.
Avant les accords d’Oslo, la contribution de Jérusalem-Est au PIB
palestinien était de 15% ; elle n’est plus aujourd’hui que de 7%, tandis
que plus de 80% de la population locale se retrouve maintenant
en-dessous du seuil de pauvreté.
Enfin, les auteurs attirent l’attention sur le risque explosif de la
politique israélienne vis-à-vis de l’Esplanade des Mosquées (dont le Mur
des Lamentations, lieu saint juif, se trouve en contrebas).
Des groupes d’extrême-droite juifs accentuent en effet leurs
pressions, avec la bénédiction de leur gouvernement, pour imposer leur
présence sur l’Esplanade, un lieu jusqu’à présent dévolu au seul culte
musulman. Cette stratégie de dépossession des Palestiniens par le biais
religieux est également à l’œuvre sous la vieille ville, contre le
quartier palestinien de Silwan.
Source : http://www.haaretz.com/misc/article-print-page/.premium-1.582532?trailingPath=2.169%2C2.216%2C2.217%2CCAPJPO-EuroPalestine
http://www.europalestine.com